Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 14 décembre 2023 - 8 DH - N° 1133
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Marché des capitaux 2023, une année faste pour la gestion d’actifs P. 12
Sahara marocain La duplicité du pouvoir algérien P. 3/26
MAROC-ESPAGNE
Une ode à l'excellence diplomatique
P. 23
Entrepreneuriat
Corruption
«Il faut lutter contre l’analphabétisme managérial de certains élus»
L’informel gagne du terrain
P. 13
P. 32/33
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
www.facebook.com/FNhebdo
S OMMAIRE
3
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
10
> Actualité
Voyons voir : Au-delà des banderoles et des slogans Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 4 5 6 7
> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Des vents favorables venus des Émirats BTP : LafargeHolcim et Ciments du Maroc pour profi- ter de la reprise du secteur Société cotée : Une nouvelle ère s'annonce pour Taqa Morocco Marché des capitaux : 2023, une année faste pour la gestion d’actifs 8 10 11 12
Par Fatima Ouriaghli
> Politique
23
Maroc-Espagne : Une ode à l'excellence diploma- tique 12 ème édition d'Atlantic Dialogues à Marrakech : Coopération sud-sud, partenariats stratégiques Sahara marocain : La duplicité du pouvoir algérien
L a récente résolution adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies confirme avec force l'exclusivité du processus politique onusien pour le règlement du diffé- rend régional sur le Sahara marocain. Cette résolution réitère la position claire et ferme de l'ONU, mettant fin définiti- vement à l'idée d'un référendum qui, rappelons-le, a été enterré aussi bien par le Secrétaire général que par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité des Nations Unies. L'ONU encourage toutes les parties à coopérer pleinement dans le cadre du processus politique basé sur les 19 résolutions du Conseil de sécurité depuis 2007. Un processus qui repose sur la prééminence de l'initiative d'autonomie présentée par le Maroc, saluée comme une proposition sérieuse et crédible pour le règle- PERFIDIE DIPLOMATIQUE
24
26
> L'univers des TPME
Sommet arabe de l’entrepreneuriat : La contrainte du financement mise en avant 27
> Développement durable
13
> Focus Agricole Filière des provendiers : Victime de la conjoncture 30 Changement climatique : La COP28 marque-t-elle la fin de l’ère fossile ? 28
> Société
31
Education nationale : Les Coordinations ne déco- lèrent pas Entretien avec Mohcine Berrada : Corruption, «Il faut lutter contre l’analphabétisme managérial de certains élus»
ment définitif de ce différend régional, tout en préservant la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume. Pourtant, au milieu de ces avancées diplomatiques, l'Algérie continue de jouer un rôle trouble et manœuvre pour bloquer toute issue à ce conflit régional artificiel. Sa stratégie d’obstruction per- sistante alimente un statu quo préjudiciable au règlement de la question du Sahara marocain. Une manière pour le pouvoir algérien d’ignorer la légitimité historique de la
32
23
> High-tech
Intelligence artificielle : Gemini, la réponse de Google à ChatGPT
34
28
L'Algérie manœuvre pour bloquer toute issue à ce conflit régional artificiel.
> Culture 35 Exposition : États d’homme
souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes. Une légitimité ancrée dans l'histoire et confirmée par ailleurs par les résolutions successives du Conseil de sécurité de l'ONU. Mais également par tous ces pays qui soutiennent le plan d'autonomie présenté par le Maroc, le considérant comme une base sérieuse et crédible pour une solution définitive à ce différend. Ces der- niers jours d’ailleurs, l’Allemagne, le Bénin, la Belgique, de même que les dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se sont exprimés dans ce sens. Le soutien de ces pays vient renforcer la cohésion des relations bilatérales entretenues par le Maroc avec chacun d’entre eux. Et leurs positions reflètent la conviction que l'ONU est le seul médiateur légitime dans ce processus politique, excluant tout recours à un référendum caduc. Tout cela s'oppose fermement aux manœuvres dilatoires et à la perfidie diplomatique de l'Algé- rie, illustrant ainsi la nécessité impérative d'une résolution paci- fique et durable de ce différend régional. u
30
> Economie
Entrepreneuriat : L’informel gagne du terrain Transport routier de voyageurs : Pourquoi il faut investir de nouvelles pistes de mobilité Entreprises familiales : La gouvernance en question Entretien avec Me Nesrine Roudane : Droit de la concurrence, «La procédure de transaction est une option intéressante pour les entités en infraction» Immobilier : Faut-il s’attendre à une relance du sec- teur en 2024 ? Entretien avec Abdelbasset Boulelouah : Marketing, «Le branding est souvent négligé par les PME des pays en voie de développement» Conjoncture : Vers une légère reprise des secteurs de l'industrie et de la construction au dernier trimestre
13 14
31
15 16
19
20
22
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
4
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
Au-delà des banderoles et des slogans
L a récente signature d'un accord entre le gouvernement maro- cain et les syndicats de l'Edu- cation nationale devait mettre fin aux grèves et turbulences que connaît ce secteur et inaugurer une ère de collaboration constructive. Cependant, l'appel persistant à la grève par certaines coordinations démontre une forme de radicalité qui met en péril les avancées laborieusement acquises et dévoile une fracture persistante au sein du paysage éducatif marocain. La posture du «tout ou rien» adoptée par certains protestataires pose une ques- tion fondamentale : est-ce véritablement la voie idoine dans une négociation ? Evidemment que non. Dans une démo- cratie, au-delà des banderoles et des slo- gans, le dialogue constructif et l'ouverture au compromis sont essentiels. L'accord signé, présentant des avan- cées significatives telles que l'augmen- tation générale des salaires et le règle- ment de dossiers catégoriels en suspens,
Par D. William
témoigne des efforts du gouvernement pour répondre aux revendications légi- times des enseignants. Cependant, la décision de certains de persister dans la grève en dépit de ces concessions qui vont coûter à l’Etat la bagatelle de 9 Mds de DH par an, suscite des interrogations et des inquiétudes légi- times. L'impact des grèves prolongées sur le sys- tème éducatif est indéniable. Les élèves se retrouvent pris en otage dans un conflit qui semble échapper à sa finalité initiale. La radicalité n'a jamais été la panacée face aux défis complexes auxquels est confronté le système éducatif. Les avan- cées sociales et économiques requièrent un dialogue ouvert, où les parties pre- nantes peuvent exprimer leurs préoccu- pations tout en étant disposées à trouver des compromis. La persistance dans la grève, malgré la signature d'un accord, érode forcément la crédibilité des mouve- ments syndicaux et affaiblit la confiance dans le processus de négociation.
