Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 16 juin 2022 - 8 DH - N° 1069
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Société Générale Maroc La banque accélère sa transformation
Finance durable
La BMCI joue sa partition P. 13 P. 14 Philippe Dumel, président du Directoire de la BMCI
Ahmed El Yacoubi, président du Directoire de la Société Générale Maroc
Jouahri entre le marteau et l’enclume P. 9 POLITIQUE MONÉTAIRE
Inflation
Omicron
«Nous sommes à peine au début de cette vague»
Attention, épargne en danger ! Juste une affaire de blé Guerre en Ukraine
P. 10/11
Dr Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé
P. 22 à 24
P. 13
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Santé, la prescription Akhannouch Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 4 5 6 7
> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : En attendant BAM, le marché atterrit sur un plus bas annuel Politique monétaire : Jouahri entre le marteau et l’enclume Inflation : Attention, épargne en danger ! Financement de l’Union africaine : A la recherche de ressources additionnelles Banques : Société Générale Maroc accélère sa trans- formation Finance durable : La BMCI joue sa partition 8 9 10 12 13 14
Par Fatima Ouriaghli
A Tindouf, c’est une mafia bien implantée qui sévit depuis des décennies, en toute impunité. Des hommes sans foi ni loi y briment et asservissent les populations, se livrent à des exactions et s’adonnent à des détournements systématiques de fonds publics destinés pourtant à financer des projets humanitaires dans ces camps. Ce constat, la communauté internationale l’a fait depuis bien longtemps. Et il ne se passe un jour sans qu’un nouveau vienne rallonger la longue liste des méfaits que commettent le polisario et son mentor, l’Algérie, dans le sud-ouest algérien. Dernier fait en date : le Comité des droits de l'Homme de l'ONU vient d’épingler l'Algérie dans le cadre de la plainte déposée par un ancien élément du polisario au nom de M'Rabih Ahmed Mahmoud Adda, pour enlèvement, actes de torture et mauvais traitements qu’il a subis sur le territoire de ce pays. Son tort : avoir dénoncé les violations des droits de l'Homme dans les camps contrôlés par les milices des séparatistes. Et l’avis du Comité des droits de l'homme de l'ONU, qui condamne à ce titre l'Algérie, montre tant s’en faut la pleine responsabilité de ce pays dans tous les abus commis à l’encontre des séquestrés de Tindouf. Cela changera-t-il quelque chose pour ces populations martyrisées, terrorisées et privées de presque tout ? Assurément non. Car le pouvoir algérien et les séparatistes ont fait des camps de Tindouf leur zone de confort. Ou plutôt une zone de non-droit, où ils font la pluie et le beau temps et se permettent tout, au point de constituer une sérieuse menace pour la paix et la stabilité régio- nales. Plusieurs observateurs n’ont eu de cesse, en effet, de dénon- cer la collusion d’éléments du polisario avec les réseaux extrémistes et de drogues qui sévissent dans la région sahélo-saharienne. Face à ces constats, le fait que plusieurs pays commencent aujourd’hui à repenser leurs relations avec l’Algérie s’inscrit dans l’ordre des choses. A raison, l’Espagne, pour ne citer qu’elle, l’a fait. Peut-on entretenir des relations saines avec un pays qui agit constamment en marge de la légalité internationale ? A l’évidence non. En cela, l’attitude courageuse du voisin espagnol devrait servir d’exemple. En Italie, des voix commencent déjà à s’élever pour demander aux dirigeants de changer de posture. L’expert italien en géopolitique, Marco Baratto, résume parfaitement l’état d’esprit qui doit animer les dirigeants européens notamment. « L’Italie ne doit pas coopérer avec un pays qui se permet des actes hostiles, interdits et condamnés par le droit international. Nous devons opter pour des partenaires stables, fiables et engagés dans le développement économique et des droits de l’Homme dans la région euro-méditerranéenne pour garantir le bien de nos popula- tions », note-t-il, insistant sur la nécessité « d’adopter une approche éthique qui exclut tout allié tentant de semer le séparatisme dans les zones voisines et d’alimenter la guerre froide dans la région ». Voilà qui est dit ! u LA MAFIA DE TINDOUF
> Economie
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Guerre en Ukraine : Une affaire de blé Hausse du Smig dans le privé : Au-delà de l’effet d’annonce Documents d’urbanisme : Le département de tutelle s’active pour une généralisation à toutes les régions Événementiel : Le doute persiste encore sur l’organi- sation des moussems
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> L'univers des TPME 19 Finéa : Des solutions de financement encore méconnues
> Focus Agricole
Filière laitière : La hausse des prix ne profite pas aux éleveurs
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> Société
Entretien avec Dr Tayeb Hamdi : Omicron, «nous sommes à peine au début de cette vague et le pic est encore loin» 22 > Culture Musique : La nuit, Casa rave encore Exposition : Bidaoui avant tout Vente : De la rarissime enchère et en os ! 25 26 26 > High-tech 27 Big data : Un champ des possibles infini
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• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Santé
La prescription Akhannouch
Par D. William
L e système de santé va se refaire une santé. C’est en tout cas la promesse faite par le chef du gou- vernement. Devant les parlemen- taires, Aziz Akhannouch a dévoilé une feuille de route ambitieuse qui devrait, tout au moins, permettre de relever quali- tativement le système de santé du Maroc. Car le diagnostic est sans appel : ce secteur souffre de trop nombreux dys- fonctionnements, qui ont d’ailleurs été davantage mis à nu avec la pandémie liée à la Covid-19. Financement insuffisant, malgré un bud- get de 23,5 Mds de DH au titre de la Loi de Finances 2022, faiblesse de l’offre de soins, pénurie en ressources humaines, problèmes de gouvernance…, ses maux sont connus. C’est pourquoi le gouver- nement, dans sa volonté de réforme, a ratissé large, avec notamment la création d’une haute Autorité de la santé chargée de la régulation de la couverture médicale obligatoire et de l'évaluation de l'efficacité
