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CULTURE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 27 OCTOBRE 2022
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Exposition
◆ Après avoir conquis le public tangérois, l'expo solo-show «Hana», qui donne à voir les fleurs, quintessence de la séduction, cultivées par l’artiste peintre Ilias Selfati, a rejoint les cimaises de l'American Arts Center de Casablanca depuis le 20 octobre 2022. Selfati, à fleur du pinceau
par leur consistance, lui permettaient de multiplier les jeux de transpa- rence et de superposition. Mais les fleurs lui manquaient. Restait à les faire repousser. Pour cette nouvelle exposition, il a donc eu l’idée… de les mettre en «toiles». Zen Premier effet : la force physique de ses peintures. Les couleurs et les formes palpitent. On sent la sûreté du geste, la rapidité de l'exécution. Un type qui a une image en tête et qui la plie aux dimensions de la toile, instantanément. On ne sait pas d'où ça vient, mais c'est là, toujours vivant, toujours flamboyant. Ainsi, l'impres- sion du magistral ne venait donc sans doute que de cette manière zen d'épurer le traitement du motif, en le dessinant complètement fluide, jamais entravé ni contrarié avec des couleurs pures qui s'accordent entre elles sans heurts ni contrastes. Rien de tape-à-l'œil. Un génie d'enfant, donc. Un Mozart du pinceau, un Selfati qui indique le tempo. On l’imagine bien ne jamais faire de dessin préparatoire, dessi- nant le nez collé contre la surface sans s'arrêter, plusieurs heures d'affi- lée si besoin. C'est la définition du génie : simple exécutant d'une chose plus grande que lui. On pensait avoir tout dit, tout vu, tout entendu (un Selfati contre le racisme, un Selfati dénonciateur des dangers que court l’individu par rapport aux Etats, les sociétés, les guerres, etc.), et pourtant, le (re)voilà qui se révèle «amour» avec «Hana». Ses myriades de fleurs embrassent le regardeur, le font venir, l’introduisent dans un monde onirique à la lisière du fantas- tique. ◆
sur les cimaises de l’American Arts Center de Casablanca. Il est composé d’une série d'aquarelles fraîches, prô- nant le motif floral. Ceci dit, l'expo ne s'appelle pas «fleur» car ça sonnerait un peu Baudelairien, mais «Hana», histoire de dire qu'elle est dessinée à main levée, et non fixée d'avance. Pendant deux décennies, Selfati s’est évertué à peindre une forêt. Mais une fascinante et troublante forêt, où l’on (re)trouve des formes connues et méconnues, hybrides, mais ô com- bien magnétisantes. Il y juxtaposait des insectes, animaux, silhouettes chevalines, créatures étranges, qui,
L lias Selfati, ce n'est pas du tout ce que l'on croit voir. C'est mieux. Beaucoup plus beau, plus sensible, beau- coup plus sérieux et plus sexy que l’attitude qu’il dégage (tatouages, piercings et cheveux cou- pés à ras tel un skinhead; le crâne rasé comme un moine japonais se logeant dans les sanctuaires et les temples…). Pour s'en apercevoir, il suffit de suivre le parcours, proposé depuis jeudi 20 octobre, par la galerie tangéroise Kent Par R. K. H.
Un Mozart du pinceau, un Selfati qui indique le tempo.
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