FNH N° 1096

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FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 16 FÉVRIER 2023

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Industrie

◆ Le développement de ces deux branches a pu se concrétiser grâce à la mise en place d’écosystèmes. ◆ Les autres activités sont pénalisées par la concurrence étrangère, la faible maîtrise du coût de production et de la chaîne logistique. Pourquoi l’automobile et l’aéronautique cartonnent L’ industrie natio- nale a pris un nouvel élan avec le plan d’accé- lération indus- Par C. Jaidani

ministre de l’Industrie et du Commerce, «le Maroc aura une capacité de production d’un million de véhicules d’ici 2025, un volume qui pourrait être doublé d’ici 2030». Un objec- tif à portée de main, puisque le Royaume maîtrise actuelle- ment toute la chaîne de valeur, avec des sites de fabrication de dernière génération permet- tant une optimisation de la pro- duction. Pour sa part, le taux d’intégration devrait passer de 64% actuellement à 80% à l’horizon 2030. Pour l’aéronautique, le Maroc est devenu un hub industriel attractif et compétitif pour les industriels et les investisseurs. Il s’ouvre à de nouveaux métiers et intègre des technologies innovantes. Aujourd’hui, plus de 140 entreprises opèrent dans ce secteur. La filière, qui emploie 20.000 personnes, réalise un

chiffre d’affaires à l’export de deux milliards de dollars et pré- sente un taux d’intégration de 40%, une croissance moyenne de 20% par an, soit 4 fois plus que la moyenne mondiale et 5 fois la croissance du PIB. Dans d’autres filières indus- trielles, comme la branche pharmaceutique, le textile et le cuir, le Maroc a également réa- lisé des performances remar- quables. Mais il n’arrive pas à avoir le même positionnement de référence que celui de l’au- tomobile et de l’aéronautique. La production et les exporta- tions demeurent fluctuantes au gré des marchés et des années. « L’automobile et l’aéronautique ont pu se forger une place de choix dans l’industrie natio- nale. Ce sont deux activités qui ont pu réussir cette politique des écosystèmes industriels

ronautique» , affirme Youssef Idrissi, professeur d’écono- mie industrielle à l’Université Hassan II de Casablanca. Pour les autres filières indus- trielles, la situation se présente différemment. Certes, chaque branche a ses propres spécifi- cités et ses contraintes, mais le point commun est qu’il n’existe pas de champions de dimen- sion internationale pour assurer le rôle de locomotive. «L’industrie pharmaceutique nationale présente des fonda- mentaux solides et aussi des perspectives d’avenir promet- teuses. De nombreuses entre- prises ont pu non seulement fournir adéquatement le mar- ché local, mais aussi exporter et installer des sites de pro- duction à l’étranger, notam- ment en Afrique. Mais elles ne peuvent atteindre la dimension internationale. Car l’activité est très capitalistique et elle est adossée à une plateforme de recherche et de dévelop- pement très solide que seuls les grands laboratoires pos- sèdent» , affirme Drissi. Pour les autres activités indus- trielles les plus importantes, les réalisations sont mitigées. Les filières du textile, du cuir et de l’agroalimentaire maintiennent le cap, mais elles sont vulné- rables, prêtant le flanc à plu- sieurs facteurs, notamment la concurrence internationale, la maîtrise des coûts de produc- tion et la chaîne logistique. ◆

trielle (2014-2020) et le plan de relance industrielle (2021-2023). Pour la période 2022-2030, une nouvelle stratégie est arrêtée avec des objectifs encore plus ambitieux. Elle zoome sur 14 secteurs d’activité structurés autour de 54 écosystèmes industriels. Jusqu’à présent, l’automobile et l’aéronautique sont les filières qui ont le plus donné de résultats probants. En dépit d’une concurrence acharnée à l’international, les filiales marocaines des groupes Renault et Stellantis ont enre- gistré des performances remar- quables. Comme l’a révélé dernièrement Ryad Mezzour,

Pour les autres filières industrielles, il n’existe pas de champions de dimension internatio- nale pour assurer le rôle de locomo- tive.

en fédérant des groupes d’entreprises autour de «locomotives» porteuses de projets d’écosystèmes. Ces locomotives peuvent être des leaders indus- triels nationaux, des grou- pements professionnels

La politique des écosystèmes ne

peut réussir sans la présence de cham- pions industriels.

ou encore des investisseurs étrangers. L’essor de l’auto- mobile et de l’aéronautique au Maroc n’aurait pu se concré- tiser sans l’engagement pro- fond de grands constructeurs mondiaux, à l’image de Renault et Stellantis pour l’automobile, et Boeing et Airbus pour l’aé-

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