ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 FÉVRIER 2025
nomique et social. Cependant, face aux défis climatiques, régle- mentaires et économiques, il est impératif d’adopter des stra- tégies résilientes pour garantir la pérennité et la compétitivité de ce modèle. En consolidant son expertise et en diversifiant ses débouchés, Dakhla pourrait continuer à rayonner comme un pôle d’excellence de l’économie bleue en Afrique. ◆
Défis et recommandations Mais cette réussite n’est pas sans fragilité, lit-on dans le rap- port de l’IMIS. Le changement climatique exerce une pression croissante sur les ressources marines. La hausse des tempé- ratures des océans perturbe les cycles naturels des poissons, for- çant certaines espèces à migrer vers d’autres eaux. La surexploi- tation des stocks halieutiques, bien qu’encadrée par des quotas stricts, reste un défi de taille. À cela s’ajoutent les incerti- tudes géopolitiques. L’annulation récente de l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne par la Cour de justice européenne a jeté une ombre sur l’avenir des exportations halieutiques vers les marchés européens, susceptibles de baisser de 50% à 80%, entraî- nant un manque à gagner estimé entre 1,374 et 2,198 milliards de dirhams, menaçant des milliers d’emplois. Parallèlement, les pratiques de pêche illégale, particulièrement actives dans les eaux ouest afri- caines, continuent de compro- mettre l’équilibre fragile des éco- systèmes marins. Pour préserver son statut de modèle d’économie bleue, Dakhla devra renforcer la collaboration entre acteurs publics et privés, notamment à travers des pro- grammes de recherche communs et un système de surveillance renforcé des ressources halieu- tiques. La région devra également miser sur le développement technolo- gique, avec des investissements nécessaires dans des solutions durables pour la transformation et la gestion des ressources. De plus, la diversification des débou- chés commerciaux apparaît éga- lement cruciale. Face à l’instabi- lité des marchés européens, le Maroc doit regarder davantage vers l’Afrique et l’Asie, en s’ap- puyant sur des cadres comme la Zone de libre-échange continen- tale africaine (ZLECAF). Enfin, des programmes de for- mation ciblés pour les pêcheurs et les ouvriers, accompagnés de mécanismes de protection sociale, sont essentiels pour
Aujourd’hui, Dakhla exporte des produits de la mer transformés vers plus de 120 pays, générant plus de 3 milliards de dirhams de valeur annuelle et employant 14.000 personnes directement.
amortir les chocs des mutations sectorielles. L’économie bleue à Dakhla illustre
la capacité du Maroc à trans- former ses ressources naturelles en levier de développement éco-
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