des prestations dispensées par les dif- férents intervenants des secteurs public et privé et la création de l'Agence natio- nale des médicaments et des produits de santé, qui sera dotée de l'autonomie finan- cière et administrative. A cela s’ajoutent la mise en place de l'Agence marocaine du sang dans les plus brefs délais afin de réa- liser l'autosuffisance en produits sanguins, la réhabilitation des structures sanitaires à travers la construction d’un Centre hos- pitalier universitaire (CHU) dans chaque région et la mise à niveau de 1.400 centres de santé de proximité au cours des 18 prochains mois… Mais le volet le plus important de cette réforme profonde du système sanitaire concerne sans aucun doute le plan élaboré pour faire face au déficit de ressources humaines. Opérationnel à partir de l’année scolaire 2022-2023, il prévoit d’augmenter de 20% le nombre d’étudiants inscrits dans les facultés de médecine et de phar- macie publiques et privées et de multiplier
ce chiffre par deux à la fin de cette légis- lature. A l’horizon 2025-2026, il s’agira de dépas- ser le taux d’encadrement de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants, comme minimum fixé par l’Orga- nisation mondiale de la santé (OMS) pour répondre aux besoins de la population. Et d’atteindre les objectifs chiffrés du nou- veau modèle de développement à l’horizon 2035, soit 45 cadres pour 10.000 habitants. Cette «prescription médicale» sera-t-elle cependant suffisante pour avoir un sys- tème de santé à la hauteur des ambitions de développement du Royaume ? C’est à voir. Commençons d’abord par traduire concrè- tement cette réforme. Qui, au demeurant, reste urgente, eu égard aux besoins du pays, mais compte tenu surtout d’un envi- ronnement où les systèmes de santé sont de plus en plus appelés à être sous pres- sion au vu de la multiplication annoncée des pandémies. ◆
A l’horizon 2025-2026, il s’agira de
dépasser le taux d’encadrement de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants.
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Carburants : La hausse continue
L es prix du carburant au Maroc ont encore augmenté, hier, mercredi, dans un contexte international marqué par le conflit russo-ukrainien. Dans plusieurs stations de service, le prix du gasoil a dépassé les 15,50 dirhams le litre, alors que celui de l'essence évolue au-dessus de 17,50 DH le litre. Rappelons que le gouvernement a refusé à plusieurs reprises de soutenir les prix du carburant pour protéger le pou- voir d’achat des citoyens. Il avance comme argument des raisons budgétaires, avec l’incapacité de diminuer la taxe sur les carburants pour soutenir les automobilistes. ■
L'assurance maladie accessible à 11 millions de travailleurs non-salariés et leurs ayants droit L e lancement par le Maroc du projet d’en- vergure de protection sociale appelle, plus que jamais, une réforme globale et
40 Mds de DH dépensés pour le programme «Villes sans bidonvilles» L e Comité de veille economique (CVE) a tenu sa onzième réunion de travail le mercredi 6 janvier 2021. Il a ainsi été procédé à la prolongation et l’amélioration de l’offre de garantie «Damane Relance», dans le but d’assurer les conditions d’un meilleur accompagnement de la reprise écono- mique. La ministre de l'Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima- Zahra Mansouri, a indiqué, mardi à Rabat, que le nombre de bénéficiaires du programme «Villes sans bidonvilles» a dépassé à ce jour 300.000 familles, pour une enveloppe financière de 40 milliards de dirhams, à laquelle le ministère contribue à hauteur de 10 Mds de DH. Au Parlement, la ministre a noté qu'environ 150.000 familles n'ont pas encore bénéficié dudit programme, dont 60.000 dossiers en cours de traitement. Son département a approuvé au titre de l'année en cours deux nouvelles conven- tions pour un coût global de 1,5 milliard de dirhams, auxquelles le ministère contribue à hauteur de 300 millions de dirhams, le but étant d'améliorer les conditions de vie de 12.613 familles vivant dans des bidonvilles. Selon elle, 70% du phénomène des bidon- villes est concentré à Témara, Casablanca, Marrakech, Salé, Guercif, Larache et Skhirat. Lancé en 2004, le programme «Villes sans bidonvilles» constitue l'une des grandes priorités du gou- vernement en raison de son impact positif sur le développement et sur la vie décente des citoyens. A ce jour, 59 villes sur les 85 ciblées par le programme ont été déclarées sans bidonvilles. ■
Covid-19 : Ait Taleb rassure L a situation épidémiologique relative au Covid-19 au Maroc demeure stable depuis plus de 15 semaines, a assuré, mardi au Parlement, le ministre de la Santé et de la Protection sociale Khalid Ait Taleb, signalant l'absence de cas de décès et de cas graves. Le ministre a fait état d'une hausse des contaminations qui ont culminé mardi à 1.677 cas, notant que «ce qui est rassurant, c'est l'absence des cas graves et des décès, alors que le taux d'occupation des salles de réanimation est de 0,36%». C'est le sous-variant «Omicron BA.2» qui est profonde du système de santé, afin d’accom- pagner ce chantier royal et offrir un service de santé publique qui répond aux aspirations des Marocains. C’est ce qu’a indiqué lundi au Parlement le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de la séance plénière men- suelle consacrée à la politique publique du gouvernement. Selon lui, grâce à la promul- gation diligente par le gouvernement de 22 décrets d'application, l'assurance maladie est accessible à 11 millions de travailleurs non- salariés et leurs ayants droit. Il s’agit de 1,6 million d’agriculteurs, un demi- million d’artisans et 800.000 commerçants et artisans assujettis au régime de contribution professionnelle unique, chargés de compta- bilité ou autoentrepreneurs, outre 140 mille chauffeurs de taxi et 230 mille chauffeurs professionnels. L'assurance maladie concerne également les médecins, les pharmaciens, les ingénieurs, les vétérinaires, les topographes, les sages-femmes, les métiers de rééducation, les dentistes, les nutritionnistes, les notaires,
