FNH N° 1104

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 13 AVRIL 2023

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Oualid Amri. Dans son rapport, la Cour des comptes a procédé à un benchmark en comparant les marges bénéfi- ciaires des pharmaciens au Maroc avec l’Arabie Saoudite, la Belgique, l’Espagne, la France, la Turquie et le Portugal. Une approche très cri-

tiquée par les professionnels du secteur. «Économiquement parlant et en termes de sécurité sociale, ces pays ont des années-lumière d’avance sur nous. En faisant un benchmarking, il ne faut pas com- parer uniquement la marge du phar- macien, mais plutôt l’ensemble de

l’exercice officinal» , explique Oualid Amri. A cet égard, il cite l’exemple de la France où les pharmaciens sont rémunérés sur l’acte pharmaceu- tique, sur l’acte de substitution, sur la garde de nuit, etc. Dans le même ordre d’idées, Amri précise que la marge bénéficiaire des pharmacies en France est approximativement 3 ou 4 fois plus élevée que celle d’un pharmacien au Maroc. «Aujourd’hui, le Royaume compte 12.000 pharmacies pour un chiffre d’affaires de 11 milliards de DH, et ça n’a pas beaucoup changé depuis 10 ans, c'est-à-dire, près de 900.000 DH par pharmacie, soit une marge de moins de 7.000 dirhams. C’est la moyenne réelle de ce que gagne un pharmacien, ce qui est anormal. Sans oublier que certaines pharma- cies situées dans des régions éloi- gnées gagnent beaucoup moins» , regrette notre source.

«Nous avons vraiment l’impression d’être le parent pauvre du système de santé marocain. Nous avons besoin d’un accompagnement parce que ce secteur, qui joue un rôle très important et emploie près de 50.000 aides-pharmaciens, est aujourd’hui en train de couler. Le Maroc souffre d’un manque de médecins et d’in- firmiers, mais nous avons quand même un pharmacien pour 2.700 habitants, alors que l’OMS préconise un pharmacien pour 5.000 habitants. Et comme le prouve une étude de l’OMS, la pharmacie est l’espace de santé de premier recours, un espace de santé à part entière, un espace qui conseille et oriente le patient. Nous sommes des professionnels de santé et nous devons être écou- tés afin de parvenir à trouver des solutions durables et faire évoluer ce secteur dans l’intérêt du patient et de la santé publique» , conclut Oualid Amri. ◆

Une commission parlementaire s'oppose à un projet de décret-loi

La Commission des secteurs sociaux à la Chambre des représentants a rejeté, lundi 10 avril, à l’unanimité le projet de décret-loi n°2.23.195 édictant des dispositions relatives à l'organisation des élections des Conseils régionaux des pharmaciens du Nord et du Sud. Sept parlementaires de la majorité et quatre de l’opposition ont voté à l’unanimité contre ce projet de décret, lors d’une réunion tenue par ladite Commission en présence du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb. Approuvé par le Conseil de gouvernement lors de sa réunion du 16 mars 2023 et rejeté par la Commission des secteurs sociaux, ce texte s'inscrit dans le cadre de l'élaboration du projet de loi n°98.18 relatif à l'Ordre national des pharmaciens qui a abordé dans ses dispositions le cas de non-organisation des élections de cette instance à la date prévue. Dans l'attente de l'adoption dudit projet par le parlement, ce projet vise à édicter des dispositions particulières relatives à l'organisation des élections des Conseils régionaux des pharmaciens du Nord et du Sud, et ce suite à la non-organisation de ces élections après la fin du mandat des membres des deux conseils, fixé à 4 ans. Ledit projet comprend des dispositions qui prévoient la création d'une commission administrative ad hoc chargée de la préparation et de l'organisation des élections des deux Conseils régionaux des pharmaciens du Nord et du Sud, la nomination du président de la commission et de ses membres, tout en précisant la date de son entrée en fonction par un décret pris sur proposition de l'autorité gouverne- mentale chargée de la santé. Ces dispositions déterminent également les moyens de préparation et d'organisation des élections par la commission, et ce dans un délai n'excédant pas six mois à compter de la date de l'entrée en fonction de la commission, en sus de dispositions transitoires visant à assurer la continuité des activités des deux conseils régionaux concernés pen- dant la période d'organisation des élections.

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