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ECONOMIE
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JEUDI 22 SEPTEMBRE 2022
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leitmotiv est de rationnaliser au mieux l’utilisation des res- sources hydriques, la prin- cipale crainte des autorités étant de ne pouvoir satisfaire les besoins en eau potable, vu la faiblesse des réserves des barrages. Ces besoins ont pu être satisfaits jusqu’à présent grâce au renforce- ment de l'approvisionnement en eaux souterraines et des barrages réservés au secteur agricole, selon Baraka. Parallèlement, diverses mesures d’urgence ont été initiées par le gouvernement, dont notamment le dessa- lement de l'eau de mer. A Agadir, 15 millions de m 3 d'eau ont été traités depuis février 2022. Il est aussi prévu d'accélérer la cadence de réalisation des stations de dessalement d’eau de mer à Casablanca, Safi, El Jadida et Nador, ainsi que la réalisa- tion de la tranche d’urgence du projet d’interconnexion des bassins du Sebou- Bouregreg. En outre, dans le cadre du programme national pour l’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020- 2027 qui mobilise des inves- tissements de l’ordre de 115,4 milliards de dirhams, il s’agit également de donner un coup de fouet à la réali- sation des petits et grands barrages. Objectifs : porter la capacité de stockage pour atteindre 24 milliards de m 3 à l’horizon 2030, conformé- ment aux directives royales. Dans ce cadre, Baraka a effectué le 5 septembre une visite de terrain pour voir l’état d’avancement des tra- vaux du barrage du Grand Tamri, en cours d'achève- ment dans la vallée de Tamri, à 62 km de la ville d'Aga- dir. D’une capacité de stoc- kage de plus de 200 millions de m3 et d’un coût de 2,7 Mds de DH, il permettra d’as- surer l’approvisionnement en eau potable de la région.
Clairement, la situation est inquiétante : les décisions urgentes prises ne per- mettent de régler que partiel- lement des problématiques ponctuelles, tandis que les mesures structurantes, qui peuvent apporter des solu- tions durables, ne produiront leurs effets qu’à moyen et long terme. Dès lors, faudra-t-il se prépa- rer dès à présent à une ratio- nalisation de l’approvisionne- ment dans les grandes villes
du Maroc, avec notamment des ruptures dans l’alimen- tation en eau potable ? Ce n’est pas une option à écar- ter, au regard notamment des déficits hydriques actuels. Des déficits qui risquent de devenir structurels sous l’ef- fet du changement climatique et qui vont aggraver la crise de l’eau, pas seulement au Maroc, mais dans le monde. La demande sur cette res- source devrait dépasser l'offre de 40% d'ici 2030,
selon la Banque mondiale, qui précise que «les sécheresses, les inondations et les autres risques liés à l'eau gagnent en intensité; les eaux souter- raines sont surexploitées et polluées; et les villes et les exploitations agricoles sont en butte à de graves pénuries d'eau. Ces phénomènes vont compromettre les acquis du développement et nécessite- ront de nouveaux investisse- ments dans des solutions de gestion de l'eau» . ◆
La principale crainte des auto- rités est de ne pouvoir satisfaire les besoins en eau potable, vu la fai- blesse des réserves des barrages.
L’ONEE au taquet
L’ Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) est for- tement engagé dans le domaine de l’eau. En 2021, une enveloppe d’environ 4,4 Mds de DH a été investie pour ren- forcer et sécuriser l’alimentation de la population en eau potable en milieux urbain et rural et pour développer l’assainissement liquide. En mars dernier, le DG de l'Office, Abderrahim El Hafidi, annonçait au Parlement la construction de 92 sta- tions de traitement, dont 8 réser- vées au dessalement de l'eau de mer et onze autres spécialisées dans la déminéralisation des eaux sau- mâtres, ainsi que le creusement de 1.800 forages et puits. Au cours de cette année, l’ONEE a en outre lancé et/ou concrétisé plu- sieurs projets. Il a ainsi procédé le 7 mars 2022 au démarrage des travaux relatifs au renforcement de l’alimen- tation en eau potable du centre de Sidi Mokhtar, relevant de la province de Chichaoua, à partir du barrage Abou Abbas Sebti, pour un débit glo- bal de 2.592 m 3 /jour. D’un coût global de 29,5 millions de dirhams, ce projet sera mis en service en juin 2023. Fin mars, l’Office a mis en service un important projet d’adduction d’eau potable à partir du barrage Al Massira, pour une enveloppe de 2,5 milliards de DH. Il permet de produire 216.000 m 3 par jour d’eau potable et de sécuriser l’alimentation en eau
Abderrahim El Hafidi, DG de l'ONEE
potable à l’horizon 2040 de la ville de Marrakech et des villes et loca- lités avoisinantes (Skhour Rhamna, Ben Guerrir, Sidi Bou Othmane, Tamansourt et populations rurales sur l’axe Skhour Rhamna-Marrakech). En juin, l’Office a procédé à la mise en service industrielle de la première tranche du projet de sécurisation de l’approvisionnement en eau potable de la zone Sud du Grand Casablanca à partir des installations de produc- tion d’eau potable traitant les eaux du barrage Sidi Mohamed Ben Abdallah. Coût du projet : environ 180 millions de dirhams. La deuxième tranche de ce projet coûtera 120 MDH et sa mise en service est prévue en juillet 2023. Fin juillet, l’Office a procédé à la mise en production progressive d’un important projet de renforcement
et de sécurisation de l’approvision- nement en eau potable des villes de Fès et Meknès et des localités avoisinantes à partir des eaux du barrage Idriss 1 er . Ce projet, d’un coût global d’environ 1,7 milliard de dirhams, vise à augmenter la capa- cité de production d’eau potable des installations existantes par un débit supplémentaire d’environ 43.200 m 3 / jour, dans une première phase, et qui sera augmenté progressivement à 172.800 m 3 /jour. Selon l’ONEE, «la prise d’eau réali- sée par perforation du barrage Idriss 1 er constitue une véritable prouesse technique et compte parmi les rares opérations de perforation de barrage à l’échelle mondiale. Cette opéra- tion devra être dupliquée au niveau d’autres barrages au Maroc» . ◆
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