FNH N° 1104

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 13 AVRIL 2023

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Sécurité alimentaire

◆ Le secteur agricole n’a pas été épargné par les chamboulements socioéconomiques induits par une succession d’événements, tels que la pandémie du Covid-19 et la guerre en Ukraine. ◆ D’après un récent rapport de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la malnutrition a touché 2,1 millions de citoyens marocains durant la période 2019-2021. «Nos politiques agricoles ne permettent pas d’atteindre l’autosuffisance»

inégale au cours de la période de crois- sance. Ce qui a donc eu un impact négatif sur les campagnes agricoles, indique la même source. La boucle n’est pas bouclée En dépit des efforts menés par l’Exécu- tif et le déploiement des programmes en faveur du développement du secteur agricole, tels que le Plan Maroc Vert et Generation Green, le Maroc a encore

du pain sur la planche avant de pouvoir résoudre le problème de la sécurité alimentaire. Et ce, en rai- son d’une dépendance indéniable aux importations qui, de manière indirecte, entraîne le pays dans un engrenage sans fin, en augmentant par exemple sa vulnérabilité quant

Le Maroc a encore du pain sur la planche avant de pouvoir résoudre le problème de la sécurité alimentaire.

à la hausse des prix à l’étranger. La guerre russo-ukrainienne en est la par- faite illustration. Pour Said Khair Allah, secrétaire géné- ral de la Fédération nationale du sec- teur agricole (FNSA), l’agriculture est supposée non seulement répondre à la sécurité alimentaire d’un pays, mais aussi et surtout garantir sa souverai- neté alimentaire. Il estime que «nos politiques agri- coles ne permettent pas d’atteindre cet objectif. Ce sont des politiques qui appuient l’agriculture industrielle et l’agriculture d’exportation, dont les retombées profitent uniquement aux grands agriculteurs. Aujourd’hui, nous sommes dépendants de l’étranger pour ce qui est des produits alimentaires, tels que le blé, le sucre et l’huile et dont le manque de disponibilité impacte sévè- rement la population, particulièrement les classes pauvre et moyenne».

en termes de prévalence de la sous- alimentation pendant la période 2019- 2021, soit une hausse importante com- parée à 2014-2016 (3,81%). Et de noter que le nombre de personnes malnutries au Maroc s’est élevé à 2,1 millions contre 1,3 million entre 2014 et 2016. Le rapport précise qu’une personne est en situation d'insécurité alimentaire lorsqu'elle n'a pas un accès régulier à suffisamment d'aliments sains et nutri- tifs pour une croissance et un dévelop- pement normaux et une vie active et saine. Cela peut être dû à l'indisponi- bilité de nourriture et/ou au manque de ressources. Ainsi, la moyenne triennale de l’insécurité alimentaire modérée à sévère au Maroc entre 2019 et 2021 s’élève à 31,6%. Cela est dû en l'occurrence à une baisse significative des précipitations annuelles cumulées et une répartition

C olonne vertébrale de l’éco- nomie du Royaume, l’agri- culture est aujourd’hui mise à rude épreuve face au stress hydrique et aux diffé- rents bouleversements que connaît le monde. Cet état de fait a de facto eu une incidence non négligeable sur les tendances en matière de sécurité ali- mentaire et de nutrition. La FAO a publié récemment un rapport baptisé «Proche-Orient et Afrique du Nord : Aperçu régional de la sécurité alimentaire et de la nutrition 2022», éla- boré avec plusieurs organisations inter- nationales, notamment le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ledit rapport révèle que le Royaume a atteint un taux de 5,6% Par M. Boukhari

Il faudrait engager des mesures concrètes, notamment en épaulant les petits agricul- teurs.

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