F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 16 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Filière laitière
◆ Les prix de collecte du lait sont restés inchangés en dépit de la flambée des intrants. ◆ Les éleveurs essaient de vendre des produits dérivés ou sur le circuit parallèle pour préserver leurs marges. La hausse des prix ne profite pas aux éleveurs
que «la production de ce genre de produits nécessite des intrants et un emballage spécial importé de l’étran- ger à des prix qui ont beau- coup augmenté ces derniers temps. Mais le prix du lait normal est resté inchangé». Pour leur part, les éleveurs essaient de s’adapter à ces nouvelles circonstances en essayant de privilégier les produits dérivés. Il est question de diversifier leurs clients en dehors des com- pagnies laitières et des coo- pératives. «Le prix du lait vendu aux coopératives et aux compa- gnies laitières est de 2,50 DH/litre lors de la période de haute lactation (généra- lement entre février et juin). Il passe à 3 DH lors de la période de basse lactation. Cette saison, la période de basse lactation a été allon- gée sous l’effet de la séche- resse. Les exploitants ne pouvaient donc pas trop compter sur les parcours naturels pour diminuer les charges de l’alimentation», indique un éleveur de la région de Médiouna. Et d’expliquer que «pour contourner le diktat des coo- pératives et des compagnies laitières dont le prix du lait est peu flexible, ils préfèrent vendre les produits dérivés comme le petit lait, le beurre et le lait dans le circuit paral- lèle, comme les laiteries (mahlaba) où les prix sont plus attractifs» . ◆
certaine variété de l’orge. Les deux produits sont insuf- fisants pour subvenir aux besoins des bêtes», sou- ligne Mohamed Taki, pré- sident d’une coopérative à Benslimane. Pour avoir des pro- duits de bonne qualité, les éleveurs tentent de diversifier l’alimenta- tion de bétail. Les prix des autres produits ont été multipliés par deux, voire par trois. Ainsi, le prix de la botte de luzerne est passé de 55 à 100 DH. Celui de la botte de paille était l’année dernière fixé en moyenne à 15 DH/kilo; il est actuelle- ment à 30 DH. Le tarif de la betterave était à 1,40 DH/ kilo, il atteint 3,50 DH. Celui de l’avoine était à 3,60 DH/ kilo, il culmine aujourd’hui à 6,50 DH/kilo. Pour les prix des fèves d’engraissement ou laitières, ils sont actuelle- ment à 8 DH/kilo contre 3,50 DH auparavant. Les exploitants déplorent que les compagnies lai- tières aient augmenté le prix de certains produits à la consommation sans pour autant les en faire bénéficier. En effet, le prix du lait UHT entier 1 litre de Copag est passé de 8,40 DH à 9,30 DH (+ 90 centimes), tandis que le lait UHT demi-écrémé 1 L est passé de 8,90 DH à 10,50 (+ 1,60 DH), de même que le lait UHT 0 %. Contacté à ce sujet, Copag a expliqué
La subvention allouée par l’Etat à l’alimentation de bétail est insuffi- sante pour atté- nuer les charges d’exploitation des éleveurs.
évoquent le renchérissement des intrants. Un phénomène observé du côté des autres types d’élevage, avec un fort impact sur la filière laitière. Les fellahs estiment que face à la hausse des prix de pro- duction, le prix de vente des produits laitiers n’a pas aug- menté et leurs marges ont été sérieusement pénalisées. «Contrairement aux ovins qui sont résistants à la séche- resse et s’adaptent mieux aux aléas climatiques, les bovins, notamment les vaches lai- tières de races pures ou croisées, sont capricieuses. Elles exigent pratiquement le même apport d’unités fourragères toute l’année pour assurer un rendement équilibré. Nous avons vécu un véritable calvaire avec la hausse de l’aliment de bétail. Les subventions accordées par l’Etat ne concernent que l’aliment composé et une
L e secteur de l’éle- vage passe par des moments difficiles. En dépit des sub- ventions allouées par l’Etat pour soutenir l’ali- ment de bétail, le coût de pro- duction a atteint des records historiques. Les exploitants essaient de répercuter cette hausse sur les prix de vente des produits. Ainsi, pour les moutons destinés à Aïd Al-Adha, le prix de la race bergui est négocié de 55 à 56 DH/kilo, alors qu’il fluctuait entre 40 et 45 DH/kilo, une année auparavant. Le Sardi varie de 60 à 62 DH/Kilo, soit une hausse de plus de 20% comparativement à l’année dernière. Tout laisse présager que d’ici l’approche de la fête du sacrifice, ces prix vont augmenter. Les exploitants Par C. Jaidani
Cette saison, la période de basse lac- tation s’est nettement allongée sous l’effet de la séche- resse.
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