FNH N° 1133

33

SOCIÉTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 14 DÉCEMBRE 2023

www.fnh.ma

droits pour les éviter. Il faut sortir de cette croyance que voler l’État, c’est voler personne. Ce qui me mène à proposer une quatrième action qui, pour moi, est capitale. Il faudrait inscrire la lutte contre la corruption et la promotion de la probité dans les enseignements tant primaires, secondaires qu’universitaires. Ce

faisant, les jeunes apprendront pro- gressivement les normes de com- portement anticorruption et élève- ront leur conscience éthique tant individuelle que collective. Certes, il est difficile d’enrayer la corruption, et l'éthique n’est pas la panacée. Il y aura toujours des corrupteurs et des corrompus qui séviront au

sein et autour d’institutions et d’or- ganisations, conscients ou pas du caractère immoral de leurs actes. Mais, cela ne peut représenter une raison suffisante pour ne pas se lancer dans un processus durable de changement social impliquant l’apprentissage continu de l’éthique dans nos écoles. ◆

Il faudrait inscrire la lutte contre la corruption et la promotion de la probité dans les enseignements.

nous a, à plusieurs reprises, avertis dans ses discours quant au déve- loppement de ce cancer et à ima- giner ensemble l’action salvatrice pour éviter qu’il ne gangrène le climat social de notre pays (notam- ment le discours adressé à la nation à l’occasion du 55e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple). Certes, des actions louables ont été mises en place, mais nous assis- tons à l’incapacité des politiques publiques à intégrer la lutte contre la corruption comme stratégie de développement d’une économie qui aspire à devenir une puissance continentale et régionale. F.N.H. : Quelles sont d’après- vous les actions sur les- quelles devrait capitaliser l’État afin de lutter contre la corruption ? M. B. : J’en citerai trois, voire quatre, tellement le sujet est préoccupant. Primo, il faut que l’INPPLC soit tota- lement opérante avec des moyens robustes et effectifs. Deusio, réviser nos lois avec comme objectif de les purger des ambiguïtés et contradic- tions, favorisant les interprétations. Tertio, lutter contre l’analphabétisme managérial de certains élus, notam- ment en ce qui concerne le contrôle interne, zone grise de nos adminis- trations. Il faut rendre nos admi- nistrations compliantes. Je regrette que le rapport n’ait pas abordé cette question de manière explicite. Nos administrations devraient être notées sur leur respect des lois et réglementations qui s’imposent à elles et aux fonctionnaires qui y travaillent. Cependant, renforcer le droit ne changerait rien, tant que ceux qui font les lois continueraient de les violer et ceux qui devraient les appliquer chercheraient les passe-

Made with FlippingBook flipbook maker