Carillon_2016_03_04

situation particulière des migrants syriens, ça s’est vécu plutôt en anglais. Il y a eu beaucoup de mobilisation citoyenne, mais plus du côté de la communauté anglophone. Ça m’a un peu déçue. Je sais que les francophones sont un peumoins nombreux, mais on a été un peu moins rapides. Il y a eu unemobilisation incroyable. Leministre de l’Immigration, John McCallum, a dit : « L’immigrant allophone qui arrive est une ardoise vierge », ce qui veut dire que n’importe quelle communauté peut les accueillir. En fait, le problème, c’est qu’il n’y a aucun organisme francophone qui accueille les réfugiés en Ontario. On n’a donc pas accès à ces personnes qui sont accueillies dans des centres anglophones, et on les perd. Mais ça, c’est spécifique à la situation des migrants Syriens et ce n’est pas le cas pour les autres arrivants », a-t-elle poursuivi. Malgré cela, Brigitte Duguay Langlais a la certitude que cette situation critique a eu plusieurs impacts positifs. « Toute la stratégie entourant l’accueil des réfugiés syriens dans l’est de l’Ontario a du bon, beaucoup de bon. Pas seulement parce qu’on va accueillir des réfugiés mais aussi, parce que ça a eu un effet de réveil communautaire. Depuis les derniers mois, l’intérêt marqué de certaines municipalités et de certains partenaires a provoqué un effet boule de neige qui, même à la suite du retrait du gouvernement (puisque cette stratégie d’accueil était très ponctuelle), laissera des marques dans la communauté, des marques très positives », a-t-elle conclu.

de parents francophones, il sera appelé à faire des activités communautaires, sociales et sportives en français. Selonmoi, c’est un bon moyen de se faire un réseau francophone et de cette façon, de s’intégrer systématiquement dans la communauté de langue française. » Il est donc important, voire primordial, de promouvoir l’éducation en français auprès des nouveaux arrivants selon elle. « Trop souvent, pour les immigrants francophones qui veulent s’établir au Canada, il y un mythe qui dit qu’il faut absolument qu’ils migrent au Québec et que, s’ils viennent en Ontario, ils devront apprendre l’anglais systématiquement. Et ça, pour nous, c’est une grande perte. D’abord pour les enfants qui ont toujours été à l’école en français et qui se retrouvent à l’école anglaise. Ensuite, c’est une perte pour notre communauté francophone. Il y a un gros travail de démystification à faire. En Ontario, on peut vivre en français », a affirmé la coordonnatrice du RSIFEO. D’ailleurs, l’Est ontarien se trouve dans une position favorable à l’accueil de nouveaux arrivants, puisque la région regorge d’avantages pour les familles qui souhaiteraient s’y établir. Mais il reste encore des défis à relever. « Selon moi, d’une part, il y a les partenaires à l’immigration qui sont incroyables, mais il y a encore un travail de sensibilisation à faire au niveau des communautés, ainsi qu’au niveau des municipalités. Ça, pour nous, ça reste de grands défis. Le troisième grand défi, c’est la sensibilisation au niveau des employeurs. Parce que les gens qui s’installent dans nos communautés doivent travailler. On a de belles communautés et de belles écoles à leur présenter, ainsi que de beaux organismes communautaires et services à leur offrir, mais il faut qu’ils puissent travailler. Donc, toute la sensibilisation dans ce domaine, ça représente un défi intéressant à relever », a-t-elle soulevé. Ce n’est toutefois pas lemanque d’emplois qui causeraient des problèmes lors de l’arrivée des nouveaux arrivants. SelonMme Duguay Langlais, il faudrait plutôt créer le réflexe, chez les employeurs, d’aller chercher lamain d’œuvre qualifiée parmi les migrants. « Les trois premières étapes sont de les loger, d’inscrire leurs enfants à l’école et de se trouver un emploi. Dans certains endroits, il manque de main d’œuvre qualifiée, et c’est ce que nous essayons d’offrir. Mais le réflexe d’aller chercher des immigrants pour contribuer à l’expansion des entreprises n’est pas encore acquis. Ce n’est pas encore automatique, a-t-elle expliqué. Ce n’est pas