Il est impératif que toutes les parties pre- nantes dans ce qui se passe actuellement au niveau du système éducatif se rap- pellent de l'objectif ultime : offrir une édu- cation de qualité aux générations futures. Les syndicats ont un rôle crucial à jouer en tant que défenseurs des droits des ensei- gnants, mais la manière dont ils exercent leur influence peut déterminer, in fine, la qualité du système éducatif. De son côté, le gouvernement doit s’ins- crire dans la compréhension des reven- dications des enseignants et la recherche de solutions durables pour éviter que les grèves ne deviennent une réponse systé- matique aux problèmes sous-jacents. Clairement, le dialogue persistant et la volonté de compromis sont les piliers essentiels pour instaurer une stabilité durable dans le secteur de l'éducation. L'avenir de millions d'élèves repose sur la capacité du gouvernement et des syndi- cats à surmonter les divergences. Encore faut-il que, de part et d’autre, l’on conçoive à faire des concessions. ◆
La radicalité n'a jamais été la panacée face aux défis complexes auxquels est confronté le système édu- catif.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
Ç A SE PASSE AU MAROC
5
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
Financement de la protection sociale : Voici comment l’Etat marocain compte procéder
L e ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a exposé la stratégie de financement de la protection sociale au Maroc lors d'une séance de questions orales, mardi, à la Chambre des conseillers. Selon Lekjaa, les défis incluent l'équilibre des régimes d'assurance maladie face à la crois- sance rapide des dépenses, attribuée à des facteurs tels que l'augmentation de l'indice de morbidité et des maladies chroniques. Il sou- ligne la nécessité d'élaborer un modèle intégré conciliant l'accessibilité aux services de qualité et la durabilité financière des régimes. Le gouvernement envisage diverses mesures, en collaboration avec les partenaires, telles que la politique de santé préventive, la maîtrise des dépenses pharmaceutiques, la promotion de l'accessibilité aux médicaments et l'accéléra- tion de la digitalisation du secteur de la santé. Le financement annuel du chantier de la pro- tection sociale, basé sur la solidarité, est estimé à environ 35 milliards de dirhams en 2024 et
40 Mds de DH en 2026. L'utilisation du registre social unifié (RSU) est considérée comme cru- ciale pour cibler efficacement les bénéficiaires. Lekjaa mentionne une enquête exhaustive sur les programmes sociaux, mobilisant environ 15 Mds de DH, et souligne la réforme de la compensation, prévoyant une mobilisation de 3 Mds de DH en 2024 et 8 Mds de DH en 2025. Les mécanismes de solidarité devraient géné- rer 7 milliards de DH de revenus fiscaux, avec des contributions de la taxe sur les contrats d'assurance et de la taxe intérieure de consom- mation permettant de mobiliser près de 4 Mds de DH. La contribution libératoire sur les avoirs et liquidités détenus à l'étranger qui a été acti- vée, devrait permettre de mobiliser des res- sources importantes dédiées au financement de la réforme. Le fonds d'appui à la protection sociale devrait atteindre un solde positif estimé à 9,2 Mds de DH à fin 2023 pour financer les dépenses du chantier de protection sociale. ■
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
6
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
Finance verte : Le Sénégal bénéficie d’une garantie de crédit de 400 millions d’euros de la BAD
Tunisie Un déficit commercial de près de 5 milliards d’euros à fin novembre
Catastrophes naturelles en Afrique 407,5 millions de personnes touchées
L e Conseil d’admi- nistration de la Banque africaine
L e déficit com- mercial de la Tunisie a atteint 16,54 mil- liards de dinars (environ 4,9 mil- liards d'euros) à fin novembre dernier,
de développement a approuvé une « garantie partielle » de crédit d’en- viron 400 millions d’euros au Sénégal en vue de faciliter son accès au marché international du finance- ment durable et à des conditions très favorables. « Cette garantie de la BAD vise à améliorer l’accès du Sénégal au marché du financement durable et à des conditions très favorables », indique la banque. La Banque africaine de développement a fait cette annonce en marge de la 28e conférence des Nations unies sur le climat (COP28), qui s’est tenue du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï. « Elle va faciliter au Sénégal la mobilisation de son premier financement adossé à son document-cadre de finan- cement durable pour un montant total équivalent à 500 millions d’euros », explique la même source. ■ L e Kenya est « sorti du danger du surendettement », a affirmé mardi son président, William Ruto, qui a vanté sa politique économique malgré la colère de l'opinion publique face aux hausses d'impôts et à la réduction des subventions. Le Kenya est «sorti du danger du surendettement», assure son président