les guides touristiques, les adouls, les artistes et d'autres groupes. Akhannouch a noté dans ce sillage que le gou- vernement a entamé plusieurs mesures ainsi que la réhabilitation des structures d’accueil pour faciliter l’intégration des citoyens dans le système de couverture médicale. Ainsi, 47 nouvelles agences ont été créées, 45 agences mobiles ont été mises à disposition des citoyens, 8.000 bureaux de proximité ont été mis en place dans le cadre de partenariats et plus de 300 rencontres de communication ont été tenues depuis la mi-novembre pour vulgariser le régime de l'Assurance maladie obligatoire de base. ■ dominant actuellement au Maroc. Malgré le niveau de transmission actuel, le taux de létalité de ce variant a tendance à baisser pro- portionnellement au nombre des mutations, assure Ait Taleb. Le ministre a imputé la recrudescence des cas positifs enregistrée ces derniers jours au Maroc à la levée des mesures préventives et au relâchement constaté aux rangs des citoyens, notamment le non-port des bavettes, ainsi qu'aux voyages et aux rassemblements qui augmentent à l'approche de la saison estivale. ■
2.288.575 C’est le nombre d’opérations de paiement en ligne durant le mois de mai 2022, pour 848.600.460 DH, effectuées par les cartes bancaires maro- caines et étrangères, auprès des sites des facturiers, des sites eGov et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +41,9% en nombre et +33,0% en montant par rapport à la même période de 2021.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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UEMOA : Une croissance de 5,6%
La corruption fait perdre à la Côte d’Ivoire 4% du PIB chaque année
Covid-19 Prêt de plus de 470 millions de dollars de la BM à l'Afrique du Sud
du PIB au premier trimestre 2022
L a reprise de l'acti- vité économique au sein de l’Union éco- nomique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) s’est poursuivie au premier trimestre 2022, avec une croissance du PIB (pro- duit intérieur brut) réel en
L a corruption fait perdre à la Côte d’Ivoire 1.300 mil- liards de FCFA chaque année, soit
4% du produit intérieur brut (PIB), a indiqué à Abidjan, le ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la Lutte contre la corruption, Zoro Epiphane Ballo. Le ministre, qui s’exprimait à l’occasion du «Gouv’Talk», une tribune d’échanges du Centre d’information et de communica- tion gouvernementale (CICG), a annoncé le lancement dans quelques semaines de la plateforme de dénonciation des actes de corruption (spacia.ci). « La corruption fait perdre à la Côte d’Ivoire 1.300 milliards de FCFA chaque année, soit 4% du PIB, et l’équivalent de près de trois fois l’aide publique au développement. Ce qui compromet l’équilibre économique et social du pays », a fait savoir Epiphane Ballo. ■ Africa CEO Forum Les présidents sénégalais et nigérien pour le renforcement de la souveraineté des États africains L e président du Sénégal, Macky Sall, son homologue du Niger, Mohamed Bazoum, ont plaidé, mardi à Abidjan, pour le renforcement de la souveraineté des États de l'Afrique et la valorisation de leurs ressources. Les chefs d’États ont ainsi pointé du doigt les insuffisances des réponses de la communauté internationale aux défis auxquels sont confrontés les pays du continent, dans un contexte géopoli- tique internationale complexe. L'Africa CEO Forum s’est tenu les 13 et 14 juin à Abidjan avec la participation de 1.800 d’acteurs économiques et de décideurs politiques du continent. ■
Sénégal : Le président Macky Sall inaugure la première Ecole de la Marine du pays L e président de la République du Sénégal, Macky Sall, a inauguré à Dakar, la première Ecole de la Marine séné- galaise (EMAN), un établissement ayant pour but de renforcer les capacités humaines et matérielles du Sénégal en vue de lui permettre d'exercer pleinement sa souveraineté sur son espace maritime. Le Sénégal dispose d'une façade rythme annuel de 5,6%, après 5,7% au trimestre précédent, indique le Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO à la fin de sa dernière session. Le CPM table sur un PIB de l’Union en hausse en 2022 et 2023 de 5,9% et 7,2% respec- tivement, relève la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, dans un communiqué publié à l’issue de sa deuxième réunion ordinaire de l’année. La rencontre en visioconférence s’est déroulée sous la présidence du vice-gouverneur de la BCEAO chargé de l’intérim, Mamadou Diop. Le Comité note que « la reprise demeure encore fragile et entourée de risques essentiellement baissiers, en liaison avec l’évolution de la situation sécuritaire et sociopolitique de la sous-région, la persistance des tensions géopolitiques et le resserrement des conditions de financement à l’échelle internationale ». ■
L a Banque mondiale (BM) a annoncé avoir approuvé un prêt de 7,6 milliards de rands (plus de 470 millions de dollars) pour soutenir le programme d'interven- tion d'urgence contre la Covid-19 en Afrique du Sud. Dans un communiqué conjoint, la Banque mondiale et le Trésor natio- nal sud-africain ont souligné que ce prêt fait suite à une demande d'assistance du gouvernement sud- africain pour le financement rétroac- tif de contrats d'achat de 47 millions de doses de vaccin contre la Covid- 19. « L'Afrique du Sud est l'épicentre de la pandémie de la Covid-19 en Afrique, avec le nombre cumulé d'in- fections et de décès le plus élevé », ont rappelé les deux institutions. ■
