FNH N° 1037 (2)

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 30 SEPTEMBRE 2021

www.fnh.ma

Commerce extérieur

◆ Les exportateurs nationaux attendent beaucoup du prochain gouvernement. ◆ La fiscalité des exportations nationales ainsi que le transport maritime (fret), dont le coût a enregistré une hausse considérable, devront être traités comme une urgence. Les exportateurs peaufinent déjà leurs doléances

l’économie nationale, doit être pris en charge par un ministre ou secrétariat d’Etat dédié. Au cours des dernières années, l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) n’a cessé d’alerter sur le fait que sous le magistère de El Otmani, les Lois des Finances ne contenaient aucune dispo- sition en faveur de l’export. Bien au contraire, les avan- tages dont bénéficiaient les exportateurs et qui devaient être considérés comme un soutien légitime et opportun, au regard de la centralité de l’export pour l’économie nationale, ont tout simplement été supprimés. Face à cette situation, il est plus que légitime d’interpel- ler Hassan Sentissi, président de l’Asmex, sur les attentes des exportateurs nationaux envers le prochain gouverne- ment, lequel sera dirigé par Aziz Akhannouch. Deux priorités à régler «En raison des promesses non tenues du gouvernement El Otmani, nous attendons beau- coup du prochain gouverne- ment. Pour l’Asmex, l’urgence se situe au niveau de deux questions principales. Ces dernières sont liées à la fis- calité des exportations natio- nales et au transport maritime (fret), dont le coût a enregistré une hausse considérable» , fait observer l’homme d’affaires et numéro 1 de l’Asmex. L’Association, avec l’appui de ses partenaires, s’attèle à accélérer la transition éner-

gétique des opérateurs natio- naux. Les exportateurs maro- cains doivent dès à présent être outillés afin d’être en mesure de franchir la barrière écologique qui sera dressée aux frontières européennes pour les exportations (hors EU) à partir de 2023. Par ailleurs, au sujet de la logistique, un maillon essentiel de la compétitivité des ventes à l’étranger, les exportateurs nationaux mettent l’accent sur l’impératif de la recons- titution de la flotte nationale de navires et la mise en place du pavillon marocain. La créa- tion de la flotte nationale de navires serait une judicieuse réponse face au coût prohibitif de la logistique pour les expor- tateurs. Sachant qu’à terme, ces derniers sont appelés à investir de lointains marchés émergents, et surtout porteurs (Inde, Chine, Brésil, etc.). Le défi logistique est de taille, sur- tout si l’on sait que le Maroc ne disposerait que de deux cargos pour le fret aérien au moment où un pays comme l’Ethiopie en dénombre près de 40 (www. fnh.ma). Au final, du côté de l’Asmex, l’on fait savoir que des équipes travaillent d’ores et déjà dans l’optique d’une prochaine rencontre avec le gouvernement Akhannouch. «Nous penchons pour l’organi- sation de discussions portant, entre autres, sur les doléances des exportateurs, les assises des exportations et la mise en place d’un contrat-programme en faveur d’un secteur qui a besoin de soutien». ◆

Selon Sentissi : «Face aux promesses non tenues du gou- vernement El Otmani, nous attendons beau-

coup du prochain gouvernement».

aussi que 1% des exporta- teurs marocains, soit une cin- quantaine de sociétés, réalise plus de la moitié (55%) du total des exportations. 5% des exportateurs concrétisent les quatre-cinquièmes des expor- tations totales du pays (77%). A cela, s’ajoutent le nombre limité de produits exportés en comparaison à ceux achetés à l’étranger et la forte concen- tration des expéditions maro- caines sur le Vieux continent. Les chiffres mis en relief dans le budget économique explo- ratoire 2021 (HCP) montrent que le déficit commercial devrait se creuser, en pas- sant de 16,3% du PIB en 2020 à 16,9% du PIB en 2021. Au regard de tout ce qui précède, il est clair que le gouvernement sortant n’a pas érigé au rang des priorités les exportations nationales. Autre preuve évi- dente, seul un département au sein d’un ministère a été dédié au commerce extérieur qui, eu égard à son importance pour

P lusieurs éléments factuels montrent, de façon flagrante, les carences des politiques publiques visant à accroître substantiel- lement les exportations natio- nales, dont les multiples avan- tages sur l’économie natio- nale ne sont plus à démontrer (devises, emplois, croissance). A titre illustratif, le rapport de l’Institut marocain d’intelli- gence stratégique (IMIS) inti- tulé «Maroc 2020- 2030, la décennie de la montée en puis- sance» , a relayé une palette de données fort intéressantes. Celles-ci devraient comman- der de la part du prochain gouvernement un fort enga- gement en matière de com- merce extérieur. Le document de l’IMIS a mis en évidence le nombre réduit et stagnant d’exportateurs que compte le Maroc (entre 5.000 et 6.000). Le même rapport mentionne Par M. Diao

Le déficit commercial devrait se creuser, en passant de 16,3% du PIB en 2020 à 16,9% du PIB en 2021.

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