Argenteuil_2018_02_09

En plus des symptômes énumérés ci-des- sus, les effets du TAS peuvent également se faire sentir, entre autres, au chapitre de la concentration et de la tension. Ce sont des symptômes qui peuvent sembler banals. Après tout, c’est l’hiver diront certains. Mais au contraire. Ce n’est pas normal de se sentir ainsi l’hiver. « En moyenne, les études aux États-Unis montrent que 50 % (des gens affectés) n’ont jamais eu de traitements et habi- tuellement, une personne va souffrir à peu près entre 13 et 14 saisons avant de demander de l’aide, a fait valoir Dre Filion. C’est quelque chose que les gens connaissent peu. C’est comme si on pen- sait que c’est normal. C’est l’hiver donc c’est certain que ce n’est pas pareil. » Lemanque de lumière joue un grand rôle dans la déprime hivernale. En fait, explique Dre Filion la quantité de lumière qui entre dans les yeux stimule, les centres nerveux du cerveau, qui contrôlent nos horloges biologiques. « Quand il y a moins de lumière, il sem- blerait que nos horloges biologiques soient désynchronisées, déréglées. Cela cause des symptômes au niveau de notre humeur à plusieurs niveaux », a précisé Dre Filion. Dre Filion explique également que l’hi- ver, il peut se produire un déséquilibre chimique entre lamélatonine, surnommée l’hormone du sommeil et la sérotonine. Ce déséquilibre intervient au niveau de la régulation de l’humeur, du sommeil, de l’appétit et de l’émotivité, entre autres. Ainsi, l’hiver, une personne commence à secréter de la mélatonine autour de 21 h le soir, et cela crée chez elle une pression à dormir. Vers 3-4 h dumatin, la sécrétion demélatonine est à sonmaximum. Puis, à l’aurore, à la levée du jour, cette personne cesse de secréter de la mélatonine et se met à secréter de la sérotonine. « Sauf que l’hiver, il n’y a pas assez de lumière tôt le matin. Tu peux donc conti- nuer à secréter de la mélatonine, ce qui « ENTRE 20 À 30% DES PERSONNES SOUFFRENT DES BLEUS DE L’HIVER. »

fait en sorte que tu demeures dans un état de quasi-décalage horaire, de lourdeur, de manque d’entrain », a expliqué Dre Filion. LA LUMINOTHÉRAPIE La luminothérapie est un des traitements utilisés pour répondre à cette dépression hivernale. Il s’agit en fait de s’exposer quo- tidiennement, une trentaine deminutes, à la lumière d’une lampe de luminothérapie. « La recette qu’on semble prescrire, c’est 30 minutes très tôt le matin, préférable- ment avant 8 h, de 10 000 lux (unité de mesure de l’intensité de la lumière), d’un à deux pieds, sans regarder directement la lumière ». Pendant ce temps, la personne peut lire, elle peut déjeuner, utiliser son ordinateur ou son téléphone cellulaire. L’important, c’est de rester en place pour 30 minutes. « Si tu as assez de lumière lematin, ça va faire cesser la sécrétion de ta mélatonine et ça va aider à faire croître ton niveau de sérotonine. Tu vas donc te sentir beaucoup plus énergisé », a précisé Dre Filion. À titre comparatif, lors d’une belle journée hivernale ensoleillée, on peut atteindre les 50 000 lux, mais seulement plus tard en journée. En été, environ 45 minutes après le lever du soleil, la lumière du jour est déjà d’environ 10 000 lux et ça peut aller jusqu’à 100 000 lux vers midi. Pour la psychologue clinicienne, il est clair que c’est le traitement idéal pour le TAS. « Il y a plusieurs livres, des milliers d’études ont été menées et ça fait une trentaine d’années qu’on étudie dans ce domaine-là. Les preuves ont donc été faites au niveau du rythme circadien (horloge biologique) et au niveau de la luminothérapie, qui est vraiment la première ligne de traitement, avec ou sans antidépresseurs, pour la dé- pression saisonnière et non saisonnière », indiquait-elle. Maintenant, est-ce qu’un traitement de luminothérapie peut être utilisé sans dia- gnostic? « Idéalement, on doit évaluer si c’est un trouble affectif saisonnier léger, moyen ou sévère. Si c’est léger oumoyen, la réponse est oui. Peut-être qu’une per- sonne peut s’essayer avec une lampe, mais si elle a certaines inquiétudes, ou par exemple si elle utilise déjà des médi- caments qui sont sensibles à la lumière, il faut consulter avant », a conclu Dre Filion.

SANTÉ

POUR FAIRE LA LUMIÈRE SUR LES BLEUS DE L’HIVER

CAROLINE PRÉVOST caroline.prevost@eap.on.ca

alors influencer la biologie des personnes affectées. Dans les cas les plus sérieux, les personnes souffriront d’un trouble affectif saisonnier (TAS), c’est-à-dire une dépression à caractère saisonnier. « Je dirais qu’entre 20 à 30% des per- sonnes souffrent des bleus de l’hiver. Par contre, près de 5% de la population va carrément souffrir d’un TAS qui, dans le fond, ne doit pas être pris à la légère. C’est une dépression, carrément, une dépres- sionmajeure », a expliqué Suzanne Filion, psychologue clinicienne et directrice du développement stratégique et de l’inté- gration à l’Hôpital Général de Hawkesbury et district.

C’est l’hiver. Avez-vous moins d’énergie que l’été. Vous êtes plus fatigués, voire plus tristes? Avez- vous souvent de la difficulté à sortir du lit lematin?Votre envie de sucre et de féculents a-t-elle augmentée? Si c’est le cas, il se peut que vous soyez affectés par les bleus de l’hiver. Les bleus de l’hiver, c’est une déprime passagère qui semanifeste durant les mois où il fait plus froid et où les jours se font plus courts. Lemanque de luminosité vient

EN ACTION

Le 4 janvier dernier au Quillorama de Lachute, M Yvon Duplessis a réussi une partie parfaite aux grosses quilles, soit 300 et par le fait même il a joué un triple de 806 (259-247-300). FÉLICITATIONS de la part de tous les amis les quilleurs et du responsable de la ligne des chums, M Yves Ladouceur.

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L’Argenteuil, Lachute QC.

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Le vendredi 9 février 2018

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