ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 FÉVRIER 2025
Économie bleue Dakhla, une success-story non sans défis
Les investissements publics et privés dans le domaine maritime dans les régions de Laâyoune, Boujdour et Dakhla s'élèvent à environ 4 milliards de dirhams. Avec 32 navires et 40 uni- tés industrielles, cette suc- cess-story a fait du sud du Maroc une région pivot de l'industrialisation de la façade atlantique du Royaume. Cette montée en puissance repose sur une politique volontariste visant à réduire la dépen- dance vis-à-vis des armateurs étrangers et à développer une souveraineté économique et industrielle. En parallèle, l’essor de la pêche pélagique grâce à la technique RSW (Refrigerated Sea Water) a permis d’amé- liorer la qualité des captures et d’optimiser la transforma- tion locale, renforçant ainsi la compétitivité de l’offre maro- caine sur les marchés inter- nationaux. Cette flotte RSW de Dakhla capture environ 400.000 tonnes de poissons par an, soit près de 30% de la production nationale. L’économie bleue dans la région de Dakhla-Oued Eddahab ne se limite pas aux retombées économiques. Elle a joué un rôle clé dans la sédentarisation des popula- tions et l’intégration socio- économique des habitants et travailleurs migrants. Aujourd’hui, 60% des emplois directs sont occupés par des femmes, renforçant leur auto- nomie financière et leur inser- tion dans le tissu économique régional. Grâce aux investissements dans les infrastructures por- tuaires et industrielles, Dakhla est devenue un hub régio- nal d’exportation, notamment vers l’Europe et l’Afrique sub- saharienne. 77% du chiffre d’affaires des entreprises de pêche sont réalisés à l’export, représentant 13% des expor- tations halieutiques du Maroc, soit l’équivalent de 2,8 mil- liards de dirhams de produits finis exportés.
Nichée entre l’océan Atlantique et le désert, la région de Dakhla offre le tableau d’une économie bleue marocaine florissante, mais confrontée à des défis de nouvelle nature, tant endogènes qu'exogènes. Par Désy M.
directs et indirects. En modernisant ses techniques de pêche industrielle au large de Dakhla, le Royaume a per- mis l'éclosion d'un écosys- tème d'industriels nationaux exportant des produits de la mer dans plus de 120 pays, générant plus de 3 milliards de dirhams (300 millions d’euros) de valeur annuelle. Avec 32 navires et 40 unités industrielles, la région s’est positionnée comme un pôle incontournable de l’in- dustrialisation de la façade atlantique marocaine.
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epuis deux décennies, le Maroc a entrepris une trans- formation radicale de ses pro- vinces sahariennes afin de les ériger en pilier stratégique de l’économie bleue. La région de Dakhla-Oued Eddahab, véritable fer de lance de cette vision, incarne une suc- cess-story qui mêle innova- tion technologique, montée en puissance industrielle et intégration socioéconomique. C’est ce qui ressort du rapport de l’Institut marocain d’intel- ligence stratégique (IMIS) intitulé : «Économie bleue Afrique-Atlantique : une suc- cess-story venue du sud face à de nouveaux défis», et pré- senté lors du Salon Halieutis qui s’est tenu à Agadir. Ce rapport, réalisé sous la
direction de Kabiné Komara, ancien Premier ministre de Guinée, met en focus une économie bleue marocaine florissante mais confrontée à des défis de nouvelle nature, tant endogènes qu'exogènes, tenant compte des aléas de la géopolitique et des mouve- ments migratoires. Un moteur économique et social pour la région Selon les chiffres énoncés dans le rapport, le secteur primaire génère 43,2% de la valeur ajoutée locale et contribue à hauteur de 1,8% à la richesse nationale dans ce domaine. La pêche est le principal employeur de la province d’Oued Eddahab, avec environ 40.000 emplois
77% du chiffre d’affaires des entreprises de pêche sont réalisés à l’export, représen- tant 13% des exportations halieutiques du Maroc.
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