maritime longue de plus de 700 km et possède un territoire marin estimé à plus de 212.000 km². Le sort du Sénégal est lié à la mer « au regard des zones et des ressources à surveiller, à exploiter et à gérer », a déclaré Macky Sall. Il a ajouté que plus de 90% des flux commerciaux et des données informatiques transitent aujourd'hui par les océans. « Malheureusement, a-t-il dit, tout cela nous expose aussi aux risques et périls liés à la situation de notre pays côtier ». ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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USA : L'inflation en mai au plus haut niveau depuis 1981
L’ indice des prix à la consommation (IPC) aux États-Unis a atteint un taux annuel de 8,6% en mai, son niveau le plus élevé depuis décembre 1981. A l'exclusion des prix volatils de l'alimentation et de l'énergie, L'OCDE engage le processus d'adhésion de cinq pays, sans l'Argentine L’ OCDE a engagé le proces- sus d'adhésion de cinq pays en son sein - Brésil, Pérou, Roumanie, Bulgarie et Croatie-, lais- sant pour l'instant l'Argentine de côté, a-t-elle indiqué. L'Organisation de coo- pération et de développement écono- miques (OCDE), basée à Paris, avait ouvert en janvier des discussions avec les six pays. Elle vient de publier une «feuille de route» pour cinq d'entre eux, un document qui définit les modalités, les conditions et le processus d'adhé- sion et qui, dans les faits, donne le coup d'envoi au processus d'adhésion. Celui-ci peut prendre plusieurs années et nécessiter la mise en place de réformes dans ces Etats afin de se conformer à l'ensemble des standards de l'OCDE, dans des domaines tels que la concurrence ou la transparence fiscale. ■ L’ Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que la demande pétrolière mondiale va pour la première fois dépasser les niveaux d'avant la pandémie de Covid l'an prochain, tirée par la Chine. « La consommation va surpasser les niveaux pré-pandémie pour la pre- mière fois, à 101,6 millions de barils par jour (mb/j) en 2023 », écrit-elle dans son rapport mensuel sur le pétrole, qui contient ses premières prévisions pour l'an prochain. ■ Pétrole : L'AIE prévoit une demande au-dessus des niveaux pré-Covid en 2023
l'IPC, dit de base, a augmenté de 6%, selon le Bureau des statis- tiques du travail (BLS). Ce taux dépasse l'estimation de 5,9% de Wall Street. Sur une base mensuelle, l'IPC glo- bal a progressé de 1% et l'IPC de
base de 0,6%. Les prix de l'énergie ont grimpé de 34,6% par rapport à mai 2021, tandis que les prix des denrées alimentaires ont bondi de 10,1% sur cette période. Il s'agit de la première augmentation annuelle
de 10% ou plus de ces indicateurs pendant plus de 40 ans. L’inflation galopante, qui ne montre aucun signe de répit, devrait inciter la Réserve fédérale à poursuivre sa politique de hausse agressive des taux d’intérêts. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis juin 2021
Le marché atterrit sur un plus bas annuel ◆ Le rebond marqué la semaine dernière a tourné court. ◆ Les projecteurs sont braqués sur la prochaine réunion de la Banque centrale.
Maintenant, les regards se tournent vers la décision de politique monétaire de Bank Al-Maghrib mardi prochain. Depuis lundi dernier, les financiers sont presque per- suadés que la Banque centrale va main- tenir son taux directeur inchangé. Une hausse de taux est donc peu probable compte tenu de plusieurs éléments, dont le poids significatif du financement ban- caire pour l’économie, rendant toute déci- sion de rehaussement des taux pénali- sante pour l’ensemble des agents écono- miques, la détérioration des prix de vente à l’export d’un bon nombre de secteurs économiques nationaux. Sans oublier le renchérissement du coût du transport, qui viendrait aggraver aussi la détérioration des marges de ces entreprises maro- caines, déjà fragilisées par les retombées de la crise sanitaire. Ainsi, le wali de BAM, Abdellatif Jouahri, va devoir s'employer à faire passer un double message : «nous maîtrisons l'inflation» et «nous allons soutenir la croissance écono-
mique». Ce qui paraît presque impossible dans les faits. Les marchés retiennent donc leur souffle. Au terme de cette semaine, 15 indices sec- toriels ont terminé sur une note négative, contre 7 en territoire positif et un secteur qui est resté stable. L'indice «Sylviculture et papier» (-5,49%) a accusé le plus fort repli, suivi par le «Transport» (-4,05%) et celui des «Sociétés de financement & autres activités finan- cières» (-3,71%). Contre-tendance, l'indice «Électricité» (+2,87%) a enregistré la meilleure per- formance hebdomadaire, devant «Société de portefeuille-Holdings» (+1,71%) et les «Mines» (+0,82%). Le volume global s'est élevé à près de 605,76 millions de dirhams (MDH). Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent Itissalat Al-Maghrib avec un volume transactionnel de 81,27 millions de dirhams (MDH), Attijariwafa bank (69,45 MDH) et LafargeHolcim Maroc (57,03 MDH). ◆
Par Y. Seddik
L e rebond enregistré la semaine dernière n’a finalement pas fait long feu. Les investisseurs ont vite déchanté, rattrapés par les craintes sur les taux et sur l’infla- tion. Sur les cinq dernières séances, pas- sées dans le rouge, l’indice Masi a aban- donné 3,49%, portant ses pertes depuis le début d’année à 8,19%. L’indice a égale- ment imprimé un nouveau plus bas annuel à 12.264 points. Les flux vendeurs sur plu- sieurs secteurs, notamment les bancaires, l’agroalimentaire, les cimentiers et les télé- coms ont alimenté la baisse aujourd’hui. Mais il faut dire que depuis quelques séances, les investisseurs n'ont plus l'air d'être aussi déprimés qu'il y a un mois. Ils ne semblent pas non plus dans les meilleures dispositions pour reprendre des risques, comme en témoigne l’hésitation qui règne cette semaine et qui facilite les dérapages baissiers.
