FNH N° 1202

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 3 JUILLET 2025

des barrages s’est légèrement améliorée, mais elle demeure vulnérable pour certains bassins. Les responsables doivent veil- ler à mieux rationaliser l’utilisa- tion des ressources hydriques. Le plus important, c’est que les pluies du printemps ont alimenté la nappe phréatique fortement impactée par la sécheresse de ces dernières années. Cela pro- fitera amplement pour les petites et moyennes exploitations qui se basent sur l’irrigation à par- tir du pompage de l’eau des puits» , affirme Abdelmounaim Guennouni, ingénieur agronome. La pluie a permis également l’en- richissement des parcours natu- rels, faisant baisser les prix de l’aliment de bétail. « Cela bénéficiera au secteur de l’élevage, particulièrement dans les zones à caractère pastoral. Le niveau de pâturage existant actuellement permettra de mieux entretenir le cheptel au moins jusqu’au mois de septembre, en recourant de moins en moins à l’alimentation de bétail », explique Guennouni. Mohamed Maskini, marchand de bétail dans la région de la Chaouia, affirme de son côté que «le marché du bétail com- mence à retrouver une certaine stabilité. Bien qu’une dynamique soit en train de s’installer, on est encore loin du rythme habituel, perturbé par l’annonce de l’annu- lation du sacrifice. Les prix des viandes rouges ont connu une baisse passagère avant de repar- tir à la hausse. Actuellement, la tendance reste orientée à la baisse, certes lentement, mais de manière continue». Pour sa part, le gouvernement a pris une série de mesures pour la reconstitution du cheptel national, précédées par une nou- velle opération de recensement. L’idée est de mieux identifier le nombre d’éleveurs, l’effectif des ovins, leur sexe, l’âge et l’origine afin de mieux cibler la population éligible aux différentes formes de soutien. Un accompagnement technique et sanitaire est prévu ainsi que des subventions accor- dées aux ovins femelles pour évi- ter qu’elles soient sacrifiées. ◆

 Certains produits de l’alimentation de bétail ont vu leurs prix baisser comparativement à l’année dernière.

Campagne 2025/2026 Des débuts encourageants, mais fragiles

e monde rural a traversé des années particulièrement éprou- vantes, marquées par une séche- resse persistante qui a duré six saisons consécutives. La situa- tion était, à bien des égards, cri- tique. Toutefois, les pluies bien- faitrices enregistrées en mars et avril derniers ont apporté un sou- lagement inespéré, limitant les pertes agricoles et permettant une récolte estimée à quelque 44 millions de quintaux. Certes, la campagne reste globalement moyenne, mais elle dépasse net- tement les projections initiales L Le taux de remplissage des barrages est de 38,50% et la nappe phréatique est moins impactée. Le secteur de l’élevage bénéficie de l’enrichissement des parcours et d’un retour à l’équilibre du marché. Par C. Jaidani

formulées en début d’année. Si les moissons se poursuivent encore dans certaines régions du Royaume, notamment pour les cultures à semis tardif, l’attention se tourne désormais vers la pro- chaine saison agricole. Les pre- miers indicateurs, bien qu’un peu meilleurs que ceux de l’an passé, ne sont pas particulièrement ras- surants. Sur le plan hydrique, les données disponibles au 30 juin 2025 montrent un léger mieux. Les barrages cumulent un volume global de 6,45 milliards de m³, soit un taux de remplissage de 38,5%, contre 30,6% à la même période en 2024. Cette améliora- tion reste toutefois inégale selon les bassins hydrauliques. Le nord du pays s’en sort relativement bien, mais les régions du centre et du sud continuent d’afficher

des déficits marqués, malgré une légère amélioration. A titre d’exemple, le barrage Al Wahda, le plus grand du Royaume situé dans la province de Taounate, présente un taux de remplis- sage de 55,4%, similaire à celui de l’an dernier. En revanche, la situation est préoccupante pour Al Massira et Bin El Ouidane, respectivement deuxième et troisième en capacité de stoc- kage. Le premier, qui alimente les régions de Doukkala et d’Al Haouz, n’est rempli qu’à hau- teur de 4,6%. Le second, essen- tiel pour le périmètre de Tadla, n’atteint que 15,7%. Autant dire que les perspectives d’appro- visionnement en eau pour ces zones agricoles demeurent très incertaines. «La situation des avoirs en eau

«La situation des avoirs en eau des barrages s’est légèrement améliorée, mais elle demeure vulnérable pour certains bassins».

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