ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 FÉVRIER 2025
du benchmark préconisés par le fameux décret n° 2-13-852. Cela signifie-t-il que le benchmark de ce décret n’a pas été appli- qué aux médicaments pointés par l’étude CNOPS-ADII ? Si c’est le cas, c’est très grave. Cette même étude a révélé d’autres anomalies dont le résultat final est le renché- rissement des dépenses en médica- ments pour la CNOPS. Il est certain que cette entité n’est pas la seule à avoir subi ces effets préjudiciables sur les équilibres budgétaires de ses caisses, mais que la CNSS et d’autres organismes gestionnaires de l’AMO ont été concernés. De même, cette étude a mis en évi- dence l’explosion des importations des médicaments, depuis 2014. Ceci a aggravé le déficit de la balance commerciale pharmaceutique et a freiné la mise en place d’une véri- table souveraineté pharmaceutique, malgré l’existence d’une fabrication locale significative. Pourtant, l’étude CNOPS-ADII ne mentionne pas une disposition clé du nouveau décret de fixation des prix des médicaments, il s’agit de la «marge importateurs». Cette mesure accorde une prime de 10% aux importateurs au détriment des fabricants locaux. Cela a pour effet de majorer le P.F.H.T et, par conséquent, le P.P.V. payé par les patients et remboursé par les orga- nismes gestionnaires de l’assurance maladie. F. N. H. : Les soins et les médi- caments les plus coûteux ont contribué de manière signi- ficative aux difficultés finan- cières de la CNOPS. Quel a été leur impact sur les finances de l’organisme, et en quoi consti- tuent-ils un risque pour la viabilité du système de santé marocain ? A. B. : En effet, les soins et médica- ments les plus coûteux ont joué un rôle déterminant dans les difficultés financières de la CNOPS, en raison des remboursements de traitements et de médicaments devenus exces- sivement chers. Il s’agit surtout de médicaments s’adressant aux affec- tions de longue durée (ALD), tels que le diabète, l’hypertension etc.) et aux affections lourdes et coû- teuses (ALC) tels que les cancers. Le vieillissement de notre popula-
et de médicaments, et notamment les plus onéreux. A titre d’exemple, la prévalence des ALD et ALC parmi les adhérents de la CNOPS ne repré- sentait que 2,3% en 2006; elle a presque doublé en 2021, atteignant les 6,2%. Pendant ce temps, cette même population ALD-ALC, qui était à l’origine de 41% des dépenses AMO de la CNOPS, est passée en 2021 à 52% des dépenses AMO- CNOPS. Un tel constat est trans-
Mettre en place des protocoles thérapeutiques pour toutes les affections et surtout veiller à leur respect, permettra d’améliorer la qualité et la sécurité des soins tout en optimisant le financement de l’AMO.
tion a également contribué à cette situation. En effet, le vieillissement d’une population est corrélé à une
plus grande prévalence des ALD et des ALC, et donc d’une plus importante consommation de soins
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