FNH N° 1104

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 13 AVRIL 2023

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Pharmaciens

◆ Les centrales syndicales représentant le secteur ne parviennent toujours pas à avoir de réponse de la part du ministère de tutelle. ◆ Sur un total de 12.000 pharmacies, 3.000 sont à deux doigts de mettre la clé sous le paillasson. Une grogne pour se faire entendre

également ancien président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc. Le rapport de la discorde Plusieurs raisons alimentent la colère des pharmaciens, mais la pierre qui a provoqué l’avalanche est le dernier rap- port annuel de la Cour des comptes, qui a mentionné que les marges bénéficiaires des pharmacies oscillent entre 47% et 57%. Une informa- tion considérée par les pro- fessionnels du secteur comme étant «erronée». «Les 57% concernent le prix fabricant hors taxes (PFHT), le prix départ usine. En principe, sur un médicament dont le prix est inférieur ou égal à 166 dirhams hors taxes, la marge brute est de 33,95%. Pour les médica- ments dont le PFHT varie entre 166 DH et 588 DH, la marge est de 29,74%. Puis, lorsqu’il s’agit d’un médicament dont le prix oscille entre 1.000 et 3.000 dirhams, le pharmacien per- çoit un forfait de 300 dirhams, et lorsque ce prix varie entre 4.000 et 100.000 dirhams, ce dernier reçoit un forfait de 400 dirhams. Bien évidemment, toutes les marges précitées sont brutes. Notre marge varie donc réellement entre 27% et 30% et le bénéfice net réel est de 8 à 10%. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, est qu’après la publica- tion du rapport de la Cour des comptes contenant des infor- mations complètement erro- nées, le ministère de tutelle n'est pas intervenu» , explique

Khalid Ait Taleb, c’était le black-out ! Plus aucune ren- contre, tous les travaux ont été abandonnés; ce dernier n’a jamais reçu les instances syndicales phar- maceutiques», déplore Oualid Amri, expert phar- maceutique et officinal et premier vice-président du Syndicat des pharmaciens du Grand Casablanca. Et de poursuivre : «Les autres professionnels de santé, que ce soit les médecins ou les infirmiers sont tous reçus, mais pas les pharmaciens, sous prétexte que nous ne sommes pas représentés, alors que cela fait 4 ans que nous deman- dons que les élections soient faites, mais personne ne nous a écoutés. Il semble y avoir un blocage quelque part et, pour la première fois de l’his- toire du secteur pharmaceu- tique marocain, les instances syndicales décident, malgré leurs approches différentes, d’avancer main dans la main et d’organiser cette grève du 13 avril» . Suite à un manque d’accom- pagnement dont les répercus- sions se sont accentuées suite aux effets de la crise sani- taire, plusieurs pharmaciens d’officine sont aujourd’hui à la merci d’un miracle. Sur un total de 12.000 pharmacies, 3.000 sont à deux doigts de mettre la clé sous le paillas- son. «La plupart des pharma- ciens sont contraints de rester en activité parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer leurs dettes» , regrette Oualid Amri,

Pour la première fois de l’histoire du secteur pharma- ceutique marocain, les instances syn- dicales décident, malgré leurs dif- férends, d’avancer main dans la main et d’organiser une grève nationale.

Maroc (CPSM) et la Fédération nationale des pharmaciens du Maroc (FNSPM), ont annoncé que cette manifestation n’est qu’une première étape d’une longue série d’actions plus musclées, qui seront mises en place si la tutelle continue de faire la sourde oreille à leurs doléances. Les pharmaciens chargent la tutelle En effet, les pharmaciens d’of- ficine se plaignent essentielle- ment du rejet du département d’Ait Taleb de toute négocia- tion avec les représentants du secteur ainsi que de la non- reconnaissance du pharma- cien à sa juste valeur. «Après le départ du ministre Houcine El Ouardi, des com- missions de travail ont eu lieu avec le ministre Anas Doukkali sur plusieurs sujets relatifs aux volets législatif, économique et fonctionnel. Mais, malheureu- sement, à l’arrivée du ministre

C’ est une journée qui compte, une journée de grève ! Ce jeudi 13 avril 2023, les pharmaciens d’officine maintiendront leurs rideaux baissés afin de descendre dans les rues du Royaume, manifester leur mécontente- ment et scander haut et fort leurs revendications. Suite, disent-elles, à l’inaction du ministère de la Santé et de la Protection sociale face aux nombreux appels au dialogue, les quatre centrales syndicales encadrant le secteur prennent l’offensive et décident d’une grève nationale de 24 heures. Dans un communiqué rendu public le 25 mars dernier, la Fédération des pharmaciens du Maroc (FPM), l’Union nationale des pharmaciens du Maroc (UNPM), la Confédération des syndicats des pharmaciens au Par M. Ait Ouaanna

La pierre qui a provoqué l’avalanche est le dernier rapport annuel de la Cour des comptes qui a mentionné que les marges bénéficiaires des pharma- cies oscillent entre 47% et 57%.

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