Q uelque 407,5 millions de per- sonnes en Afrique ont été tou- chées par des catastrophes naturelles entre 2000 et 2022, selon la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), basée à Addis-Abeba. Au cours de cette période, 4,2 millions de personnes se sont retrouvées sans abri, 553.610 per- sonnes sont mortes et 52.205 ont été blessées, précise la CEA dans son rapport économique sur l'Afrique 2023 (ERA 2023), qui sera rendu public le 18 décembre courant à Abuja, au Nigeria. Une augmentation de la température au-delà d'un seuil de 0,7 degré cen- tigrade entraîne une réduction de la croissance du PIB réel, relève la même source, notant qu’«avec un change- ment de température de 1,8 degré cen- tigrade, ce qui devrait être le cas d'ici 2030, nous pourrions nous attendre à une baisse de 2% de la croissance du PIB réel. ■
contre un déficit de 23,29 milliards de dinars (1 Euro = 3,3 Dinars) durant la même période de l'année 2022, selon l’Institut tunisien de la statistique (INS). Cette évolution reflète une hausse de 7,6% des exportations à 56,11 milliards de dinars et une baisse de 3,7% des importations à 72,65 milliards de dinars, précise l’INS dans son dernier bulletin sur les indicateurs du commerce extérieur, notant que le taux de couverture s’est établi, ainsi, à 77,2%. ■ Côte d’Ivoire 165 millions d’euros de la BAD pour accélérer la diversification industrielle L e Conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé l’octroi d’un prêt de 120 millions d’euros à la Côte d’Ivoire et d’un autre prêt de 45 millions d’euros du fonds Africa Growing Together Fund, un fonds de cofinancement créé par la BAD et la Banque Populaire de Chine. Le financement est destiné à mettre en œuvre le Programme diversification, accé- lération industrielle, compétitivité et emploi (DAICE) élaboré dans le cadre du Plan national de développement 2021-2025 de la Côte d’Ivoire, explique la BAD. Le programme DAICE vise à renforcer les efforts du gouvernement en faveur de la diversification économique, de la transition verte et du développement industriel. ■
Le pays de 53 millions d'habitants, locomotive écono- mique d'Afrique de l'Est, est désormais « sorti du danger du surendettement », a dit le chef d'Etat à Nairobi lors d'une cérémonie publique marquant les 60 ans de l'indépendance de l'ex-colonie britannique. « Nous avons fait les bons choix, parfois en prenant des décisions très difficiles et douloureuses, pour éloigner le Kenya du bord d'un gouffre catastrophique de surendettement et engager notre pays dans une nouvelle direction », a-t-il ajouté. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
7
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
USA : L'inflation ralentit à 3,1% sur un an en novembre
L e taux de chômage en Turquie a diminué de 0,5 point en octobre par rapport au mois précédent et il est tombé à 8,5%, le niveau le plus bas depuis novembre 2012, selon l’institut turc de la statistique «TUIK». Ainsi, le nombre de chômeurs âgés de 15 ans et plus a diminué de 163.000 personnes en octobre par rapport au mois précédent et s'élève à 2.961.000 personnes, fait savoir l'institut, précisant que la baisse du taux de chômage est due à la solidité de l'activité économique malgré le taux d'inflation élevé. Alors que le taux de chômage était de 7% pour les hommes, il était estimé à 11,3% pour les femmes, selon la même source. En octobre, le taux de chômage des jeunes, qui couvre le groupe d'âge des 15-24 ans, a dimi- nué de 0,4 point de pourcentage par rapport au mois précédent, pour s'afficher à 16,3%. ■ Turquie Le taux de chômage au plus bas depuis 11 ans
Bourse de Paris Le CAC 40 bat son record historique
L’ inflation a légè- rement ralenti au mois de novembre aux Etats-Unis pour s'établir à 3,1% sur un an, contre
L’ indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a établi un nouveau recoreurod mardi, porté par les anticipations de politiques monétaires
