Magazine Junot n°7

STYLE - ARTISTE

Jean-Charles de Castelbajac ICÔNE PARISIENNE

PARISIAN ICON

Autant architecte que funambule, Jean-Charles de Castelbajac confectionne de poétiques passerelles entre les arts et les institutions, la passion pour le patrimoine français en bandoulière. Déjà 50 ans de création pour cet artiste iconique et contemporain qui murmure des mots d’amour à l’oreille de Paris. Rencontre. Both architect and tightrope walker, Jean-Charles de Castelbajac builds poetic bridges between the arts and institutions, with a passion for French heritage in tow. Fifty years of creation underpin the work of this iconic contemporary artist who whispers words of love in Paris' ear and that we were privileged to meet.

C ould you tell us about your attachment to the city of Paris? My history with Paris is not only that of an encounter, but of a conquest. I spent my childhood in boarding school and then I went to Limoges. My first dream was to go to London. After London, I arrived in Paris. I was 17 at the time and I will always remember the wonderful feeling I had on my motorbike in winter. I was on the Place de la Concorde at night and I ima- gined that Paris would one day be mine. I have the impression that I met Paris through history, which I am passionate about. In certain streets, such as the rue Saint-Honoré, I have found fragments of memories with which I was able to develop a cer- tain intimacy. This rapport has created a unique, indestructible and deep-seated bond of complicity with Paris. For the past 30 years, I have been inscribing my chalk angels on the walls of the capital. There is this relationship with the material, with senso- riality: in the end, I am almost drawing on Paris’ very skin. Final- ly, the chromatic power of the city echoes my work. The ability of the city to change colors and to generate graceful shadows is always a source of wonder to me.

P ourriez-vous nous parler de votre attachement à la ville de Paris ? Mon histoire avec Paris est celle non seulement d’une rencontre, mais d’une conquête. J’ai passé mon enfance en pen- sion, puis je suis allé à Limoges. Mon premier rêve était d’aller à Londres. Après Londres, je suis arrivé à Paris. J’avais 17 ans à l’époque, et je me souviendrai toujours de ce sentiment merveil- leux que j’ai ressenti sur ma moto en hiver. J’étais sur la place de la Concorde de nuit, et je me suis imaginé que Paris m’appartien- drait un jour. J’ai l’impression d’avoir rencontré Paris par le biais de l’histoire, dont je suis passionné. J’ai trouvé dans certaines rues, comme la rue Saint-Honoré, des fragments de souvenirs avec lesquels j’ai pu développer une intimité. Cette intimité a créé un lien de complicité unique, indéfectible et épidermique avec Paris. Depuis 30 ans, j’inscris sur les murs de la capitale mes anges à la craie. Il y a cette relation à la matière, à la sensorialité : finale- ment, je dessine presque sur la peau de Paris. Enfin, la puissance chromatique de la ville fait écho à mon travail. La capacité qu’a Paris à changer de couleur et à générer des ombres gracieuses suscite toujours autant d’émerveillement à mes yeux.

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