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JEUDI 27 OCTOBRE 2022
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Voitures électriques
◆ Un arsenal législatif doit être mis en place pour généraliser l’installation des bornes de recharge. ◆ Les stations-service disposant de bornes de recharge sont «juridiquement hors-la-loi». En attendant un hypothétique décollage L e segment des voi- tures électriques a le vent en poupe par- tout dans le monde. Les ventes augmen- Par C. Jaidani
Renault a, quant à lui, annon- cé la construction de Mobilize Duo sur le site Mellousa près de Tanger. Une chaîne de pro- duction est prévue spéciale- ment pour ce modèle. Mais sur le plan commercial, le Royaume reste à la traîne, et ce pour plusieurs considéra- tions. Le volume des ventes est en forte progression, mais il reste insignifiant par rapport à celui des voitures à motori- sations thermiques. Interrogés à ce sujet, certains professionnels du secteur livrent quelques explications. «La contrainte majeure est rela- tive à la faiblesse du nombre de bornes de recharge. Ce qui n’est pas incitatif pour encou- rager la mobilité interurbaine avec ce genre de véhicules. La plupart des clients possédant des voitures électriques le font pour un usage essentielle- ment urbain» , souligne Fabrice Crevola, directeur de Renault Commerce Maroc. Il faut rappeler que la marque
au losange était pionnière en introduisant des véhicules électriques au Maroc (Tweezy et Zoe) il y a une dizaine d’an- nées. Mais les ventes n’ont que peu évolué à cause de la problématique d’approvi- sionnement en électricité. En effet, le nombre de bornes de recharge au Maroc ne dépasse pas les 200. Elles sont ins- tallées essentiellement dans le réseau autoroutier, dans quelques hôtels et sites tou- ristiques. En France, à titre d’exemple, les bornes dépassent 70.000 unités et il est prévu de pas- ser à 100.000 dans quelques années. Il faut rappeler aussi que ce pays a lancé tout un dispositif juridique pour encourager l’utilisation de ces véhicules, notamment des lois imposant aux communes, aux entreprises et aux bâtiments nouvellement construits d’ins- taller des bornes de recharge. Pour Rachida Hanine, membre de l’Association marocaine
Sur le plan législatif, Hanine recommande de «réviser la loi sur la vente de l’électricité au Maroc. Juridiquement, seul l’ONEE possède ce droit et les régies de distribution par voie de délégation. Même les per- sonnes physiques ou morales qui autoproduisent, sont obli- gées de vendre l’excédent à l’ONEE. Du coup, les stations- service qui ont des bornes de recharge sont juridiquement hors-la-loi et les autorités n’interviennent pas. D’autant plus que ces stations le font uniquement pour l’image de la compagnie pétrolière, car les voitures électriques sont un concurrent direct de leur activité, qui est la vente de carburants». D’autres contraintes majeures ont été évoquées par Hanine. Cette fois, elles sont liées au coût d’acquisition élevé des voitures électriques et à l’état d’esprit de l’automobi- liste marocain. «Nous avons constaté que la plupart des automobilistes marocains n’ont pas la fibre écologique. C’est un aspect culturel qu’il faut travailler à travers la sen- sibilisation et beaucoup de communication. Aussi, les voitures électriques vendues actuellement sur le marché sont hors de portée de leur budget. En plus, la cotation de ces véhicules à l’occasion est très faible à cause de la durée de vie des batteries. C’est pour cela que les voi- tures thermiques ont toujours de l’avenir au Maroc» , conclut- elle. ◆
tent d’une façon exponentielle. La plupart des constructeurs ont amorcé un virage vers ce type de motorisations, y com- pris les firmes spécialisées dans les hypercars. Dans les pays développés, les gouvernements ont lancé une série de mesures pour donner une forte impulsion à cette catégorie de véhicules. A coup de subventions, que ce soit à la production ou à l’achat, le segment connaît un essor fulgurant. Le Maroc a investi, lui aussi, ce domaine sur le plan industriel. L’usine de Stellantis à Kenitra produit déjà Citroën AMI, une microcitadine à deux places pouvant atteindre une vitesse de 45 km/h et ayant une auto- nomie de 70 km. Le groupe
Le Maroc accuse un
sérieux retard pour déployer la voiture électrique, alors que la transition est en marche rapide à l’in- ternational.
de la mobilité durable, «le Maroc accuse un sérieux retard en ce qui concerne le déploiement de la voi- ture électrique, alors que la transition est en marche rapide à l’international. Il faut une décision poli- tique de grande ampleur à travers un programme de pointe comprenant
Il est primordial d’imposer aux com- munes, aux entre- prises et aux syn- dics d’immeubles de copropriété d’installer des bornes de recharge.
des mesures d’ordre législa- tif, technique et de soutien. Nous avons approché des par- lementaires pour sensibiliser le gouvernement à ce sujet, mais en vain».
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