Au terme de cette semaine, 15 indices secto- riels ont terminé sur une note négative, contre 7 en territoire positif et un sec- teur qui est resté stable.
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BOURSE & FINANCES
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Politique monétaire
◆ Le marché continue d'anticiper un maintien du taux directeur de BAM à 1,5% pour sa réunion en juin. ◆ Mais ce consensus est moins marqué qu'au début du trimestre. Jouahri entre le marteau et l’enclume
teur inchangé sera d'abord un moyen pour la Banque centrale de donner un signal sur la non durabilité de l'inflation et renfor- cer la thèse du phénomène transitoire. De plus, augmen- ter le taux directeur rendra le crédit plus cher, notamment le crédit à l'équipement et le crédit immobilier, ce qui freinera une relance écono- mique déjà rendue molle par la conjoncture internationale. Le renchérissement de la dette sera également constaté par le Trésor qui empruntera immédia- tement plus cher à court terme. Les arguments pour la hausse du taux directeur Augmenter le taux directeur agira sur les taux créditeurs auxquels les banques rému- nèrent les dépôts à terme. Ceci dans le but d'éponger, en par- tie, l'hémorragie de cash dans l'économie. L'autre élément en faveur de la hausse du taux directeur est de mieux rémuné- rer l'épargne institutionnelle, qui affiche depuis le début de l'an-
née des rendements négatifs à cause de l'inflation. Inflation qui, justement, par une hausse du taux principal de la Banque centrale pourrait en partie être jugulée. Un argument qui est loin de faire consensus auprès des analystes, qui estiment que l'inflation demeure importée et que sa composante monétaire est limitée. En témoigne un cré- dit qui évolue déjà très timide- ment. Prévisions des analystes Pour la Recherche de CDG Capital, il est plus probable que le Conseil de Bank Al-Maghrib maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5% lors de son prochain Conseil, et ce «compte tenu de l’ori- gine des tensions inflation- nistes, notamment importé et alimentaire frais, limitant ainsi l’effet d’une action restrictive de la politique monétaire sur la maîtrise de l’inflation et les conditions de relance post-crise covid-19, qui restent fragiles et entourées d’incertitudes» . ◆
Le consensus marché continue de tabler sur un maintien du taux directeur de Bank Al-Maghrib à 1,5%. Mais que va décider Jouahri ?
Al-Maghrib, est celui de la rému- nération de l'épargne longue. Le climat inflationniste détruit cette épargne pour les générations futures avec des rendements réels largement négatifs. Alors, que va faire la Banque centrale en juin ? Les arguments pour le maintien du taux directeur Ce sont plutôt des arguments contre la hausse du taux direc- teur que nous énumérons. Car maintenir le taux direc-
L e consensus marché continue de tabler sur un maintien du taux directeur de Bank Al-Maghrib à 1,5% le 22 juin. L'idée dominante est que l'inflation est passagère et importée et que le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, n'acterait pas la fin de sa poli- tique accommodante pour un phénomène qui ne serait pas durable. Mais des éléments récents ont quelque peu semé le doute dans les salles de marché. Sur le plan interne, on notera prin- cipalement l'importante hausse de la circulation fiduciaire qui vient renforcer une tendance déjà forte entamée en 2020 avec la crise sanitaire. La trans- formation d’ «amas» de dépôts bancaires en cash qui s'éva- pore dans la nature inquiète particulièrement le secteur, et une légère hausse du taux directeur permettrait d'amélio- rer la rémunération des dépôts bancaires et limiter cette fuite de cash. Justement, l'autre cli- gnotant, cher au wali de Bank Par A. Hlimi
La transmis- sion des deux baisses du taux direc- teur de 2020 vers certains taux débi- teurs est tou- jours incom- plète.
Les cartes en jeu
Pour CDG Capital Insight, quatre faits majeurs caractérisent le comportement des sphères monétaire, finan- cière et réelle de l’économie nationale, depuis la tenue du dernier Conseil de Bank Al-Maghrib en mars 2022 : • Un creusement du déficit de la liquidité du secteur bancaire sous l’effet d’une baisse des avoirs officiels de réserve conjuguée à un fort accroissement de la monnaie fiduciaire; • Un fort dérapage à la hausse de l’inflation et de l’inflation sous-jacente à des niveaux historiquement élevés. Toutefois, ces tensions inflationnistes émanent de la composante importée et d’un choc d’offre sur l’alimenta- tion frais, avec une demande des ménages en ralentissement et un accroissement des crédits à la consomma- tion largement en-dessous des niveaux historiques. • Une transmission toujours incomplète des deux baisses du taux directeur de 2020 vers certains taux débi- teurs, particulièrement ceux associés aux crédits à l’équipement et à la consommation des ménages, avec une faible reprise des crédits aux entreprises non financières, particulièrement ceux destinés à l’équipement. • Un fort ralentissement prévu de la croissance économique en 2022 sous l’effet d’une baisse importante pré- vue du PIB agricole en résultat du mauvais déroulement de la campagne agricole 2021-2022 et d’un léger recul de la croissance non agricole, compte tenu de la forte hausse des prix des matières premières, des demi-pro- duits et de l’énergie conjuguée à la dissipation de l’effet de base généré par la crise covid-19 en 2021.