plus favorables à l'activité économique de la part des Banques centrales. Le CAC 40 a atteint jusqu'à 7.582,11 points dans la matinée, battant son précédent record daté du 24 avril. Depuis son dernier point bas fin octobre, l'indice boursier a bondi de plus de 11%. L'indice progresse de 16,88% depuis le début de l'année. Parmi les performances les plus notables de l'indice depuis le 1er janvier, Stellantis voit son titre bondir de près de 60%, Safran gagne plus de 40% et Hermès près de 40%. Le secteur de l'industrie a été moteur « dans cette hausse », porté par un phénomène de rattrapage, puisqu'il n'avait pas bénéficié de la hausse des actions post-Covid. ■
3,2% un mois plus tôt, principalement du fait de la baisse des prix de l'énergie, selon l'indice CPI publié mardi par le département du Travail. La hausse des prix sur un mois est en légère hausse, à 0,1%, soit légèrement au-dessus des attentes des analystes, alors que l'infla- tion sous-jacente, qui exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, est restée stable par rapport au mois d'octobre à 4,0% sur un an, au plus bas cependant depuis plus de deux ans. ■
B OURSE & F INANCES
8
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO
www.fnh.ma
Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis décembre 2022
Des vents favorables venus des Émirats
◆ Le marché a rebondi après des semaines de baisse, porté par la collaboration historique entre le Maroc et les Émirats Arabes Unis. ◆ Sur le marché obligataire, les taux primaires se sont net- tement effrités, bénéficiant également aux actions. L a récente coopération économique historique entre le Royaume du Maroc et les Émirats Arabes Unis, établie lors de la visite du Roi Mohammed VI à Abou Dhabi, a été favorablement accueillie par le marché cette semaine. Par Y. Seddik
Aussi, l'un des accords significatifs concerne la coopération dans les secteurs des mar- chés financiers et des capitaux, signé entre Mohamed Hassan Souidi et la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah. Cette initiative est perçue comme un pas en avant pour accroître la présence des acteurs institutionnels émiratis sur le mar- ché des capitaux marocains et diversifier les opportunités d'investissement. En réaction à cette collaboration historique et ses perspectives, le marché boursier a rebondi après des semaines de baisses consécutives, enregistrant une hausse de 1,17%, avec des flux principalement dirigés vers les grandes capitalisations, notamment les banques et les télécommunications, qui ont représenté 53% du volume hebdoma- daire. Cette réaction positive s'explique par l'anticipation de flux d'investissements étrangers sur le marché marocain. Avec les Émirats arabes unis déjà solidement établis en tant que principal investisseur étran- ger à la Bourse de Casablanca, détenant une participation majoritaire dans Maroc
Telecom et un contrôle quasi-total sur Taqa Morocco, cette collaboration historique entre les deux pays ouvre la voie à de nou- velles opportunités d'affaires et à une diver- sification des portefeuilles d'investisseurs. Marché obligataire : baisse significa- tive des taux primaires Bien qu'elle ait été anticipée, l'accélération de la baisse des taux obligataires en cette fin d'année apporte un soulagement aux gestionnaires d'actifs et embellit la perfor- mance annuelle du marché des capitaux. Ce mardi, les taux à 5 ans et à 15 ans ont en effet diminué de manière significative de respectivement 16 et 22 points de base. La demande sur le marché obligataire a excédé 7 milliards de dirhams. Mais le Trésor, bénéficiant d'une position confor- table depuis quelques semaines, n'a levé que 200 MDH. Les résultats de cette adjudication ont généré un afflux d'acheteurs en Bourse peu avant la clôture, particulièrement au niveau des actions bancaires. ◆
Les accords d'investissement, englobant le transport ferroviaire avec une priorité accor- dée à la création d'une ligne de TGV de Kénitra à Marrakech, le développement des aéroports tels que celui de Casablanca ou celui de Dakhla, ainsi que l'expansion des ports à Nador ou Dakhla, ont été parmi les points forts de cette collaboration. Au-delà des infrastructures de transport, les mémo- randums d'accord abordent une panoplie de secteurs stratégiques pour le Royaume, incluant l'immobilier, le tourisme, les éner- gies - un marché en pleine expansion au Maroc -, ainsi que l'éducation. La sécurité alimentaire et l'accès à l'eau sont également inclus dans cette collaboration ambitieuse.
Le marché boursier a rebondi après des semaines de baisses consé- cutives, enregis- trant une hausse de 1,17%.
