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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 16 FÉVRIER 2023
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d'un produit donné devient excessivement cher, le gouvernement doit appliquer l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence, qui stipule que «des mesures temporaires contre des hausses ou des baisses excessives de prix, motivées par des cir- constances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anor- male du marché dans un sec- teur déterminé, peuvent être prises par l’administration, après consultation du Conseil de la concurrence. La durée d’application de ces mesures ne peut excéder six mois pro- rogeable une seule fois par l’administration» . Enfin, ces défenseurs des droits du consommateur sou- lignent le rôle primordial du citoyen dans la lutte contre cette hausse des prix. «Si cette crise est là, c’est aussi pour remettre les pendules à l’heure. Gouvernement, fournisseurs et consommateurs doivent tous œuvrer pour maintenir la sta- bilité des prix. Le consomma- teur doit changer ses habitudes de consommation en évitant le gaspillage et en achetant uniquement ce dont il a besoin. C'est malheureux que des pro- duits de première nécessité finissent au dépotoir» , souligne Bouazza Kherrati. Dans cette même veine, Ouadi Madih relève que «le consom- mateur doit rationaliser sa consommation et savoir com- ment gérer ses achats. On ne peut pas, par exemple, ache- ter deux kilos de tomates pour ne consommer qu’un seul et jeter l’autre. En réduisant nos achats, cela peut contribuer à diminuer le prix, car lorsqu’un commerçant s’aperçoit en fin de journée qu’il n’a pas réussi à vendre une grande partie de sa marchandise, il sera obligé de baisser les prix, ce qui va permettre aux nécessiteux d’en acheter aussi» , conclut-il. ◆
Bien que l'offre dépasse largement la demande, le Maroc est confronté à la hausse des prix à la consommation.
marchandises. Or, ce n’est pas le cas. «L’impact de cette subvention accordée aux transporteurs n’a pas eu les résultats escomptés. Finalement, le consommateur ne gagne rien. Pire encore, cer- tains transporteurs ont même augmenté leurs prix. Nous avons à plusieurs reprises fait part de cela auprès des pré- fectures, et on nous explique que ces gens augmentent leurs prix à cause de la conjoncture actuelle, alors que justement ils sont subventionnés pour ne pas le faire» , déplore Ouadi Madih. Par ailleurs, il souligne que le gouvernement doit agir le plus rapidement possible afin d’éviter le scénario de 2018, où le Maroc a connu un large mouvement de boycott visant trois marques commerciales accusées de pratiquer des tarifs excessifs. «Les citoyens sont conscients de ce qui se passe; le gouvernement n’a rien fait pour eux. Nous avons demandé la mise en place de certaines mesures, mais cela n’a pas été pris en considé- ration. Qu’attend le gouver- nement pour agir ? Que le peuple marocain sorte dans les rues pour protester contre cette injustice ? Ou qu’on pro-
médiaires existent depuis belle lurette, mais quelles mesures ont été prises pour essayer d’y mettre fin ? Il est indispen- sable de prendre des mesures draconiennes et strictes afin que le consommateur se sente protégé» , martèle Ouadi Madih. Des mesures jugées fébriles Pour faire face à la cherté de la vie, le gouvernement a mis en place différentes mesures. S’exprimant au Parlement sur ce sujet, la ministre de l'Eco- nomie et des Finances, Nadia Fettah, a rappelé que l’exécutif a maintenu les subventions des matières premières, à savoir le gaz butane, le blé et le sucre, et a subventionné les prix de l'eau et l'électricité. Il a aussi mobi- lisé une aide directe pour les transporteurs et a suspendu la TVA à l'importation des bovins domestiques. Néanmoins, ces mesures sont considérées comme étant inefficaces étant donné que les prix continuent leur tendance haussière. A ce jour, 9 tranches de subven- tion ont été accordées aux pro- fessionnels du transport rou- tier, soit plus de 4 milliards de dirhams. Le but de cette opération est de leur permettre de ne pas répercuter la flambée des prix des carburants sur les
cède au boycott de certains produits ? Le gouvernement n’a rien retenu de la leçon de 2018. Le boycott est très dan- gereux pour l’économie d’un pays…» , précise-t-il. Réduction des taxes sur le carburant, «un must» Pour faire face à cette flambée des prix, le président de la FNAC indique que l'exécutif doit, entre autres, procéder à la réduction de la taxe inté- rieure de consommation (TIC) et de la TVA sur le carburant. «Il faut sérieusement penser à réduire la TIC et la TVA sur le carburant. Aujourd’hui, nous vivons une situation catastro- phique qui n'empêche pas le gouvernement de continuer de gagner beaucoup d'argent sur le dos des consommateurs grâce à la taxe sur le carburant. En termes de recettes, on parle de 18 milliards de dirhams rien que sur ce produit. En 2015, on avait dit qu’on va libéraliser le carburant et qu’en parallèle un fonds d’aide aux citoyens démunis sera mis en place. Effectivement, les prix du car- burant ont augmenté, mais le fonds d’aide n’a jamais vu le jour» , fait-il remarquer. De son côté, Bouazza Kherrati indique que si jamais le prix
Le gouver- nement doit agir le plus rapidement possible afin d’éviter le scé- nario de 2018 où le Maroc a connu un large mouve- ment de boy- cott visant trois marques commerciales accusées de pratiquer des tarifs exces- sifs.
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