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De quoi rêves-tu ?

L’appel de Dieu pris au sérieux

« Mes enfants doivent aimer et suivre Jésus. Je souhaite que beaucoup apprennent à Le connaître comme j’ai appris à Le connaître en Suisse. » Fatima, 46 ans, de Syrie, vit depuis 6 ans en Suisse et participe à une offre ProCONNECT pour les personnes-clés dans le domaine des migrants.

Des femmes dans le travail interculturel : en avance sur leur temps ?!

à l’époque, il n’y a aucun matériel officiel de l’Etat. L’enseignement biblique fait également partie du programme. Flory visite les écoles à maintes repri- ses, soutient les enseignants et joue également le rôle d’inspectrice. Au début, elle se rend à pied et à dos d’âne dans les écoles très éloignées les unes des autres, puis en voiture. Peu à peu, elle peut initier les Angolais à cette responsabilité, et après l’indépendance du pays, les écoles sont reprises par l’Etat. Le Dr Jean-Pierre Bréchet, membre de longue date du personnel, écrit à propos de Flory : « Les fruits de son grand engagement en Angola sont visibles partout. Son amour pour Jésus-Christ a influencé de nombreux garçons et filles qui assu- ment aujourd’hui des rôles importants dans leurs communautés. » Linguiste sans baccalauréat Flory continue également à se former, inlassable- ment. Elle acquiert une connaissance approfondie de la langue angolaise umbundu, ce qui lui prend un nombre d’heures incalculable. Flory devient la professeure de langue de tous les nouveaux colla- borateurs longs termes. Elle utilise d’abord le ma- nuel d’une organisation américaine, puis rédige elle-même un livre de grammaire umbundu selon une méthode plus récente. Elle contribue à la tra- duction de certains livres de la Bible. L’expérience suivante illustre combien Flory a mis du cœur et de l’âme dans ce travail : au début des années 1950, elle visite l’Angleterre et veut étudier les langues tribales dans la bibliothèque d’une université. Les résultats doivent l’aider dans son travail. Elle est poliment mais fermement informée que sans le bac, elle ne peut malheureusement pas avoir ac- cès à ces livres. Flory est très déçue et éclate même en sanglots. Finalement, l’homme à la réception la prend par le bras et la conduit aux livres désirés ! Les voies et directions de Dieu sont parfois inha- bituelles, mais tellement enthousiasmantes et ef- ficaces.

Au cours de mes 28 années de travail au sein de SAM global, j’ai eu le privilège de rencontrer de nombreuses « femmes selon le cœur de Dieu » : des personnes qui ont entendu l’appel du Seigneur et qui n’ont jamais été dissuadées par quoi que ce soit de faire les œuvres préparées par Lui : ni un enlève- ment, ni une limitation physique, la perte de mem- bres de leur famille, une maladie ou une guerre. De temps en temps, elles ont connu des changements de plan, elles se sont laissé utiliser par Dieu dans des endroits complètement différents et dans des pro- jets totalement autres que ceux prévus à l’origine. Elles ont mené une vie dévouée, parfois très dure, mais bien remplie. Nous pourrions remplir tout un Allons avec leurs histoires passionnantes. J’en ai choisi une seule pour cette fois : une femme qui a influencé des générations. Flory Eoll, 24 août 1921 – 17 janvier 2013 : une vie de service qui a laissé de grandes bénédictions Flory Eoll n’a certainement pas eu le meilleur départ possible dans sa vie professionnelle. A 14 ans, elle doit quitter l’école avec un diagnostic de dépression. Flory se remet et suit alors des études de traductrice. Son cœur brûle pour le travail inter- culturel. Avec la perspective de travailler dans un pays lointain, elle s’engage dans une formation de sage-femme puis d’infirmière. Malheureusement, elle remarque que ce travail ne correspond pas à ses capacités : les besoins des malades lui tiennent beaucoup trop à cœur. Une lettre importante Une lettre d’invitation d’Angola lui ouvre la porte de la mission à laquelle elle se consacrera durant 30 ans. Deux femmes, Edmée Cottier et Anny Bré- chet, qui travaillent avec SAM global en Angola, lui écrivent qu’elles aimeraient lui donner une tâche pour laquelle personne n’a de temps à ce mo- ment : s’occuper des filles qui fréquentent l’internat de la station. En Angola, Flory fonde des écoles pour filles et garçons dans toute une région. Elle élabore elle-même les manuels pédagogiques :

