ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 3 JUILLET 2025
Ces infrastructures visent à attirer les géants du cloud et de l’hébergement de données, dont plusieurs ont expri- mé un intérêt pour l’Afrique du Nord. Le ministre de l’Inclusion écono- mique, Younes Sekkouri, a quant à lui souligné que l’intelligence artificielle allait remodeler le marché du travail. «L’IA est un facteur déterminant qui va créer de nouvelles opportunités d’emploi, mais aussi en supprimer. Notre rôle est de préparer les citoyens et les entreprises à cette mutation» , a-t-il affirmé. Il a rappelé que près de 60% des entreprises marocaines considèrent que leur compétitivité dépendra de l’adoption de solutions intelligentes dans les cinq prochaines années. Pour Sekkouri, «le gouverne- ment doit accompagner cette révolu- tion en instaurant un cadre juridique clair et incitatif». Les startups ont occupé une place importante dans le programme des Assises. Plusieurs jeunes pousses marocaines ont exposé des solutions innovantes dans la santé, la finance, l’agriculture et la sécurité. L’Université Mohammed VI Polytechnique, qui accueillait une partie des travaux, a recensé plus de 120 projets pilotes intégrant de l’intelligence artificielle ces deux dernières années. Selon un rapport de McKinsey, l’IA pourrait contribuer à hauteur de 13% du PIB mondial d’ici 2030, soit 13.000 milliards de dollars de création de valeur. Le Maroc veut saisir sa part de cette croissance, en capitalisant sur ses infrastructures télécoms et la pénétration d’Internet qui dépasse 90% dans les zones urbaines.
responsabilité. C’est un choix straté- gique et un devoir envers les généra- tions futures». Les Assises nationales de l’intelli- gence artificielle marquent un point de départ. Elles rappellent que la compétitivité ne se décrète pas : elle se construit avec des talents, des infrastructures et une vision partagée. Pour le Maroc, ce pari technologique devient désormais une priorité natio- nale. ◆
L’IA va transformer 40% des métiers actuels et créer des milliers d’emplois hautement qualifiés.
citoyens marocains se disent inquiets des risques liés à l’utilisation de leurs données. La question de la confiance numérique constitue un pilier central de la future stratégie. Le Maroc veut ainsi se positionner
comme un acteur crédible de l’intel- ligence artificielle en Afrique et au Moyen-Orient. Le chef du gouverne- ment a résumé cette ambition en une phrase : «Nous avons choisi d’em- brasser l’ère de l’IA avec confiance et
Confiance et éthique indispensables
La dimension éthique et réglementaire a également été au cœur des débats. Amal El Fallah Seghrouchni, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'ad- ministration, a insisté sur la néces- sité d’établir des garde-fous clairs. «Nous devons bâtir une intelligence artificielle qui respecte nos valeurs et protège les droits fondamentaux» , a-t-elle affirmé. Le ministère prépare un cadre de gouvernance destiné à encadrer l’usage des algorithmes, protéger les données personnelles et garantir la transparence des sys- tèmes décisionnels. Selon le dernier rapport Digital Trust Index, 68% des
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