FNH N° 1133

19

ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023

www.fnh.ma

Immobilier

◆ A cause d’une conjoncture défavorable, les professionnels sont sceptiques. ◆ Ils estiment que le programme de soutien à l’habitat ne peut, à lui seul, assurer la reprise tant attendue. Faut-il s’attendre à une relance du secteur en 2024 ? L’ immobilier connaît depuis q u e l q u e s années une certaine moro- Par C.. Jaidani

et les acheteurs attendaient des années pour être livrés. Actuellement, on note la pré- sence d’un stock important de logements invendus non seulement dans le social, mais aussi pour toutes les catégories. De nombreux pro- moteurs ont réduit les mises en chantier, le temps d’avoir plus de visibilité. Pour relancer l’activité, le gouvernement a pris une série de dispositions à carac- tère fiscal ou réglementaire, dont notamment la révision de la subvention dédiée aux logements conventionnés. Le marché a accueilli favorable- ment ces mesures, mais des professionnels du secteur ont émis quelques réserves. Pour Mohamed Alaoui, expert en immobilier, « 2024 peut être une année de reprise pour

le secteur, mais certains élé- ments risquent de perturber cette donne. Il existe actuel- lement un climat d’atten- tisme et aussi d’incertitude dû essentiellement à une conjoncture défavorable. La sécheresse qui sévit depuis des années a eu des effets négatifs sur l’économie natio- nale, et bien entendu sur la demande de consommation et d’investissement. La moro- sité a été accentuée par l’in- flation qui a impacté le pou- voir d’achat des Marocains. Le programme des subven- tions annoncé pour l’Habitat ne peut à lui seul donner un nouveau souffle au secteur». Alaoui estime par ailleurs que «l’immobilier au Maroc est toujours considéré comme une vache à lait sur le plan fis- cal. Il est surimposé, générant un surcoût pour les consom-

engagement pour jouer un rôle majeur, affirmant que ses membres ne lésineront sur aucun effort pour concrétiser les différents objectifs visés» . Toutefois elle estime qu’il faut attendre l’entrée en vigueur de ces mesures pour se pro- noncer. Elle insiste sur le fait que le secteur comprend de nom- breux acteurs aussi bien du secteur public que privé. «La chaîne de valeur ne peut fonctionner à un rythme sou- tenu que si tous les acteurs de l’immobilier sont forte- ment impliqués. Pour réussir, le nouveau schéma a besoin de plus de fluidité et de sim- plification des procédures administratives. Malgré les doléances des professionnels du secteur, les autorisations mettent encore beaucoup de temps à être délivrées comparativement à d’autres pays» , souligne-t-on auprès de la FNPI. Le financement est le nerf de la guerre du secteur aussi bien pour les promoteurs que pour les acquéreurs. La Fédération estime que «les conditions d’octroi des crédits par les banques sont deve- nues contraignantes, sans compter la hausse des taux d’intérêt qui alourdit le coût d’acquisition. Il est important de réduire ces entraves pour donner une nouvelle impul- sion à l’activité». ◆

sité marquée par un ralen- tissement des ventes et des investissements. Et pour cause, de nombreux événe- ments ont impacté le secteur, comme la crise économique, la pandémie, puis la mauvaise conjoncture générée en par- tie par la guerre en Ukraine. Le secteur a été également impacté par l’essoufflement de l’offre dédiée au logement social et celui de la classe moyenne. Cette formule a connu un grand succès pendant des années, au point que les pro- duits étaient vendus sur plan

Malgré les doléances des professionnels du secteur, les autorisa- tions mettent encore beau- coup de temps à être délivrées par rapport à d’autres pays.

mateurs. Pour le rendre plus dynamique, le gou- vernement doit jouer aussi bien sur le volet des sub- ventions que sur la taxa- tion». En manque de visibilité, de nombreux professionnels ont formulé des réserves

Le marché de l’im- mobilier a besoin de renforcer le climat de confiance entre les promoteurs et les acquéreurs.

par rapport à leurs attentes en 2024, et surtout par rapport à l’effet du programme des subventions à l’habitat. Dès l’annonce du pro- gramme, la Fédération natio- nale des promoteurs immobi- liers (FNPI) a manifesté «son

Made with FlippingBook flipbook maker