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LES DROITS DE DOUANE SUR L’ACIER À NOUVEAU SUR LA TABLE
GREGG CHAMBERLAIN Initiative de journalisme local (IJL) 5SJCVOF&YQSFTT nouvelles@eap.on.ca
Le président Donald Trump a décidé de taxer les exportations canadiennes d’acier vers les États-Unis. La question est maintenant de savoir comment cela affectera l’un des plus grands et des plus anciens employeurs de la région de Prescott-Russell. Lundi soir, M. Trump a signé un décret imposant des droits de douane de 25 % sur toutes les exportations étrangères d’acier et d’aluminium vers les États-Unis. M. Trump a déclaré qu’il n’y avait pas d’exception et les entreprises canadiennes du secteur de l’acier et de l’aluminium demandent au gouvernement fédéral de prendre des mesures de rétorsion en imposant des droits de douane sur les importations américaines au Canada. La décision de M. Trump revient sur la promesse qu’il avait faite le mois dernier de reporter d’un mois les menaces de droits de douane sur les exportations canadiennes et mexicaines vers les États-Unis. Sa décision d’imposer des droits de douane se limite désormais aux importations d’acier et d’aluminium vers les États-Unis, mais elle élargit le champ d’application à toutes les importations de ces produits métalliques aux États-Unis en provenance de tous les pays. La nouvelle barrière tarifaire entre en vigueur le 12 mars. À l’heure actuelle, le gouvernement fédéral attend la notification PGàDJFMMFEF8BTIJOHUPO%$DPODFSOBOU le décret tarifaire du président avant
U.S. President Donald Trump will impose a 25-per-cent tariff on Canadian steel imports to his country starting next month. Ivaco Rolling Mills in L’Orignal ships almost 60 per cent of its steel products to the U.S. (Ivaco Rolling Mills Ltd.) d’annoncer sa propre réponse.
M. Trump prétend que l’imposition de droits de douane sur les importations d’acier contribuera à renforcer les entreprises sidé- rurgiques américaines. Mais les analystes financiers ont fait remarquer que chaque fois qu’un droit de douane est imposé sur un produit importé de l’étranger, le coût de ce droit est répercuté sur les consommateurs. Cela signifie que tout ce qui est vendu aux États-Unis et qui est fabriqué à partir d’acier canadien coûtera plus cher aux Américains. Laminoirs Ivaco, située près du village de L’Orignal dans le canton de Champlain, fait partie de l’économie régionale de Prescott- Russell depuis 1971 et emploie plus de 600
personnes. Heico Holdings Inc. a acquis Ivaco en 2004. Ivaco produit des billettes EBDJFSFUEVàMNBDIJOFMBNJOÊ&OWJSPO 60 % de ses produits sont destinés à des clients américains et environ 40 % à des clients canadiens. L’entreprise vend parfois de petites quantités de fil machine et de billettes à d’autres marchés, mais le marché nord-américain représente 99,8 % de ses produits. Les représentants de l’entreprise ont déclaré par le passé qu’il existait une stratégie pour faire face à toute situation tarifaire, si elle se produisait.
Lorsque M. Trump a annoncé le mois dernier son projet initial de droits de douane de 25 % sur toutes les importations cana- diennes et mexicaines aux États-Unis, les responsables d’Ivaco Rolling Mills Ltd. à L’Orignal ont adopté une approche « atten- tiste » pour voir si M. Trump mettrait sa menace à exécution ou non. La position de l’entreprise à l’époque était que la menace de tarifs douaniers de M. Trump était une « tactique de négociation » pour pousser à la renégociation de l’actuel Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique "-&6$.
