On ne s’attend pas à ce que les industriels français deviennent tous subitement « pro-ferroviaires ». Mais les élu(e)s locaux peuvent comprendre l’intérêt pour leur territoire de disposer d’une infrastructure ferroviaire performante, incompatible avec la balkanisation du réseau imposée par la déréglementation euro-libérale, dont l’une des conséquences s’illustre par une régénération au rabais de « petites lignes » ferroviaires, rendant leur utilisation par des trains lourds de marchandises impossible ! Le train doit redevenir un service public structurant et fédérateur de la nation française Les classes dirigeantes ont voulu, et veulent toujours, effacer le train de la mémoire collective, effacer le maillage structurant du territoire qu’il a longtemps assuré et qui constituait un gage de développement équilibré. Face à leurs contradictions, aux crises sociale, économique, sanitaire, environnementale, les bonnes volontés doivent s’emparer du rail non seulement comme d’un service public menacé à défendre comme tous les autres, mais aussi d’un service public particulièrement précieux pour répondre aux enjeux climatiques et sociétaux. Le rôle central du train permettra de concilier la sobriété nécessaire à éviter le chaos écologique et le développement harmonieux au service du peuple. C’est le projet que défend la Convergence Nationale Rail, il l’a d’ailleurs décliné en interpellant plusieurs fois par courrier le Président ROUSSET et la SNCF sur la déshumanisation grandissante des gares et TER, les dessertes ainsi que les réouvertures de lignes. Comme lors de chaque sollicitation lancée par les deux Comités Régionaux de Vigilance Ferroviaire en N-A, nous répondrons présents lors de la prochaine manifestation d’intérêt régional et continuerons à relayer, au niveau national, les besoins exprimés par les 17 associations d’usagers des CRVF de votre territoire.
qui lui est consubstantiel, sont les principaux responsables, comme les milliers de décès dus aux accidents de la circulation ou à la sédentarité. Tout cela est scientifiquement incontestable, si bien que même les pires promoteurs de la poursuite de la politique du tout-routier se trouvent sur la défensive. Ils concentrent leurs efforts sur des manipulations promouvant la voiture « écologique » (électrique, ou à hydrogène…) ou l’avion « bas carbone », mais aucune personne sérieuse soucieuse de protection de l’environnement et de la santé n’ignore que la seule vraie voiture écologique est la voiture de chemin de fer. Nous, porteurs d’un rail public renforcé, devons développer les convergences avec entre collectifs citoyens/usagers, défenseurs du climat, salariés du rail, élus, ainsi que des forces progressistes qui croient en l’avenir du service public ferroviaire, pour mettre nos adversaires face à leurs contradictions et repasser à l’offensive. Souvent présentée, à tort, comme opposée à l’écologie, l’industrie connaît également un déclin préoccupant en France depuis quelques décennies, déclin qui se conjugue avec celui des services publics, comme la crise du covid19 l’a illustré dramatiquement. La conscience du problème de la désindustrialisation de la France progresse et avec elle, la conscience que cela ne fait que déplacer et aggraver les problèmes environnementaux (ne serait-ce que par l’explosion des transports qu’elle engendre). Le déclin de l’industrie française n’est pas dénué de liens avec la destruction méthodique du transport de marchandises par voie ferrée. Pour développer ou recréer un tissu industriel diversifié irriguant tout le territoire, qui suppose une industrie lourde performante, nous avons besoin d’un dense réseau ferroviaire apte aux convois lourds de fret. Les capacités techniques du rail à transporter des quantités très massives, ou à faire face à des pics d’activité, sont bien supérieures à celles de la route. Il est d’ailleurs significatif que l’Allemagne, pays voisin de la France, tout autant intégré dans l’Europe néo- libérale, et pays par excellence de l’industrie automobile, ait actuellement une part modale du rail deux fois plus élevée pour les marchandises que la France.
Le Bureau de la Convergence Nationale Rail Le Président : Didier LE RESTE
LIVRE BLANC SUR LES ENJEUX DE MOBILITÉ FERROVIAIRE EN NOUVELLE-AQUITAINE
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