10
BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023
www.fnh.ma
BTP
◆ Après deux années, 2022 et 2023, de cycle bas, le secteur du ciment devrait reprendre en 2024. ◆ Les analystes de M.S.IN proposent d'en profiter en misant sur les deux mastodontes du secteur cotés en Bourse. LafargeHolcim et Ciments du Maroc pour profiter de la reprise du secteur U ne tendance haussière des ventes de ciment depuis le deuxième semestre 2023 se profile. Selon M.S.IN, cette tendance profite fondamen- Par A. Hlimi
tumultueuses en 2022, LafargeHolcim Maroc se prépare ainsi à lever les voiles vers une croissance plus robuste. Le courtier M.S.IN recommande l'achat du titre, anticipant une dynamique positive portée par les projets d'envergure cités plus haut. Et ce, en plus d’une stra- tégie de développement prometteuse comprenant notamment une nouvelle cimenterie dans le Souss, augmentant la capacité de production, et le renfor- cement de l'exportation de clinker et de ciment en Afrique et en Amérique. En outre, LafargeHolcim Maroc a lancé des projets écoresponsables visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles, avec 81% de la consommation électrique de l'entreprise provenant déjà de sources renouvelables. M.S.IN prévoit ainsi une reprise vigou- reuse pour LafargeHolcim Maroc, avec un taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires estimé à 11,3% sur la période 2023-2027. Côté rendement,
le dividende ordinaire reste stable et attractif, la société ayant maintenu un taux de distribution généreux malgré les années antérieures plus difficiles. Le courtier table sur un dividende ordi- naire moyen par action de 80 dirhams sur 2023-2027p, soulignant la confiance dans la capacité de l'entreprise à géné- rer des flux de trésorerie solides. M.S.IN utilise la méthode DCF pour éva- luer LafargeHolcim Maroc, aboutissant à une valorisation attrayante de l'action avec une décote de 22,0% et un cours cible de 2.281 DH. Ciments du Maroc Ciments du Maroc se distingue, pour sa part, par sa solidité financière, avec une structure bilancielle robuste et des divi- dendes attrayants. La société a main- tenu un taux de distribution constant, avec un rendement moyen qui témoigne de sa confiance en sa capacité à géné- rer des revenus stables. Les réalisations trimestrielles de l'entreprise révèlent une hausse modérée du chiffre d'affaires et une diminution de l'endettement finan-
talement de la reprise d'activité dans le secteur après l'atténuation de l'infla- tion, du développement des infrastruc- tures routières, hôtelières, sportives en lien avec l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030 au Maroc, ou encore du lancement du programme de reconstruction sur 5 ans des régions sinistrées par le séisme d'Al Haouz. La reprise du secteur immobilier à partir de 2024, suite au lancement du nou- veau programme d'aide au logement qui s'étalera sur la période 2024-2028, devrait, selon la même source, profiter au secteur. Après avoir navigué à travers des eaux
Ciments du Maroc se dis- tingue, par sa solidité finan- cière, avec une structure bilancielle robuste et des
dividendes attrayants.
cier, indiquant une gestion prudente et efficace des res- sources financières. Toutefois, l'investissement net a connu un recul significatif, nécessitant une attention particulière pour évaluer les implications à long
M.S.IN prévoit une reprise vigoureuse pour LafargeHolcim Maroc.
terme pour la société. En se basant sur une méthode d'actua- lisation des cash-flows futurs (DCF) avec des hypothèses prudentes, le courtier recommande de renforcer la position de Ciments du Maroc dans les portefeuilles d'investissement avec un cours cible de 1.829 DH, soit un potentiel plus limité à 13,2%. ◆
11
BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023
www.fnh.ma
Société cotée
◆ Le groupe commence à concrétiser ses relais de croissance dans le renouvelable. Une nouvelle ère s'annonce pour Taqa Morocco
de roulement en levant en sep- tembre de cette année 6,6 milliards de dirhams sur le marché obligataire, dont la moitié a servi à rembourser par anticipation des dettes anciennes. Pour les analystes spécia- listes de cette entreprise, il est impératif de réorienter rapidement le surplus de fonds levés, sous peine de réduire la rentabilité financière pour les actionnaires. New deal De nouveaux catalyseurs émergent pour Taqa Morocco suite aux récents mémoran- dums signés entre le Maroc et les Émirats arabes unis la semaine dernière. La société est le principal fer de lance des investissements de ce pays au Maroc, et ces accords, qui abordent une panoplie de sec- teurs stratégiques, incluent,
entre autres, les énergies où le groupe Taqa a démontré une expertise mondiale sur plusieurs volets, notamment dans les projets de dessale- ment. Taqa Morocco bénéfi- cie en effet de l'expertise du Groupe, leader mondial dans le dessalement d'eau de mer avec une capacité installée d'environ 4.150.000 m³/jour et plus de 900.000 m³/jour en développement à Taweelah RO, la plus grande usine de dessalement d'eau de mer au monde utilisant la technologie d'osmose inverse. Il ne serait pas étonnant de voir dans les contrats qui découlent de ces mémorandums de nou- veaux projets pour la filiale locale. Selon certains opé- rateurs, cette perspective a influencé positivement la per- formance de l'action de Taqa Morocco en Bourse en fin de semaine. ◆
De nouveaux catalyseurs émergent pour Taqa Morocco suite aux récents mémoran- dums signés entre le Maroc et les Émirats arabes unis.
