Magazine Belles demeures de France

Exposition Marteen Baas à Paris en 2018.

Inauguration de l’espace à Los Angeles avec Nacho Carbonell en 2022.

Rick Owens dans la galerie de Londres en 2019.

J usqu’où iront-ils ? C’est ce que se demande depuis déjà un moment le petit milieu de la décoration et de l’art. Car l’expansion des Carpenters, comme tout le monde les a vite surnommés, fascine, intrigue, agace… Lorsqu’ils ouvrent leur première galerie en 2006 à Londres, Julien Lombrail et Loïc Le Gaillard ont une idée bien précise de ce qu’ils souhaitent présenter dans cet ancien atelier de menuisier, qui est à l’origine de leur nom : Carpenters Workshop Gallery. À rebours du design épuré et fonctionnel, ils vont promouvoir les créations de jeunes designers qui flirtent avec l’œuvre d’art et dont le but n’est pas d’être utile au plus grand nombre. Beaucoup d’entre eux sont passés par la Design Academy Eindhoven, comme Maarten Baas, Nacho Carbonell, les Verhoeven Twins, Sebastian Brajkovic, Studio Drift. À l’époque, les deux amis d’enfance devenus galeristes par passion sont seuls sur ce segment. Les autres marchands vendent du design historique ou des pièces à la modernité élégante et racée. Mais, avec l’engouement pour l’art contemporain, une nouvelle clientèle apparaît et le duo va être parfaitement en phase avec cette jeune génération de

collectionneurs qui rêve d’intérieurs entièrement signés. Et quoi de mieux que de faire cohabiter une toile de Christopher Wool et une sculpture de Thomas Houseago avec un luminaire de Nacho Carbonell et un cabinet asymétrique de Maarten Baas ? Ce positionnement qui se révèle vite payant permet aux Carpenters d’ouvrir en 2011 une deuxième galerie à Paris, où sont leurs racines. « C’est aussi l’endroit où l’artisanat est le meilleur. Nos pièces sont réalisées en série limitée et doivent être impeccables. Elles ont une dimension artistique, mais il faut que les finitions soient irréprochables. » Conscients que c’est la pierre angulaire de leur réputation, ils rachètent en 2015 leur fonderie pour maîtriser la production et investissent un énorme entrepôt de 8 000 mètres carrés près de Roissy, pour concevoir, fabriquer et stocker les pièces de leurs designers, avant leur expédition à travers le monde. Parallèlement, ils multiplient leur présence dans les foires internationales, où leurs créations atypiques séduisent de plus en plus. Séduits par leur démarche et leur succès, des designers iconiques comme Andrea Branzi ou les frères Campana les rejoignent.

Julien Lombrail and Loic Le Gaillard Design’s Gagosian gallery The duo behind the Carpenters Workshop Gallery has set out to conquer the world of collectors, with the same clout as major contemporary art galleries. Take, for example, the 4,000 sqm site opening today in London. By Éric Jansen How far will they go? A question that has been voiced by many in the world of decoration and art for a while now, for the success of the Carpenters, as they were rapidly nicknamed, fascinates, intrigues and, to some, even bugs... When they opened their first gallery in 2006 in London, Julien Lombrail and Loïc Le Gaillard had a very precise idea of ​what they wanted to present in the former carpenter’s workshop from which they got their name: Carpenters Workshop Gallery. Not for them pure and functional design, they wanted to promote the creations of young designers were not striving to be “useful” to as many as possible. Among those who passed through the Design Academy Eindhoven are Maarten Baas, Nacho Carbonell, the Verhoeven Twins, Sebastian Brajkovic and Studio Drift. At the time, the two childhood friends whose shared passion had led

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