un risque possible de glissement de terrain en raison de la présence d’argile Leda. L’argile Leda est instable et peut devenir liquide très rapidement sous l’effet du stress. Les importants gisements autour de Lemieux représentaient un risque de glissement de terrain. LEMIEUX DISPARAÎT En 1989, le village de Lemieux a été re- connu officiellement comme site à risque et leministère des Richesses naturelles de l’Ontario est intervenu. Des consultations avec les représentants du canton et les résidents de la région ont mené à une entente pour que le gouvernement provin- cial rachète les diverses propriétés et aide les résidents à déménager dans d’autres collectivités voisines, situées dans des zones sécuritaires loin de Lemieux. Une fois tous les résidents du village éva- cués, les bâtiments ont tous été démolis. Le dernier était l’église du village, qui est tombée sous le pic des démolisseurs le 4 août 1991. Le village de Lemieux n’existait plus. Pendant deux ans, après le départ du dernier propriétaire de Lemieux, il ne s’est rien passé dans la nouvelle ville fantôme, jusqu’en 1993. LA GRANDE GLISSADE La ferme familiale de John et Eleanor Bradley était située près du village de Lemieux. La famille Bradley exploitait une ferme dans la région depuis un siècle et John Bradley a siégé pendant plus de deux décennies aux conseils municipaux locaux. Lorsque le gouvernement pro- vincial a décidé d’évacuer le village, M. Bradley, qui avait environ 90 ans, était réticent à quitter la terre que sa famille avait cultivée pendant plusieurs généra- tions. Mais à la fin, il l’a fait. Il est décédé à l’âge de 93 ans, peu de temps après sa réinstallation. Il n’a jamais vu ce qui est arrivé aux terres agricoles sur lesquelles sa famille travaillait depuis des générations. Pendant des années, de nombreux résidents de la région avaient remarqué qu’une partie des terres de la ferme Bradley ne semblait jamais s’assécher pendant les périodes chaudes de l’été, contrairement aux autres fermes de la
s’étendait sur 320mètres de large et plon- geait de 18 mètres jusqu’à la rivière. Une partie de la route de comté 16 est tombée dans le cratère. Un homme du coin et sa camionnette étaient sur cette route lorsqu’elle s’est effondrée, l’emportant avec son véhicule. Il a souffert de plusieurs fractures, mais il a survécu jusqu’à ce que les sauveteurs le retrouvent plus tard, pour raconter l’histoire. Personne n’est mort dans le glissement de terrain de Lemieux, en 1993, qui s’est produit à l’extérieur de l’endroit où se trouvait le village. Mais le fait que le glis- sement lui-même ait eu lieu a prouvé la valeur de l’étude de sol de la SNC, puisque d’autres glissements de terrain plus petits se sont produits dans la région depuis cette grande glissade. VILLE FANTÔME Personne n’est jamais revenu à Lemieux. Le cimetière du village est toujours ouvert aux visiteurs. Le gouvernement provincial a installé une plaque commémorative près du cimetière, sur ce qui était autrefois la rue principale du village, expliquant brièvement l’histoire de Lemieux et les raisons de sa disparition. Le coût du glissement de terrain de Lemieux est estimé à 12,5 millions de dollars, incluant à la fois le coût pour le gouvernement de racheter le village et de relocaliser ses habitants, et plus tard les coûts du nettoyage après le glissement lui-même. Un an après le glissement de terrain de Lemieux, la SNC a lancé un programme de revégétalisation en ensemençant le site avec de l’herbe ou d’autres végétaux, ainsi que 7600 semis d’arbres, pour aider à stabiliser le sol et commencer à restaurer la zone comme habitat faunique. Mais plus personne ne vit à Lemieux. Il y a encore des gisements d’argile Leda dans la région et un autre glissement pourrait se produire, quelque part le long de la rivière, dans l’avenir. La SNCmène une campagne d’information continue, pour informer les propriétaires fonciers à proximité des risques potentiels.
Un chemin de terre conduit au cimetière paroissial, tout ce qui reste aujourd’hui du village de Lemieux. —archives
Le gouvernement de l’Ontario a installé une plaque près du centre de l’ancien site du village de Lemieux. —archives
région. La raison en est devenue évidente en 1993, lorsque les dépôts d’argile Leda sous la partie centrale de la ferme Bradley se sont soudainement liquéfiés, à la suite de fortes et constantes pluies en juin de la même année. Il n’y a presque pas eu d’avertissement.
En l’espace d’une heure, des millions de mètres cubes de sable, de limon et d’argile liquide se sont effondrés dans la rivière Nation Sud, créant un barrage soudain qui a retenu la rivière sur plus de trois kilomètres pendant plusieurs jours. Le cratère laissé par le glissement
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Le cimetière du village est tout ce qui reste aujourd’hui de Lemieux, une des villes fantômes de l’Ontario. Les résidents du petit village situé sur la rivière Nation Sud ont tous été évacués entre 1989 et 1991, parce que le gouvernement provincial avait déterminé que le village présentait un risque potentiel de glissement de terrain. Deux ans après le départ de la dernière personne de Lemieux, un glissement dévastateur s’est produit le long de la rive de la rivière près de la limite du village. —archives
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