concourir dans le cadre de l'ap- pel d'offres lancé par l'ONEE pour une nouvelle infrastruc- ture dénommée «autoroute électrique». Les offres seront ouvertes le 31 janvier 2024, et le choix de l’adjudicataire final est programmé pour le second semestre de la même année, après la sélection des can- didats préqualifiés fin février. L’ONEE souhaite choisir un consortium pour assurer le développement, la conception, le financement, la construc- tion, l’exploitation et la mainte- nance du projet et non un opé- rateur unique. Le calendrier de réalisation est prévu en deux phases distinctes : la première phase, d’une capacité de 1.500 MW, entrera en service en 2026, tandis que la seconde, également de 1.500 MW, sera opérationnelle à partir de 2028. Et pour l'ensemble de ces pro- jets, Taqa Morocco a déjà com- mencé à constituer un fonds
L e gouvernement marocain donne un coup de fouet à l'hy- drogène vert dans son projet de Loi de Finances 2024. Pas moins de 215 milliards de dirhams d'investissements sont pré- vus, portés notamment par des acteurs du privé. Dans ce contexte, la filiale du groupe homonyme émirati, Taqa Morocco, prévoit de lancer la construction d’une centrale de production d’hydrogène vert sur une superficie de 70.000 hectares, avec un investisse- ment prévu de 96 milliards de dirhams, en plus d'un parc éolien de 300 MW, pour une valeur totale de l’ordre de 4,5 milliards de dirhams. A horizon 2030, Taqa Morocco souhaite atteindre 1.000 MW de capaci- tés dans le renouvelable. Le groupe pourrait également Par A. Hlimi
Taqa Morocco, prévoit de lancer la construction d’une centrale de production d’hydrogène vert sur une superficie de 70.000 hec- tares.
EN BREF
Mise en service d'un nouvel établissement de santé à Béni Mellal AKDITAL Le groupe Akdital poursuit sa stratégie de déploiement et de maillage territorial et inaugure une nouvelle infras- tructure de santé à Béni Mellal, dénommée l’Hôpital privé de Béni Mellal. Cet établissement marque la cinquième ouverture réalisée par le Groupe au cours de l'année 2023, portant ainsi à vingt-deux le nombre d'établissements de soins opérés à ce jour et étendant sa présence à neuf villes. ◆
12
BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023
www.fnh.ma
Marché des capitaux
◆ OPCVM, OPCI, OPCC, FPCT…, l’industrie de la gestion d’actifs affiche des performances positives sur toutes ses classes d'actifs. ◆ Attirer les investisseurs particuliers représente l'un des défis majeurs que le secteur doit surmonter. 2023, une année faste pour la gestion d’actifs L’ industrie de la gestion d'actifs est en passe de clôturer une année faste, Par Y. Seddik
novembre 2023 pour s’établir à 580 milliards de dirhams, porté par la progression de 103% de l’encours des OPCVM obliga- taires CT. En termes de perfor- mances, l’ensemble des catégo- ries de fonds affiche une varia- tion positive atteignant jusqu’à 10,8% pour les OPCVM actions. Une dizaine de fonds grand public réalisent même plus de 14% de performance, bien au- delà de l'indice Masi, qui affiche +11,5% sur la même période. Quant aux fonds obligataires moyen long terme, qui repré- sentent historiquement 50% des encours, certains fonds grand public affichent jusqu'à 8% de performance en 11 mois. Et le moins que l'on puisse dire, est que le marché de la gestion d'actifs revient de loin après une décollecte historique de 70 milliards de dirhams l'an der- nier. Mais cette année, Il a pu récupérer plus de 62 milliards de dirhams, grâce notamment aux perspectives de rendement et des bons points d'entrée
qu'offrait le marché des capi- taux depuis le début d'année. Les autres compartiments de la gestion d’actifs réalisent, eux aussi, des progressions en ligne avec celles observées les années précédentes, voire même supé- rieures pour les fonds de titri- sation dont l’actif sous gestion a progressé de 22% à 17,15 milliards de dirhams. Une dyna- mique similaire est observée pour les OPCI et OPCC qui enregistrent une croissance à deux chiffres. L'actif net des OPCI a ainsi atteint 76 milliards de dirhams à fin octobre 2022, affichant une hausse de 32,53% depuis le début de l'année, avec une prépondérance des fonds réservés aux investisseurs qua- lifiés. Parallèlement, l'actif des OPCC a également enregistré une progression de 16,73% à 2,69 milliards de dirhams sur la même période. Gérants de portefeuille et cour- tiers estiment que les niveaux de performance actuels devraient être préservés d'ici la fin de l'an- née. Pour 2024, les seuls élé- ments susceptibles de perturber les gestions professionnelles sont, selon plusieurs opéra- teurs du marché, un embal- lement inattendu de la situa- tion au Proche-Orient ou, plus spécifiquement à notre mar- ché, des amendes qui touche- raient Maroc Telecom et qui pousseraient les opérateurs à s'ajuster pour en tenir compte dans leur valorisation globale. Le hic des investisseurs particuliers Bien que des dizaines de mil-
liards de dirhams aient été sous- crits en OPCVM en 2023, l'un des défis majeurs de l’industrie réside aujourd’hui dans l’aug- mentation du nombre relative- ment faible des investisseurs particuliers en OPCVM. Ces investisseurs ne représentent que 7% du total, un chiffre inchangé depuis une décennie, alors qu'il y a eu des années florissantes où leur présence dépassait les 15%, en parti- culier pendant les périodes de privatisation. Notons que les OPCVM ne comptent globale- ment que 30.000 investisseurs sur le marché au total. Attirer davantage de petits porteurs et de particuliers est donc essentiel pour dynamiser davantage la gestion d’actifs et lui assurer un avenir pros- père. En plus des investisseurs particuliers, il est clair que le secteur doit relever plusieurs défis majeurs pour préserver son attrait sur les années à venir. La digitalisation et l’avè- nement des fintech, les objec- tifs de développement durable, le défi de la compétence qui impose aux gestionnaires une formation continue pour s’adapter aux changements, ainsi que la nécessité d’une mobilisation plus importante de l’épargne et des réseaux ban- caires, en sont les principaux. La refonte du cadre juridique entourant la gestion d'actifs, notamment grâce à la nouvelle loi sur les OPCVM, représentera un bond en avant significatif qui insufflera sans doute une nou- velle énergie aux gestionnaires d’actifs. ◆
contrairement à 2022 où le sec- teur a été fortement impacté par la baisse du marché bour- sier et les pressions haussières sur les taux. Malgré un début d'année tumultueux, marqué par un krach obligataire programmé pour corriger la courbe des taux (et engendrant des répercus- sions mécaniques sur les mar- chés obligataires et boursiers), le secteur a progressivement redressé la barre. Onze mois plus tard, les rendements obli- gataires ont retrouvé leur sta- bilité et le marché boursier a nettement rebondi. Selon les derniers chiffres publiés par l’Association des sociétés de gestion et fonds d'investissement marocains (ASFIM), l’actif net des OPCVM s’est apprécié de 16% à fin
L’actif net des OPCVM s’est apprécié de 16% à fin novembre 2023, pour s’établir à 580 milliards de dirhams.