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Inflation Attention, épargne en danger !
Dans les marchés financiers ? Les principaux indices (MASI…) connaissent une tendance fortement baissière depuis le mois de février dernier. Et sachant que la vente à découvert, soit la spéculation sur
la baisse, n’est pas autorisée, quel intérêt un investisseur ou un spéculateur a-t-il à y aller ? A moins qu’il ne s’inscrit dans une logique de placement à long terme, mais l’urgence actuelle- ment réside ailleurs. Revenons maintenant à nos
Le contexte infla- tionniste rogne de plus en plus le pouvoir d'achat des ménages.
petits épargnants. Car pour ces der- niers, il n’y a pas 36 choix, vu le faible niveau de financiarisation et de diversification de notre économie. Premièrement, ils ont à leur dispo- sition les comptes sur carnet que toutes les familles connaissent. Plutôt liquides contrairement à d’autres placements, ces derniers peuvent être mobilisés sous forme liquide à tout moment par l’épar- gnant en cas d’urgence, grâce à son application ou à une carte bancaire dédiée à ce compte. Mais là où le bât blesse, c’est au niveau de leur taux de rémunération qui est, disons-le, anecdotique. Les taux minima de rémunération sont fixés actuellement à 1,05%. Certaines banques pro- posent un taux boosté la première année, suivi d’un taux de 1,5% pour les années d’après. Cela permet de résorber une petite partie de l’infla- tion ni plus ni moins. Acheter de l’or ? A moins d’avoir une épargne importante qui pourrait vous permettre d’investir dans des OPCVM indexés sur les performances de l’or et être prêt à payer 20% d’impôt sur votre plus-value, votre unique alternative serait d’acheter de l’or physique. Les bons vieux Napoléon appelés populairement «louise» . Cependant, et contrairement à un mythe répandu, le métal jaune ne crée pas de valeur et ne vous en fait
ressent au niveau des citoyens les plus précaires sous la forme d’un impôt invisible. Certains optimistes diront oui, mais l’inflation a certains côtés béné- fiques, puisqu’elle est le cauchemar des rentiers. Car à moins de voir passivement leur trésor accumulé perdre jour après jour de sa valeur, ils seront amenés à consommer ou à investir cet argent. Je veux bien mais investir où ? Quel secteur au Maroc aujourd’hui peut offrir un taux de profit supérieur à 5%, soit supé- rieur à l’inflation de cette année ? L’immobilier ? Ce secteur contrai- rement aux apparences subit une crise profonde et multifactorielle, due principalement au renchérisse- ment des matériaux de construction à l’international, à la contraction de la demande et à la frilosité des banques dans un contexte d’absence totale de visibilité économique sur le court et le moyen terme.
Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d'Arkhé Consulting
R evenons à nouveau au sujet épineux de l’infla- tion, mais sous un angle nouveau, celui de son impact sur l’épargne des Marocains. Notamment celle des petits épargnants qui certes ne sont pas légions, mais qui aimeraient bien ne pas voir leur petit pécule fondre comme neige au soleil. Nous avons déjà expliqué lors d’une précédente chronique qu’il s’agit au Maroc d’une inflation principale- ment importée. Mais pour le citoyen lambda, ça lui fait une belle jambe que de le savoir, car l’impact sur son pouvoir d’achat est au final le même. Comme disait quelqu’un, l’in- flation est un impôt sur les pauvres, puisqu’elle permet à l’Etat de voir sa dette libellée en Dirham allégée en valeur réelle, mais le prix à payer se
Quel secteur au Maroc aujourd’hui peut offrir un taux de profit supérieur à 5%, soit supé- rieur à l’infla- tion de cette année ?
