Ère magazine, édition décembre 2023

« Je crois que l’idée de base de notre Etablissement est bonne, tout simplement : faire en sorte que les personnes d’un certain âge aient la possibilité de vivre le mieux possible.» Dominique Grosbéty Président du Conseil d’administration des Rentes Genevoises

▲ Finance, gestion, famille, bénévolat, Dominique Grosbéty ne compte pas son temps et il aime le partager.

dans une grande pauvreté. L’espérance de vie n’était pas celle d’aujourd’hui : parvenir à l’âge de 60 ans était assez extraordinaire. James Fazy a créé ce qu’on appelait l’asile ou l’hospice pour vieillards – l’ancêtre des EMS en quelque sorte – et en même temps la mutuelle qui est à l’origine des Rentes Genevoises. L’idée était de dire aux gens : « A la fin de chaque mois ou de chaque année, vous placez un peu d’argent dans cette mu - tuelle et cela vous paiera l’hospice quand vous serez vieux. Vous aurez un toit et l'on s’occupera de vous. » Fazy était vice-président du Conseil d’Etat en 1849. Il a fait voter ce projet, qui a été accepté à l’unanimité par les députés. Je trouve sensationnel ce qu’il a fait. 1849, année de naissance des Rentes Genevoises. Cela fera 175 ans en 2024. Des festivités en vue ? Bien sûr que cet anniversaire sera célébré, mais c’est un peu prématuré d’en parler. Il faut notamment attendre la reconduction des sept membres du Conseil d’administration, deux

par les assurés et cinq, dont moi-même, par le Conseil d’Etat. Le processus est en cours. 175 ans pour les Rentes Genevoises, comment expliquez-vous cette longévité ? Je crois que l’idée de base de notre Etablisse - ment est bonne, tout simplement : faire en sorte que les personnes d’un certain âge aient la possibilité de vivre le mieux possible. Je pense notamment au troisième pilier qui permet à chacun d’agir pour plus tard. Mais avec la hausse actuelle du coût de la vie – primes maladie ou denrées alimentaires – êtes-vous d'accord que c'est difficile de cotiser pour un troisième pilier ? Je vous dirais ce que j’ai dit à mes trois enfants : faites comme vous pouvez, mais si vous avez la possibilité de mettre de côté 30 ou 50 francs par mois, c’est déjà ça. Dans dix ans vous pour - rez peut-être placer 150 francs ou davantage sur votre troisième pilier. Le but n’est pas d’être millionnaire à la fin, mais de pouvoir apporter un

complément aux 1 er et 2 e piliers. C’est ce message, je pense, qu’il faut faire passer auprès des jeunes. La prévoyance, c’est l’éternelle histoire de la cigale et de la fourmi… Tout à fait, et je crois que les gens aujourd’hui se posent encore plus la question qu’ils ne le faisaient il y a vingt ans. En tant que président du Conseil d’admi- nistration, vous êtes assis sur un trésor de 2.26 milliards de francs si l’on reprend les chiffres de fin 2022. Vous n’êtes pas seul, mais c’est une sacrée responsabilité. Cela vous empêche parfois de dormir ? C'est bien sûr un sujet d'inquiétude. Je pense notamment à la période, dès mars 2020, avec le krach boursier qui a touché les économies mondiales suite à la pandémie de Covid-19. On se réunissait très régulièrement avec la Com - mission de placement, c’est vrai, mais il ne faut jamais oublier le sens de la mesure des Rentes Genevoises. Nous privilégions une stratégie

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Son C.V. est multicartes : gestionnaire, conseil - ler en entreprise, préposé aux poursuites et faillites, administrateur dans un EMS. Le pré - sident du Conseil d’administration des Rentes Genevoises, Dominique Grosbéty, nous reçoit à l’aube du 175 e anniversaire de l’Etablissement. En 1849, bien avant l’AVS, un certain James Fazy se battait dans l’arène politique pour que chaque Genevois ait la possibilité d’avoir une retraite digne de ce nom. Que vous inspire son combat, près de deux siècles plus tard ? J ames Fazy avait déjà à l’époque une optique très sociale. Les personnes âgées – on disait alors « les vieillards » – vivaient pour la plupart

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décembre 2023 - èremagazine

èremagazine - décembre 2023

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