Avec une collecte de 62 milliards de DH, les gestionnaires d’actifs reviennent de loin après une année 2022 difficile.
E CONOMIE
13
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023
www.fnh.ma
Entrepreneuriat
◆ L’entrepreneuriat informel s'établit à plus de 70% au niveau national. ◆ Contraintes fiscales, bureaucratie excessive, charges sociales…, sa prédominance est le résultat d’une combinaison de facteurs. L’informel gagne du terrain
Par M. Ait Ouaanna D epuis quelques années, l’en- trepreneuriat séduit de plus en plus les Marocains. Conscient de l’apport considérable de cette activité, en matière d’em- ploi et de création de richesse, le gouver- nement marocain a mis en place une série de mesures pour favoriser le dévelop- pement des investissements privés afin de promouvoir l'entrepreneuriat, à tra- vers notamment des programmes de formation, d'accompagnement et de financement. Intitulée «Profil entrepreneurial du Maroc» , une étude conjointe du minis- tère de l'Économie et des Finances et de la Banque africaine de développe- ment (BAD) relève que le Royaume dis- pose d'un potentiel entrepreneurial consé- quent. Ce potentiel est estimé à 25% de la population marocaine âgée de 18 ans et plus, répartie entre 9% d'entrepreneurs établis et 16% d'entrepreneurs potentiels ayant initié des actions conceptuelles ou concrètes en vue de créer une entreprise. Il est à noter que cette étude a visé 9.085 individus au sein de 3.034 ménages, parmi lesquels 2.297 entrepreneurs (établis et potentiels) ont été identifiés. Certes, nombreux sont les Marocains qui choisissent aujourd’hui d’emprunter la voie de l’entrepreneuriat, mais plusieurs parmi eux n'ont pas eu la possibilité de faire autrement. Dans ce sens, l’enquête menée par le ministère et la BAD fait res- sortir que 57% des entrepreneurs établis le sont par nécessité à travers des micro et petites entreprises dans des secteurs et activités à faible productivité. A cet égard, Mohamed Jadri, économiste et directeur de l'Observatoire du travail gouvernemental affirme qu’ «au moment où la moitié des entrepreneurs marocains ont opté pour cette activité parce qu’ils ont la fibre entrepreneuriale, les 50% res-
57% des entrepreneurs établis le sont par nécessité à travers des micro et des petites entreprises.
impôts», se désole-t-il. Outre cela, Mohamed Jadri fait savoir que la présence dominante de l’informel s’explique également par l’importance des charges sociales, qui pousse certains chefs d’entreprise à recruter le person- nel de manière informelle afin de ne pas payer les différentes cotisations et, par conséquent, baisser leurs dépenses. De même, l’expert relève que la multiplication des démarches administratives peut éga- lement constituer un frein à la formalisa- tion des entrepreneurs. «Pour obtenir une autorisation ou des agréments, il est indis- pensable de passer par plusieurs étapes, raison pour laquelle de nombreuses per- sonnes préfèrent travailler de manière illi- cite, sans suivre telle ou telle procédure», précise-t-il. Assurément, l'entrepreneuriat soutient le développement du pays, mais sa pratique de manière informelle risque d’avoir un impact négatif sur la croissance de toute économie. Ce dernier se traduit notam- ment par une perte colossale en matière de recettes fiscales. ◆
tants l’ont fait car ils n’ont tout simplement pas pu trouver un emploi stable». L’étude a également mis à nu une réalité préoccupante, celle de la prédominance de l’entrepreneuriat informel. Ce dernier s'établit à plus de 70% au niveau natio- nal, un taux qui, selon Jadri, s’explique notamment par la mise en place de cer- taines réglementations qui poussent vers l’informel. A ce propos, notre interlocuteur cite l’exemple de la mesure fiscale mise en œuvre cette année dans le cadre de la Loi de Finances 2024, consistant à intro- duire un taux libératoire de 30% au-delà de 80.000 dirhams de chiffres d’affaires réalisés par l’autoentrepreneur avec un seul client. «Aujourd’hui, les impôts coûtent de plus en plus chers aux entrepreneurs. Suite à cette nouvelle disposition fiscale, plus de 600.000 autoentrepreneurs ont deman- dé la radiation de leur compte. Le pire est qu’après leur suppression du registre national de l’autoentrepreneur, ces gens continuent d’exercer leur activité, mais de manière informelle, sans payer les
Avec la mesure fiscale mise en œuvre cette année dans le cadre de la Loi de Finances 2024, plus
de 600.000 autoentre-
preneurs ont demandé leur radiation.
