DEVELOPPEMENT DURABLE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 13 FÉVRIER 2025
Mobilité durable Un virage vers un avenir plus vert L La première édition du Salon international de la mobilité durable à Casablanca a mis en lumière l’urgence d’une transition vers une mobilité plus propre et durable. Par Désy M. et économiques autour des enjeux de la mobilité durable, l'encoura- gement de la collaboration scienti- fique et académique, la promotion des solutions d'affaires et des par- tenariats commerciaux, l'accélé- ration de l'écosystème entrepre- neurial et des programmes d'opti- misation, ainsi que le renforce- ment de l'accès aux ressources de financement», a déclaré Mohamed Hifdi, président de la Fédération du transport et de la logistique de la CGEM, et initiateur dudit évé- nement.
Malgré ces avancées, des obs- tacles persistent. L’offre de transport reste insuffisante pour répondre aux besoins croissants des citoyens, en particulier ceux vivant en périphérie des grandes villes. Faute d’infrastructures adaptées, beaucoup se retrouvent contraints d’opter pour des solu- tions onéreuses ou informelles. L’accessibilité financière des véhi- cules électriques demeure aussi un frein, tout comme le manque d’aménagements pour les popu- lations vulnérables. La mobilité durable ne se limite pas à une transition technolo- gique. Elle doit aussi répondre aux besoins des citoyens et garantir une accessibilité équitable aux infrastructures de transport. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a mis en garde contre le risque d’une mobilité à deux vitesses, où les inégalités sociales se creuseraient en l’absence d’une vision plus inclusive. «La manière dont nous nous déplaçons aujourd'hui façonnera non seulement la qualité de vie des générations futures, mais aussi l’équilibre de nos écosystèmes et notre résilience face aux enjeux climatiques. Les signes d’alerte sont manifestes et nous indiquent qu’il est grand temps d’agir» , sou- ligne Younes Benakki, secrétaire général du Conseil économique, social et environnemental. Pour structurer cette transition, le Maroc prépare une Charte natio- nale de la mobilité durable à l’hori- zon 2035, ainsi qu’une Stratégie nationale de mobilité urbaine pour 2040. Ces initiatives visent à ins- crire la mobilité dans une logique plus respectueuse de l’environne- ment et mieux intégrée aux réa- lités économiques et sociales du pays. Un test grandeur nature se profile avec l’organisation de la Coupe du monde 2030. Le Maroc devra démontrer sa capacité à accueillir cet événement avec des infrastructures modernes, durables et performantes. Ce défi pourrait être l’occasion d’accélé- rer la transformation du système de transport et de positionner le pays comme un modèle africain de mobilité durable. ◆
e transport est l’un des secteurs les plus énergivores au Maroc, représentant 36% de la consom- mation énergétique nationale, avec une dépendance aux éner- gies fossiles de plus de 90%. Il est également responsable de 23% des émissions de gaz à effet de serre, en étant un facteur majeur du réchauffement climatique et de la pollution urbaine. Face à ces enjeux, la première édition du Salon international de la mobilité durable «Green Impact Expo Summit» à Casablanca a mis en lumière l’urgence d’une transi- tion vers une mobilité plus propre. Réunissant des représentants du secteur privé, des collectivités locales et de la société civile, sous l’égide de plusieurs ministères, cet événement a permis de dresser un état des lieux des avancées du Royaume et des défis à relever pour accélérer cette mutation. «Le Green Impact Expo Summit constitue une plateforme stra- tégique incontournable pour explorer les innovations dans le domaine de la mobilité. Ses prin- cipaux objectifs incluent la mobi- lisation des décideurs politiques
pour devenir un leader mondial de l’offre en mobilité verte». Du même avis, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a affirmé que le Royaume s'oriente vers la mobilité durable en tant qu'alternative efficace à la mobilité conventionnelle, y compris élec- trique. «Un nouvel écosystème est en train de se mettre en place», a-t-elle déclaré. Des efforts significatifs ont déjà été réalisés. Cent cinquante bornes de recharge électrique ont été instal- lées sur plus de 1.200 kilomètres, tandis que des incitations fiscales, comme l’exonération de la taxe annuelle sur les véhicules élec- triques et hybrides, encouragent leur adoption. La modernisation du réseau ferroviaire avec la LGV Al Boraq, ainsi que l’extension des tramways et bus électriques à Casablanca et Rabat, illustrent la dynamique en cours. En parallèle, l’intermodalité se renforce avec le développement de parkings relais et de gares connectées, offrant des alternatives à la voiture indi- viduelle et facilitant les déplace- ments du quotidien.
Une transition amorcée, mais des défis persistants Conscient de la nécessité de décarboner son système de trans- port, le Maroc investit massive- ment dans des solutions durables. Ryad Mezzour, ministre de l’Indus- trie et du Commerce, a rappelé l’ambition du Royaume de deve- nir un acteur incontournable de la mobilité verte : «le Maroc est en train de s’imposer comme un acteur clé de la mobilité durable. Grâce à nos ressources, à notre capacité de production et à notre vision industrielle, nous avons tout
Panel des officiels au Green Impact Expo Summit.
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