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pas gagner. Puisqu’il ne faut pas confondre le prix avec la valeur de l’or. Quand le prix de l’or augmente, cela exprime nominalement la perte de valeur de la monnaie dans laquelle vous exprimez son prix. Quant à sa valeur, elle dépend de l’évo- lution de sa rareté. Mais il est incontestable qu’il permet de préserver votre pou- voir d’achat dans le temps. C’est l’antidote par excellence à la dépréciation de la valeur de la monnaie. Mais placer toute son épargne dans des pièces en or a beaucoup d’inconvé- nients. Son manque de liquidité, son stockage et sa sécurisation, et le risque de ne pas trouver rapidement de personnes pour le racheter en cas d’envolée du prix. Enfin, étant quand même corrélé au prix de l’or à l’inter- national, le cours de l’or est malgré la crise mondiale, dans un trend relativement baissier, en raison de multiples manipu- lations visant à protéger l’Euro et le Dollar. Mais ça, c’est un autre sujet. Reste l’immobilier, éternelle valeur refuge aux côtés de l’or. Mais ce secteur étant en crise, dans des biens immo- biliers neufs, il serait plus intéressant d’investir dans des terrains ou des biens de seconde main, qui n’intègrent pas, du moins pas avec la même ampleur, l’inflation de cette année comme le font des biens neufs et les biens immo- biliers livrables dans les deux prochaines années. Sur le même registre, le locatif a un bel avenir devant lui. Car le risque d’une augmentation du taux directeur par Bank Al-Maghrib expose à donner le coup de grâce au secteur du BTP autant qu’à la demande des Marocains. Il en résultera que la demande sur le marché du locatif profi- tera par un effet de vase com- muniquant de la chute des pro- jets de construction et de leur surcoût. Mais le cadre légal
ne protégeant pas suffisam- ment le propriétaire face aux éventuels abus du locataire, se lancer dans cette entre- prise relève dans une certaine mesure de l’aventurisme. Enfin, me diriez-vous : «mais que peut faire l’Etat pour pro- téger notre épargne et pouvoir
d’achat ?». Je vous répon- drai : beaucoup de choses ! Mais pour ma part, et c’est un choix personnel, je ne compte plus là-dessus. Car à chaque élection législative, je me dis : «c’est bon, on a touché le fond avec le précédent gouver- nement. Le prochain ne peut
qu’être meilleur !». Et à chaque fois, le réel nous démontre que l’abîme n’a pas de fond, et qu’on continue de creuser. Le manque de vision, de commu- nication, de réactivité, de créa- tivité, d’audace et de courage politique sont toujours là au rendez-vous ◆
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Financement de l’Union africaine
◆ La conjoncture économique mondiale accroît les incertitudes qui pèsent sur la viabilité du financement du budget de l’Union africaine. A la recherche de ressources additionnelles
africains (F15), qui s’est tenue lundi à Rabat.
Johannesburg. Et ce, afin d’as- surer un financement durable, prévisible, équitable et respon- sable de l’Union africaine. Dans le même ordre d’idées, notons que la performance budgé- taire de l’Union africaine est également largement tributaire de l’optimisation de l’utilisa- tion des ressources financières disponibles et de l’observation des normes fiduciaires élevées de transparence et d’obliga- tions redditionnelles. Ce qu’est attendu de la rencontre de Rabat La retraite du Comité des 15 ministres des Finances doit déboucher sur une déclara- tion qui sera transmise à la session du Conseil exécutif de juillet 2022 pour examen, puis à la Conférence en 2023 pour adoption. Le document inclu- ra, entre autres, des recom- mandations visant la relance économique et la résilience de l’Afrique en tant qu’épine dor- sale de l’amélioration de la via- bilité financière de l’UA. Sera aussi consignée dans la décla- ration, l’évaluation de l’état de mise en œuvre des règles d’or actuelles, notamment leur effi- cacité pour l’amélioration de la santé financière de l’Union et, le cas échéant, la formulation des recommandations pour la révision de celles-ci. Au final, force est d’admettre que le sujet de l’autosuffisance financière de l’UA soulève la question de l’existence d’une réelle volonté politique des pays africains à s’émanciper de la logique de dépendance des partenaires internationaux et étrangers. ◆
Repenser le modèle de financement de l’Union
Placée sous le thème : «Au-delà de la pandémie de Covid-19 et du conflit Russie-Ukraine : Renforcer la résilience des économies africaines et la via- bilité financière de l’UA», l’événement continental a mis en exergue la néces- sité de trouver des sources de financement addition- nelles, dédiées au finan- cement du budget de l’UA. Et ce, à l’heure où la résilience des économies africaines est mise à rude épreuve (fragilité des finances publiques, endet- tement, poussées inflation- nistes, insécurité alimentaire, etc.). L’ampleur de l’enjeu est reflétée par l’assertion de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances. «Au-delà de son impact direct sur les économies africaines, la crise actuelle, de par son ampleur inégalée et sa durée imprévisible, pourrait remettre en cause la viabilité financière de notre grande famille insti- tutionnelle qu’est l’Union afri- caine, soit en incitant les parte- naires internationaux à réduire les financements accordés à l’Union, soit en réduisant les capacités contributives des Etats membres, confrontés à une pression accrue sur les finances publiques», alerte l’ar- gentière du Royaume. La ministre n’a pas manqué de rappeler l’impératif de repenser le modèle de financement de l’Union afin de garder le cap de l’objectif fixé depuis 2015 à
La retraite du Comité des 15 ministres des Finances doit déboucher sur une déclaration qui sera transmise à la session du Conseil exécutif de juillet 2022 pour examen, puis à la Conférence en 2023 pour adoption.
des mesures pratiques et concrètes afin de pouvoir financer le budget de l’UA. De même, la décision de Kigali (Rwanda) en 2016 sur le finan- cement de l’UA, qui a institué et mis en œuvre le prélève- ment de 0,2% sur toutes les importations éligibles sur le continent, est appliquée par moins de 20 Etats. Tout ce qui précède prouve que la question du financement du budget de l’UA s’est tou- jours posée avec acuité. Les conséquences économiques liées à la Covid-19, couplées à la guerre en Ukraine, risquent de corser les choses. La pan- démie de Covid-19 a plongé l’Afrique dans une récession pour la première fois depuis 25 ans. Ce qui a remis en cause la soutenabilité des modèles de croissance, la viabilité des finances publiques et l’effi- cacité des systèmes de pro- tection sociale dans plusieurs pays africains. D’où l’opportu- nité de la thématique, retenue lors de la retraite du Comité des 15 ministres des Finances
A u cours des der- nières années, l’un des grands défis de l’Union africaine (UA) a trait à son autosuffisance financière. Au grand dam des panafricanistes qui œuvrent pour la souverai- neté économique et financière du continent, le financement du budget de l’UA s’est par- fois révélé être dépendant à hauteur de 50% de partenaires étrangers (UE, Chine, etc.). Cette donne préjudiciable est à relier aux retards et au non versement des contributions de plusieurs Etats membres, lesquels traînent les pieds pour tenir leur engagement envers l’institution africaine. Or, faudrait-il rappeler que la Déclaration sur l’auto- suffisance adoptée par la Conférence de l’UA qui s’est tenue en 2015 en Afrique du Sud, a reconnu que pour atteindre les objectifs énoncés dans l’Agenda 2063, les Etats membres doivent prendre Par M. Diao
Les cinq gros contributeurs au budget de l’UA sont le Maroc, l’Algé- rie, le Nigéria, l’Afrique
du Sud et l’Egypte.