14
ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023
www.fnh.ma
Transport routier de voyageurs
◆ Les offres existantes actuellement sont insuffisantes pour répondre à la demande. ◆ Le gouvernement concentre son intérêt sur les grandes villes, marginalisant les petites agglomérations qui font avec les moyens de bord. Pourquoi il faut investir de nouvelles pistes de mobilité
vés, les habitants n’ont que le transport clandestin pour se déplacer. C’est une solu-
désagrément et de perte de temps», ajoute-t-il. En dépit des efforts alloués dans les grandes métropoles à travers le lancement de nouvelles lignes de tram- ways, du renouvellement du parc des autobus, l’offre de transport est nettement infé- rieure à ce qui existe dans les grandes métropoles à l’international. «Aucun réseau de métro ou de RER n’existe au Maroc. Ces moyens de transport sont incontournables pour les villes de plus d’un mil- lion d’habitants comme c’est le cas pour Casablanca ou Rabat. On évoque des consi- dérations techniques pour ne pas réaliser ce genre de chantiers, notamment la présence de nappes phréa- tiques en abondance. Sauf qu’il existe des villes qua- siment dans l’eau, comme Amsterdam ou Copenhague, qui bénéficient de ce type de transports depuis des décennies. Il faut une volonté politique pour installer ces projets. Ils sont très coûteux, mais ils peuvent être financés par des bailleurs de fonds mondiaux comme ce fut le cas pour le TGV. Ce sont des investissements qui ont des effets d’entraînement à plusieurs niveaux» , explique pour sa part Mohamed Amrani, économiste. ◆
tion qui présente toute- fois un risque majeur en matière de sécurité pour les voyageurs» , souligne Bouazza Kharrati, pré- sident de la Fédération des associations de pro- tection des consomma-
Le métro devient incontournable pour résoudre les pro- blèmes de transport dans les grandes villes.
teurs. Et de déplorer que «le gou- vernement concentre son intérêt sur les grandes villes, marginalisant les petites villes qui font avec les moyens de bord. Ces cités disposent de flottes vieillissantes et un nombre de véhicules limités pour répondre à la demande. Plusieurs citoyens vivent un véritable calvaire au quoti- dien, avec beaucoup de
leurs propres moyens de locomotion. Aussi bien en ville que dans l’interurbain, l’offre est nettement en deçà des attentes de la population, de l’évolution et du carac- tère touristique du Royaume. Dans certains villages encla-
L e gouvernement a octroyé, il y a quelques mois, une nouvelle subvention aux transporteurs de voyageurs. Depuis le lan- cement de cette opération, le cumul de l’aide donnée aux professionnels frôle les 6 milliards de DH. C’est un lourd fardeau pour le budget de l’Etat, mais il est incon- tournable pour stabiliser les prix et lutter contre l’infla- tion. Mais ce genre d’initia- tives a un aspect temporel, au moment où le secteur a besoin de réformes plus pro- fondes pour jouer le rôle qui lui incombe. «Le transport est un service très sollicité par les citoyens marocains, d’autant que la plupart d’entre eux n’ont pas Par C. Jaidani
Les applications véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) connaissent un véritable essor partout dans le monde. Mais au Maroc, leur présence est restreinte à cause de nombreuses contraintes. Tout d’abord, il y a un vide juridique encadrant ce genre de prestations. Le lobby des transporteurs, dont les taxieurs, met la pression pour qu’elles ne soient pas opérationnelles. Certaines d’entre elles sont tolérées par le ministère de l’Intérieur sans pour autant être dûment autorisées. Utilisant une plateforme technologique afin de mettre en contact les conducteurs avec les utilisateurs, ces applica- tions sont très utilisées par les citoyens. Quid des applications VTC ?
Le cumul de l’aide donnée aux profes- sionnels du transport rou- tier frôle les 6 milliards de DH.
Page 1 Page 2 Page 3 Page 4 Page 5 Page 6 Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 Page 14 Page 15 Page 16 Page 17 Page 18 Page 19 Page 20 Page 21 Page 22 Page 23 Page 24 Page 25 Page 26 Page 27 Page 28 Page 29 Page 30 Page 31 Page 32 Page 33 Page 34 Page 35 Page 36Made with FlippingBook flipbook maker