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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 16 JUIN 2022
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Financement de l’Union africaine
◆ La conjoncture économique mondiale accroît les incertitudes qui pèsent sur la viabilité du financement du budget de l’Union africaine. A la recherche de ressources additionnelles
africains (F15), qui s’est tenue lundi à Rabat.
Johannesburg. Et ce, afin d’as- surer un financement durable, prévisible, équitable et respon- sable de l’Union africaine. Dans le même ordre d’idées, notons que la performance budgé- taire de l’Union africaine est également largement tributaire de l’optimisation de l’utilisa- tion des ressources financières disponibles et de l’observation des normes fiduciaires élevées de transparence et d’obliga- tions redditionnelles. Ce qu’est attendu de la rencontre de Rabat La retraite du Comité des 15 ministres des Finances doit déboucher sur une déclara- tion qui sera transmise à la session du Conseil exécutif de juillet 2022 pour examen, puis à la Conférence en 2023 pour adoption. Le document inclu- ra, entre autres, des recom- mandations visant la relance économique et la résilience de l’Afrique en tant qu’épine dor- sale de l’amélioration de la via- bilité financière de l’UA. Sera aussi consignée dans la décla- ration, l’évaluation de l’état de mise en œuvre des règles d’or actuelles, notamment leur effi- cacité pour l’amélioration de la santé financière de l’Union et, le cas échéant, la formulation des recommandations pour la révision de celles-ci. Au final, force est d’admettre que le sujet de l’autosuffisance financière de l’UA soulève la question de l’existence d’une réelle volonté politique des pays africains à s’émanciper de la logique de dépendance des partenaires internationaux et étrangers. ◆
Repenser le modèle de financement de l’Union
Placée sous le thème : «Au-delà de la pandémie de Covid-19 et du conflit Russie-Ukraine : Renforcer la résilience des économies africaines et la via- bilité financière de l’UA», l’événement continental a mis en exergue la néces- sité de trouver des sources de financement addition- nelles, dédiées au finan- cement du budget de l’UA. Et ce, à l’heure où la résilience des économies africaines est mise à rude épreuve (fragilité des finances publiques, endet- tement, poussées inflation- nistes, insécurité alimentaire, etc.). L’ampleur de l’enjeu est reflétée par l’assertion de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Economie et des Finances. «Au-delà de son impact direct sur les économies africaines, la crise actuelle, de par son ampleur inégalée et sa durée imprévisible, pourrait remettre en cause la viabilité financière de notre grande famille insti- tutionnelle qu’est l’Union afri- caine, soit en incitant les parte- naires internationaux à réduire les financements accordés à l’Union, soit en réduisant les capacités contributives des Etats membres, confrontés à une pression accrue sur les finances publiques», alerte l’ar- gentière du Royaume. La ministre n’a pas manqué de rappeler l’impératif de repenser le modèle de financement de l’Union afin de garder le cap de l’objectif fixé depuis 2015 à
La retraite du Comité des 15 ministres des Finances doit déboucher sur une déclaration qui sera transmise à la session du Conseil exécutif de juillet 2022 pour examen, puis à la Conférence en 2023 pour adoption.
des mesures pratiques et concrètes afin de pouvoir financer le budget de l’UA. De même, la décision de Kigali (Rwanda) en 2016 sur le finan- cement de l’UA, qui a institué et mis en œuvre le prélève- ment de 0,2% sur toutes les importations éligibles sur le continent, est appliquée par moins de 20 Etats. Tout ce qui précède prouve que la question du financement du budget de l’UA s’est tou- jours posée avec acuité. Les conséquences économiques liées à la Covid-19, couplées à la guerre en Ukraine, risquent de corser les choses. La pan- démie de Covid-19 a plongé l’Afrique dans une récession pour la première fois depuis 25 ans. Ce qui a remis en cause la soutenabilité des modèles de croissance, la viabilité des finances publiques et l’effi- cacité des systèmes de pro- tection sociale dans plusieurs pays africains. D’où l’opportu- nité de la thématique, retenue lors de la retraite du Comité des 15 ministres des Finances
A u cours des der- nières années, l’un des grands défis de l’Union africaine (UA) a trait à son autosuffisance financière. Au grand dam des panafricanistes qui œuvrent pour la souverai- neté économique et financière du continent, le financement du budget de l’UA s’est par- fois révélé être dépendant à hauteur de 50% de partenaires étrangers (UE, Chine, etc.). Cette donne préjudiciable est à relier aux retards et au non versement des contributions de plusieurs Etats membres, lesquels traînent les pieds pour tenir leur engagement envers l’institution africaine. Or, faudrait-il rappeler que la Déclaration sur l’auto- suffisance adoptée par la Conférence de l’UA qui s’est tenue en 2015 en Afrique du Sud, a reconnu que pour atteindre les objectifs énoncés dans l’Agenda 2063, les Etats membres doivent prendre Par M. Diao
Les cinq gros contributeurs au budget de l’UA sont le Maroc, l’Algé- rie, le Nigéria, l’Afrique
du Sud et l’Egypte.
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