our scope to include artists from the same era.” A painting by Gérard Schneider got the ball rolling. “His daughter came to the gallery one day. We got on well, met up again and she entrusted us with her father’s works.” A first exhibition led to others with works by Mark Tobey, Sam Francis and Paul Jenkins, and little by little furniture fizzled out. At the same time, Diane’s attention was drawn to forgotten post-war artists such as Huguette Arthur Bertrand, Marie Raymond and Sanyu. Within a few years, the gallery’s identity was firmly established and the couple had won the esteem of their peers and a number of keen collectors. To move up a gear, however, they needed more space. In 2016, Diane and Khalil found what they were looking for just two streets away, near Saint-Thomas- d’Aquin Church. However, as a new page was turned, tragedy struck with the premature death of Khalil. With the support of her two associates Astrid de Monteverde and Mathilde Gubanski, Diane courageously got back on her feet and continued the adventure with the same brand name, Polignac & Chazournes, which she wouldn’t change for the world. As her intuitions, her discoveries and her “coups de coeur” covered her walls, works by Robert Helman, Roswitha Doerig and Jean Miotte were brought back from near obscurity. Each exhibition is accompanied by a book or, in the case of Gérard Schneider, a catalogue raisonné. “We are in the process of compiling one for his wife, American artist Loïs Frederick.” An exception that proves the rule, she also exhibits a very – perhaps too – well- known artist: Bernard Buffet. “Love him or hate him, he painted some truly extraordinary works.” After meeting Ramucho, she also hung the latter’s mother Matta’s paintings. Her latest discovery is Sergio de Castro. “Although well-known during his lifetime, he then completely fell off the radar.” Today, Diane’s expertise is keenly sought-after by contemporary art galleries, which are increasingly opening up to the secondary market. For example, Emmanuel Perrotin who now shares Gérard Schneider with her, and Almine Rech has just asked her to join her to represent Jean Miotte. “It’s good, it boosts the market.” •
Opus 493 , de Gérard Schneider, 1951.
et le mobilier scandinave. Tous leurs week- ends étaient occupés à chiner. Quand ils rentrent en France en 2008, elle se dit qu’elle pourrait peut-être en faire un second métier. Elle commence par vendre sur internet, puis aux Puces du design, sur le canal Saint-Martin, avant d’ouvrir finalement une galerie rue de Lille. Il n’est alors pas encore question de peinture. « C’est venu progressivement. En nous intéressant aux meubles des années 50, nous avons élargi nos recherches aux artistes de la même époque. » Un tableau de Gérard Schneider bouleverse les choses. « Sa fille a poussé un jour la porte de la galerie. Nous avons sympathisé, nous nous sommes revus, la confiance s’est installée et elle nous a confié le fonds d’atelier de son père. » Une première exposition en entraîne d’autres autour de l’expressionnisme abstrait, comme Mark Tobey, Sam Francis, Paul Jenkins, et peu à peu les meubles disparaissent. Parallèlement, Diane s’intéresse à des artistes de l’après-guerre oubliés, comme Huguette Arthur Bertrand, Marie Raymond ou encore Sanyu. En quelques années, l’identité de la galerie se forge. Un créneau pas facile, mais où le couple conquiert l’estime de ses pairs et de quelques collectionneurs avisés. Pour passer à la vitesse supérieure, il faut un plus grand espace. Diane et Khalil le trouvent deux rues plus loin, près de l’église Saint-Thomas-d’Aquin. Nous sommes en 2016. Une nouvelle page débute, mais tragiquement : le jeune
homme meurt prématurément. Diane fait front, épaulée par ses deux collaboratrices Astrid de Monteverde et Mathilde Gubanski, et continue l’aventure. L’enseigne est toujours là : Polignac & Chazournes. Elle n’y touchera pas. En revanche, sur ses murs blancs, elle laisse libre cours à ses coups de cœur, ses intuitions, ses découvertes. Elle creuse son sillon et remet dans la lumière Robert Helman, Roswitha Doerig, Jean Miotte. À chaque fois, elle prolonge l’exposition par un livre, voire un catalogue raisonné comme pour Gérard Schneider. « Nous sommes en train de réaliser celui de son épouse, la peintre américaine Loïs Frederick. » Exception qui confirme la règle, elle expose aussi un artiste très – trop – connu : Bernard Buffet. « On aime ou on déteste, mais il a peint des toiles extraordinaires. » Elle accroche également les tableaux de Matta, après avoir fait la connaissance de son fils Ramucho. Mais la dernière découverte dont elle est fière s’appelle Sergio de Castro. « Il a été célèbre de son vivant, puis a complètement disparu des radars. » Aujourd’hui, son expertise est recherchée par les galeries d’art contemporain, qui s’ouvrent de plus en plus au second marché. Exemple avec Emmanuel Perrotin qui se partage dorénavant avec elle Gérard Schneider ou Almine Rech qui vient de lui demander de s’associer pour représenter Jean Miotte. « C’est très bien, ça dynamise le marché. » •
www.dianedepolignac.com
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