FNH N° 1133

F OCUS AGRICOLE

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JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023 FINANCES NEWS HEBDO

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Filière des provendiers

◆ Le secteur subit de plein fouet la flambée des prix des matières premières à l’international. ◆ Il reste subordonné à l’évolution des activités d’élevage qui ont beaucoup souffert de la sécheresse. Victime de la conjoncture

5 DH/kilo, mais il y a quelques années, ils ne dépassaient pas 3 DH/kilo. «La plupart des produits qui entrent dans la fabrication de l’aliment composé de bétail sont importés. Depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, ils ont subi un renchérissement sans précé- dent. Les autres charges ont, elles aussi, augmenté sensiblement. Du coup, nous n’avons d’autre choix que de répercuter ces augmentations sur le prix final. En dépit de cette hausse, nous n’arrivons pas encore à réaliser les marges bénéfi- ciaires enregistrées auparavant, surtout avec la baisse de la demande» , souligne un provendier basé dans les environs de Berrechid. «A l’instar de tous les produits alimen- taires, le maïs et le soja, principaux élé- ments entrant dans la fabrication de l’aliment composé, ont connu une forte hausse des cours sur le marché inter- national. Certes, on note actuellement une légère détente sur les prix, mais ils peuvent rebondir à tout moment. Malgré cette accalmie, les prix demeurent large- ment supérieurs à ceux d’il y a quelques

années», ajoute la même source. Contrairement aux produits naturels, l’ali- ment composé de bétail garantit une certaine stabilité des prix sur une période assez longue. Cela assure pour les exploitants une certaine visibilité et une maîtrise des charges. «Pour bon nombre d’éleveurs, l’aliment composé est un élément important dans le cycle de production. Avec cette mau- vaise conjoncture, les exploitants n’ar- rivent pas à joindre les deux bouts, et ce dans toutes les filières (aviculture, bovine et ovine). Et comme ils achètent le produit à crédit, le nombre d’impayés est en nette augmentation. Nous sommes conscients des difficultés que traversent les éleveurs et nous essayons de les accompagner le temps que leur trésore- rie s’améliore. Mais pour certains exploi- tants, il sera difficile de se redresser au moins à court terme» , explique-t-il. A noter que le développement du secteur de l’élevage a incité de nouveaux opéra- teurs à investir dans la fabrication de l’ali- ment composé. Au nombre d’une cinquan- taine d’usines, elles sont pour la plupart implantées dans l’axe Kénitra-El Jadida. Au cours des années 90, le nombre était très réduit et comprenait Cicalim, du sec- teur public, et Anaam, du privé. «C’est une activité très capitalistique qui subit à la fois des contraintes agricoles

L’ élevage est une activité prépondérante de l’agricul- ture nationale. Le secteur regroupe de nombreuses filières. Avec le Plan Maroc Vert (PMV), il a réalisé de belles perfor- mances, notamment en matière de pro- duction de viandes rouges, blanches, de lait et d’autres produits d’origine animale. Mais confrontée à la sécheresse, cette branche agricole a été fortement impac- tée, ce qui a poussé plusieurs exploitants à revoir à la baisse leurs investisse- ments dans l’attente de jours meilleurs. Beaucoup ont été contraints de limiter le volume de leur élevage pour supporter les charges. Et pour cause, l’aliment de bétail connaît une flambée des prix record. Outre les produits vendus à l’état naturel, ceux de type composé s’inscrivent, eux aussi, dans un trend haussier. Bien que l’Etat ait pris des mesures pour soutenir ces produits, les prix se maintiennent à des niveaux élevés. Actuellement, ils évoluent au-delà de Par C. Jaidani

Actuellement, on note la présence

d’une cin- quantaine d’usines

implantées pour la plu- part dans l’axe Kénitra- El Jadida.

et industrielles. Elle a besoin d’une enveloppe budgétaire importante pour lancer les investissements nécessaires, notamment au niveau des équipements. Le site doit être doté d’un laboratoire d’analyse, d’un personnel hautement qualifié et d’une salle des marchés pour

Les prix de l’aliment de bétail composé sont moins fluctuants

par rapport aux autres produits.

faire le suivi des cours des matières premières. Pour être performant, il faut négocier les achats au moment oppor- tun et acheter une quantité conséquente pour réaliser des économies d’échelle», explique la même source. ◆

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