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Banques
◆ Le nouveau plan stratégique nécessitera à terme une enveloppe de 3 milliards de DH d’investissements. ◆ Sur le modèle, la banque «SoGé» veut atteindre 300.000 clients à horizon 2025 contre 10.000 actuellement. ◆ La banque lance le projet de construction d’un deuxième siège en plein cœur de Casa Finance City. Société Générale Maroc accélère sa transformation “N o us lan- çons notre nouveau programme stratégique et confirme ses ambitions pour l’avenir en initiant le nouveau plan stratégique ‘Jossour25’, aligné avec la raison d’être du groupe», a-t-il dit. Par Y. Seddik
riences client simplifiées. Les autres axes consistent à transformer le groupe en acteur technologique agile et orienté client, agir pour la société et l’environnement à travers des investissements ciblés et des réalisations concrètes et ren- forcer le positionnement du Maroc en tant que plateforme technologique du Groupe pour l’Afrique. Cette dynamique est notam- ment matérialisée par l’indus- trialisation du nouveau modèle relationnel retail grâce au déve- loppement d’agences relation- nelles qui constitueront 75% du réseau à horizon 2025, avec plusieurs typologies inno- vantes d’agences spécialisées par segment et les «Agences sans caisse». En outre, la Société Générale Maroc a lancé SoGé Ado, première offre destinée aux jeunes de 12 à 18 ans et à leurs parents. SoGé continue ainsi de représenter une véritable innovation sur le marché ban- caire marocain. Nouveau modèle relation- nel full-distant et sécurisé, SoGé étoffe sans cesse son offre de services pour mieux répondre aux besoins d’une clientèle plurielle, que ce soit en matière d’autonomisation, de proximité relationnelle et de qualité de service. Sur ce modèle, la banque veut atteindre 300.000 clients à terme contre 10.000 actuelle- ment. L’engagement continu du Groupe pour un développe-
ment profitable et durable en faveur d’une économie plus inclusive place la responsabi- lité sociétale et environnemen- tale en tant qu’axe stratégique transverse. Les engagements de Société Générale Maroc en matière de RSE viennent en continuité de ceux du Groupe, qui déploie une stratégie volon- tariste et responsable autour de deux priorités pour répondre à l’urgence climatique, à savoir accompagner ses clients dans leur transition énergétique et réduire progressivement ses activités liées aux énergies les plus carbonées. Par ailleurs, Société Générale Maroc accélère ses engage- ments en faveur de la transi- tion énergétique en consolidant son partenariat avec la Banque européenne pour la recons- truction et le développement (BERD) et le Fonds vert pour le climat (GCF), en lançant une nouvelle ligne de crédit de 25 millions d’euros destinée au renforcement des investisse- ments verts dans le Royaume. Enfin, pour renforcer le posi- tionnement du Maroc en tant que plateforme technologique pour le Groupe en Afrique, Société Générale lance le projet de construction d’un deuxième siège, le «Campus Société Générale» , en plein cœur de Casa Finance City. Ce complexe immobilier, pou- vant accueillir 2.000 personnes, est ainsi destiné à regrouper les pôles technologiques du Groupe au Maroc, les filiales spécialisées et la banque d’in- vestissement. ◆
Capitalisant sur les ensei- gnements post-crise, Société Générale mène des inflexions majeures pour répondre aux nouveaux usages des clients et aux besoins d’une nouvelle génération qui souhaite avoir une proposition de valeur ban- caire différente. 4 axes stratégiques Il s'agit d'un engagement ferme qui se traduit par de nouvelles ambitions autour de 4 axes majeurs, notamment donner aux clients le choix entre deux modèles relationnels. Soit un modèle omnicanal autour de banquiers experts mis à dis- position pour chaque segment de clientèle ou bien un modèle distant et full-digital sous la marque SoGé, avec des expé-
baptisé +Jossour 2025+ après avoir finalisé le premier pro- gramme baptisé +Avenir 2019- 2021+» , a déclaré le président du Directoire de la Société Générale Maroc, Ahmed El Yacoubi, lors d'une conférence de presse organisée par le groupe autour des «Ambitions stratégiques 2025». Selon le top management de la banque, à terme, ce nou- veau plan stratégique 'Jossour 2025' devrait nécessiter une enveloppe de 3 milliards de DH contre 1,3 milliard de DH pour 'Avenir 2019-2021'. «Société Générale Maroc marque ainsi l’achèvement réussi de la première étape de sa stratégie de transformation,
Le nouveau siège de la banque pour- ra accueillir
2.000 per- sonnes. Il
est destiné à regrouper les pôles tech- nologiques du Groupe au Maroc.
Capitalisant sur les enseignements post-crise, Société Générale mène des inflexions majeures pour répondre aux nouveaux usages des clients.
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