FNH N° 1184

ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 FÉVRIER 2025

Campagne agricole Une saison quasi compromise !

au mois dernier. Elles se situent à présent juste en dessous de 2.841 millions de tonnes, soit un recul de 0,6% en glissement annuel». Cette baisse de la pro- duction devrait avoir vraisem- blablement un effet sur les prix. Mais la FAO est optimiste quant aux perspectives pour l’année 2025. Elle estime que «la prin- cipale période de semis du blé d’hiver dans les pays de l’hé- misphère Nord s’est achevée en janvier. Dans l’Union euro- péenne, les premières estima- tions indiquent une augmenta- tion des semis, principalement de blé tendre, la majeure par- tie de cette expansion étant à mettre sur le compte de la France et de l’Allemagne. Les conditions météorologiques ont en général été favorables ces derniers mois et, malgré un temps plus sec que la moyenne prévu en février, les rendements de blé devraient s’améliorer en 2025, après un bas niveau l’an- née dernière, ce qui confirme la perspective d’un rebond de la production». Mais dans les autres pays pro- ducteurs de blé, la situation demeure mitigée, que ce soit en Amérique du nord, Argentine, Brésil ou l’Australie. Dans ces conditions, la FAO prévoit que «l’utilisation mon- diale de céréales en 2024-2025 devrait augmenter de 0,9% (24,5 millions de tonnes) par rapport à son niveau de 2023- 2024 et atteindre 2.869 millions de tonnes, soit 9,8 millions de tonnes de plus que ce qui était indiqué dans le rapport de décembre. La majeure par- tie de cette augmentation est due à une révision à la hausse de 8,4 millions de tonnes de l’utilisation de céréales secon- daires prévue en 2024-2025. On s’attend à ce qu’une hausse de la consommation alimentaire compense un recul de l’utilisa- tion de blé dans l’alimentation animale pendant cette cam- pagne» . Face à une baisse de l’offre de blé dans le marché mondial, la valeur des importa- tions marocaines de blé risque d’être revue à la hausse. ◆

Les pluies de fin février, mars et avril ne pourront pas redresser la situation. Les importations de blé devraient se maintenir à un niveau assez proche de l’année dernière.

L

Par C. Jadani

e Maroc n’arrive toujours pas à assurer son autosatisfaction en blé. Il dépend des importations pour satisfaire ses besoins. Ces dernières années, elles se sont accentuées sous l’effet de la sécheresse. En 2024, le Royaume a acheté de l’étran- ger pas moins de 9 millions de quintaux de blé pour une valeur de 17,83 milliards de DH contre 19,35 milliards de DH en 2023. Et pour 2025, tout laisse présa- ger la même tendance si l’on en croit les indicateurs disponibles. Ahmed Bouari, ministre de l’Agriculture, du Développement rural, des Eaux et Forêts et des Pêches maritimes, n’a pas caché

son inquiétude. Il a annoncé dernièrement, lors de la présen- tation de l’état d’avancement de la campagne agricole en Conseil de gouvernement, que «la saison a été marquée par des précipitations faibles par rapport à la moyenne nationale des 30 dernières années». En dépit des mesures allouées pour soutenir les agriculteurs et les accompagner, de nom- breux spécialistes augurent une récolte en deçà de la moyenne. Même si un espoir demeure avec d’éventuelles pluies d’ici fin février et au cours de mars et début avril, elles seront insuf- fisantes pour redresser la situa- tion. Les réserves en eau des bar- rages sont en légère améliora- tion. Au 12 février 2025, elles culminent à 3,88 milliards de m 3 , soit une petite progres- sion de 0,69% par rapport à

la même période de l’année dernière. Si les bassins hydrau- liques du Lokkous, de Sebou et de Tensift affichent un taux de remplissage assez favo- rable, les autres présentent un niveau nettement en deçà de la moyenne nationale, surtout celui d’Oum Rabii qui est à 5% seulement, compromettant les périmètres irrigués de Tadla et de Doukkala. Les opérateurs du secteur, notamment les importateurs, sont conscients des défis qui les attendent, surtout que le marché mondial des céréales présente quelques perturba- tions. Le bulletin de février 2025 de l’Organisation mondiale de l’agriculture et de l’alimenta- tion (FAO) indique que «les dernières estimations concer- nant la production mondiale de céréales en 2024 ont été légè- rement abaissées par rapport

Au 12 février 2025, les réserves en eau des barrages étaient à 3,88 milliards de m 3 , soit une petite progression de 0,69% par rapport à la même période de l’année dernière.

 Excepté les régions nord du Royaume, l’état végétatif des cultures est dans l’ensemble défavorable.

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