ECONOMIE
30
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 3 JUILLET 2025
12.000 établissements scolaires d’ici 2027, et à intégrer l’IA pour personnaliser les parcours d’ap- prentissage et réduire l’absen- téisme». Il ajoute que «le pays doit impérativement préparer ces milliers de spécialistes pour répondre aux besoins croissants des secteurs public et privé ». Dans le même esprit, plusieurs experts ont rappelé que l’intel- ligence artificielle ne pouvait se développer sans investis- sements massifs en infrastruc- tures numériques. Selon les estimations communiquées lors des Assises, le Royaume devra mobiliser plus de 20 milliards de dirhams d’ici 2030 pour moder- niser les réseaux de connecti- vité, renforcer la cybersécurité et équiper les administrations en solutions intelligentes. Cette ambition s’appuie sur la feuille de route Digital Morocco 2030, qui prévoit notamment la couverture haut débit de 100% des éta- blissements publics et la créa- tion de plateformes numériques interconnectées pour faciliter les services aux citoyens. Innovation au premier plan La ministre de la Transition éner- gétique et du Développement durable, Leila Benali, a rappelé que l’IA ne peut exister sans une infrastructure énergétique robuste. «Sans énergie, pas de serveurs, pas de data centers, pas d’intelligence artificielle», a-t-elle souligné. Elle a précisé que le Maroc prévoit de dou- bler ses capacités de produc- tion d’énergies renouvelables en moins de cinq ans. Le Royaume veut porter la part des énergies vertes à 52% de son mix élec- trique à l’horizon 2030. Selon l’Agence internationale de l’éner- gie, les data centers représente- ront d’ici cinq ans près de 3% de la demande électrique mondiale, contre 1,5 % aujourd’hui. Cette perspective justifie les investissements prévus dans les fermes solaires et les projets éoliens. Le gouvernement estime qu’entre 2024 et 2028, près de 50 milliards de dirhams d’investis- sements énergétiques accompa- gneront la digitalisation du pays.
Près de 60% des entreprises marocaines estiment que leur compétitivité dépendra de l’IA dans les cinq prochaines années.
Assises nationales de l’IA
Le Maroc code son avenir numérique Il s’est doté d’une feuille de route ambitieuse en matière d’intelligence artificielle. Les 1 er et 2 juillet, responsables publics, experts, chercheurs et entrepreneurs se sont réunis à l’Université Mohammed VI Polytechnique de Rabat pour les premières Assises nationales de l’intelligence artificielle.
Par K. A. F
ace aux mutations rapides de la technologie mondiale, le Maroc engage une démarche ambi- tieuse pour intégrer l’intelligence artificielle dans son développe- ment économique, social et stra- tégique. Les Assises nationales ont ouvert un cycle de réflexion sur le potentiel et les risques de cette technologie. Le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a donné le ton dès l’ouverture. «Le Maroc a fait le choix d’investir massivement dans sa transformation digitale. Nous consacrons 11 milliards de dirhams au programme Digital Morocco 2030 pour renforcer la connectivité, moderniser l’admi- nistration et créer de nouvelles opportunités économiques», a-t- il déclaré. Selon lui, l’IA représente un «levier de compétitivité et de souveraineté» qu’aucun pays ne peut ignorer. Akhannouch a rap- pelé que l’intelligence artificielle
transformera 40% des métiers actuels et générera des milliers de nouveaux postes nécessitant des compétences spécialisées. Treize secteurs jugés prioritaires ont structuré les échanges. La réforme administrative figurait en tête. L’éducation, la santé, l’agri- culture intelligente, l’industrie X.0, la sécurité, la culture, l’éner- gie, les médias, l’innovation, la gouvernance et les infrastruc- tures ont également fait partie des thèmes débattus. L’enjeu consistait à « articuler une stra- tégie cohérente et réaliste» pour intégrer l’IA dans tous les pans de l’économie et des services publics. Le ministre de l’Éducation natio- nale, Mohamed Saad Berrada, a insisté sur l’urgence d’investir dans la formation. « L’intelligence artificielle peut nous aider à mieux gérer les données des élèves et des enseignants, per-
sonnaliser les parcours scolaires et renforcer la maîtrise des lan- gues», a-t-il expliqué. Il a ajouté que son département travaillait déjà sur des outils capables de réduire l’absentéisme et d’adap- ter les contenus pédagogiques aux besoins de chaque élève. Le ministère de l’Éducation souhaite doter plus de 12.000 établisse- ments de solutions numériques d’ici 2027. Selon les données de la Banque mondiale, le Maroc devra former plus de 45.000 profils spéciali- sés en intelligence artificielle et en sciences des données d’ici 2030. Actuellement, l’offre de for- mation reste concentrée dans quelques universités publiques et écoles privées, comme l’école de codage 1337 qui forme envi- ron 500 étudiants par an. Dans ce contexte, Mohamed Saad Berrada affirme : «Nous travail- lons déjà à digitaliser plus de
www.fnh.ma
Made with FlippingBook flipbook maker