LES PRODUCTEURS CANADIENS D’ACIER SONT PRÉOCCUPÉS PAR LES TARIFS DOUANIERS
Cobden a rappelé que, lorsque le président Trump a imposé des tarifs sur l'acier cana- dien en 2018, «nous avons été témoins d'importantes perturbations et de préjudices de part et d'autre de la frontière, qui ont nui aux États-Unis et au Canada». «L'économie canado-américaine est très intégrée et génère des échanges commer- ciaux de 20 milliards $ pour l'acier entre nos deux pays. 40 % des importations d'acier du Canada viennent des États-Unis», a-t-elle souligné. Mme Cobden a appelé «de toute urgence» le gouvernement fédéral à «agir de nouveau avec détermination pour lutter contre cette menace et à faire en sorte que toute mesure prise contre notre secteur donne lieu à des mesures de rétorsion». La classe politique réagit &OSÊQPOTFÆMBOPVWFMMFNFOBDFEV président Trump, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a fait valoir que l’acier et l’aluminium du Canada «sou- tiennent des secteurs clés» aux États-Unis, dont la défense et la construction navale et automobile. j/PVTDPOUJOVFSPOTÆEÊGFOESFMF$BOB - da, nos travailleurs et nos industries», a-t-il promis dans une publication sur le réseau social X. De son côté, le premier ministre du Québec, François Legault, a noté sur X que le Québec exporte 2,9 millions de tonnes
d’aluminium aux États-Unis, soit 60 % de leurs besoins. «Préfèrent-ils s’approvisionner en Chine?», a-t-il suggéré. Dans la même publication, il a ajouté que «tout cela démontre qu’on doit commencer à renégocier notre entente de libre-échange avec les États-Unis au plus vite et ne pas attendre la révision prévue en 2026». Le Syndicat des Métallos a lui aussi fermement condamné le plan du président Trump, la qualifiant d’«attaque directe contre les travailleuses et les travailleurs». j/PVTBWPOTEÊKÆWÊDVDFUUFTJUVBUJPO par le passé et nous savons que ce genre de mesures irréfléchies ne fonctionnent pas, nuisent aux emplois, déstabilisent les industries et créent de l’incertitude dans toute l’économie, des deux côtés de la GSPOUJÍSFv BNBSUFMÊ.BSUZ8BSSFO EJSFDUFVS national canadien des Métallos, dans un communiqué. Même son de cloche du côté du président international du Syndicat des Métallos — qui regroupe 850 000 membres au Canada, aux États-Unis et dans les Caraïbes —, Dave McCall, qui a rappelé que «le Canada n’est pas le problème». «Au lieu de guerres commerciales irres- ponsables, nous avons besoin de politiques qui renforcent le secteur manufacturier et protègent les bons emplois dans les deux pays», a-t-il affirmé.
Catherine Cobden, President and CEO of the Canadian Steel Producers Association, attends a summit in Ottawa on Wednesday, April 19, 2023. (Sean Kilpatrick, The Canadian Press)
LA PRESSE CANADIENNE Les producteurs canadiens d'acier se disent «profondément préoccupés» par la décision du président américain, Donald Trump, d'imposer des tarifs doua- niers ciblés sur leur secteur et celui de l'aluminium. Selon la présidente et cheffe de la direction de l'Association canadienne des producteurs d'acier, Catherine Cobden, de tels tarifs de 25 % sur toutes les importa- tions d'acier et d'aluminium aux États-Unis auraient des effets «dévastateurs». «Cibler l'acier et l'aluminium canadiens est totalement infondé et injustifié, et nous devons prendre des mesures de rétorsion immédiatement», a plaidé Mme Cobden dans un communiqué publié dimanche soir. Dimanche, M. Trump a déclaré qu'il impo- sera des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d'acier et d'aluminium aux
États-Unis, y compris pour le Canada et le Mexique. Il a mis cette menace à exécution lundi soir avec la signature d'un décret. Il ne s'agit pas d'une première, puisque M. Trump avait imposé des droits de douane de 25 % sur l'acier et de 10 % sur l'alumi- nium en mars 2018, lors de son premier mandat. Le Canada avait d'abord bénéficié d'une exemption à ces tarifs, mais avait finalement été frappé par les droits de douane le 31 mai 2018. Ottawa avait répondu par une série de contre-droits de douane sur des produits américains, comme le jus d'orange de Floride. Près d'un an plus tard, le 17 mai 2019, la Maison-Blanche avait annoncé qu'un accord avait été conclu pour empêcher les «hausses» des approvisionnements en acier et en aluminium du Canada et du Mexique, mettant ainsi fin au conflit commercial. Dans sa déclaration de dimanche, Mme
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