que c’est plus difficile de trouver des emplois, mais c’est plutôt parce que c’est la priorité, donc ça devient urgent. C’est qu’à très court terme, les nouveaux arrivants ont besoin de travailler. » En effet, un emploi pourra non s eu l emen t assurer les

partout », a-t-elle commenté. Ce qui reste plus difficile pour les comtés de Prescott et Russell et SDG, ce n’est pas tellement d’accueillir les migrants, mais plutôt de les attirer dans ces régions. « Il faut

qu’on se fasse c onna î t r e . C’est difficile. On a des campagnes d’éducation en langue française en Ontario, l’ELF. Ils font de la publicité sur les réseaux de télévision anglophones. Les conseils scolaires font b e a u c o u p de publicité sur les autoroutes, ainsi que des journées d’intégration.

b e s o i n s primaires de ces nouvelles familles, mais p e r me t t r a é ga l emen t u n e intégration plus facile dans une société où leur talent et leurs compétences pourront être mis à profit. « Un forum p r ov i n c i a l aura lieu le 24 mars prochain. On a aussi eu un

La coordonnatrice du Réseau de soutien à l’immigration francophone de l’est de l’Ontario, Brigitte Duguay Langlais. —photo Francis Racine

mini forum, récemment, pour les chercheurs d’emploi et les employeurs. On leur donne des séances d’information sur ce à quoi on peut s’attendre lorsqu’on embauche un employé d’une autre culture, d’une autre religion. Comprendre le Ramadan par exemple. On leur donne aussi des formations sur le recrutement à l’international, sur les programmes qui existent. On les informe sur les foires d’emploi qui existent à Montréal. Beaucoup de gens à Montréal, qui sont arrivés récemment, ne travaillent pas et seraient prêts à déménager en Ontario français. On dit aux employeurs de ne pas oublier cette option. Et s’ils souhaitent avoir des employés bilingues, on a des partenaires autour de la table qui peuvent leur donner des cours d’anglais », a expliqué Brigitte Duguay Langlais. Ce ne sont donc pas les ressources qui manquent pour les migrants qui veulent s’établir dans l’est de l’Ontario. Un plus grand potentiel d’accueil semanifeste notamment dans la région de Cornwall, selon Mme Duguay Langlais. « Cornwall a effectivement les infrastructures, elle possède tout ce dont une ville a besoin pour accueillir des immigrants francophones, comme le transport en commun par exemple. C’est ce qui limite un peu Prescott-Russell et le reste de SDG. Oui, on pourrait bâtir quelque chose de très intéressant à Cornwall. Mais pour le reste de la région, ce sont les mêmes défis

Sincèrement, je ne sais pas ce que l’on peut faire de plus. On est prêt à accueillir les jeunes dans nos écoles, on a de la place. On a du travail à faire. Une chance que nos partenaires sont engagés et persévérants, afin de réussir notre mission », a-t-elle expliqué. C’est ce qu’elle a pu constater lors de la récente crise des migrants syriens. « Pour la

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Pas de Pizza Hut, mais un possible développement pour l’ancienne Aubainerie

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La rumeur du retour de Pizza Hut à Hawkesbury, dans les anciens locaux de l’Aubainerie Entrepôt, a été démentie par le vice-président du développement du Harden Group, Chris Harden. Ce dernier indique cependant que la société immobilière est à la recherche d’un nouveau locataire pour les locaux de la Plaza Hawkesbury et qu’une annonce à cet effet pourrait être faite d’ici le printemps. Rappelons que l’Aubainerie Entrepôt a fermé son magasin de Hawkesbury au début de l’année. Ouverte en 2013, la succursale a été la première hors Québec pour l’Aubainerie Entrepôt, avec une surface de 11 120 pieds carrés.Avant la fermeture, plusieurs employés ont indiqué que l’achalandage n’était pas suffisant pour la surface de vente et pour justifier le prix du loyer. – Stéphane Lajoie

Le Carillon, Hawkesbury ON.

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Le vendredi 4 mars 2016

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