épouser un homme inconnu sans savoir si un retour dans son pays d’origine se- rait possible un jour. Une mission claire Avec le déclin des mouvements de Ré- veil, la compréhension du rôle de la femme a toutefois changé en plusieurs endroits et la question de savoir si les femmes étaient autorisées à tenir un rôle dirigeant dans les églises et la Mission est revenue sur le devant de la scène. Aujourd’hui, la majorité des organisa- tions travaille avec plus de femmes que d’hommes et elles ont souvent une po- sition égalitaire. La question de savoir s’il est justifiable bibliquement et théologi- quement qu’une femme remplisse une fonction dirigeante ou prêche ne se pose même pas dans beaucoup de situations à l’étranger, car sinon le travail ne pour- rait pas être effectué. Et pourtant la Mis- sion est explicite dans la Bible : chaque personne au monde doit recevoir la pos- sibilité d’entendre clairement le message de la Bonne Nouvelle, et cette Mission est adressée aux hommes comme aux femmes.

les dons spirituels sont offerts indiffé- remment aux deux sexes. Franson a écrit à ce sujet un texte avec pour titre « filles prophétesses », dans lequel il justifie bi- bliquement ses arguments. Fiancées de la Mission Il y avait pourtant aussi d’autres visions et d’autres pratiques dans le milieu ger- manophone : quelques organisations n’envoyaient au début de leur histoire que des hommes célibataires. Lorsqu’ils avaient fait leurs preuves et voulaient se marier, ils pouvaient demander après deux ans de service une « fiancée de la Mission ». Le comité missionnaire cherchait alors des femmes prêtes à se marier qui étaient d’accord de passer leur vie entière au service en Mission et d’épouser un homme qui, pour la plupart des cas, leur était complètement incon- nu. En règle générale, le mariage avait lieu après avoir fait connaissance durant deux semaines. Même si ces femmes sont parties principalement pour sou- tenir leur mari, beaucoup d’entre elles ont effectué un travail de grande valeur. Par exemple Rosina Widmann qui, juste après son mariage au Ghana, a ouvert une école pour filles, appris la langue très rapidement et a gagné la confiance de la population. Au sujet de la première ren- contre avec son futur époux, elle écrit : « Nous ne nous sommes pas regardés comme si nous nous voyions pour la première fois, car le Seigneur qui avait décidé notre union (…) a uni nos cœurs dans un amour sincère avant même que nous nous connaissions ! » Quel courage cela a dû être pour cette jeune femme, de voyager vers un pays étranger pour

Que ce soit dans ou en-dehors de l’Eglise, il y a seulement quelques décennies, les femmes n’avaient pas grande impor- tance. Il en était autrement à l’étranger : dans de nombreux endroits, elles ont été rapidement en mesure d’assumer des tâches de manière indépendante et sous leur propre responsabilité. Dans les pays germanophones se dé- veloppa dès 1722 une mouvance spi- rituelle « frères moraves » qui, en plus des hommes, envoyait également des femmes car elle était d’avis que les deux étaient nécessaires pour atteindre tout le monde avec la Bonne Nouvelle. La gran- de ouverture pour elles est arrivée lors de la création de nombreuses missions au 19 ème siècle : ces organisations étaient fondées sur l’idée que tant les hommes que les femmes sont appelés au service. Il a même existé des sociétés mission- naires uniquement féminines, qui prépa- raient et envoyaient des célibataires. El- les ont créé des écoles, travaillé dans le domaine médical, à l’alphabétisation, à la traduction de la Bible ou comme évangélistes. Beaucoup de femmes ont relevé le défi du travail pionnier. Fredrik Franson : « filles prophétesses » Un des hommes ayant eu une vision très moderne de la question des femmes fut Fredrik Franson (1852-1908), le co- fondateur de SAM global. Franson était d’avis que les femmes avaient la même valeur que les hommes et qu’elles de- vaient également être engagées dans l’annonce de la Parole, la direction, l’enseignement et la relation d’aide car

1954, Flory Eoll (gauche) avec sa collègue Hanni Sigg

Beatrice Ritzmann, responsable du person- nel chez SAM global

Sources : Ruth Tucker, Bis an die Enden der Erde. Missi- onsgeschichte in Biographien (non traduit en français), Metzingen : Ernst Franz Verlag, 1996 Hans Ulrich Reifler, Handbuch der Missiologie. Missionarisches Handeln aus biblischer, histori- scher und sozialwissenschaftlicher Perspektive (non traduit en français), afem, mission acade- mics 19, Nüremberg : VTR/VKW, 2009

Albert Zimmerli, responsable du secrétariat de SAM global

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