ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 4 DÉCEMBRE 2025
client, data + qualité, etc. Pour conclure, je réponds sou- vent que l’IA ne va pas remplacer nos talents. Ce sont nos talents qui utiliseront l’IA qui remplace- ront ceux qui pensent pouvoir lui résister. À nous de former, d’accompagner, et de faire émer- ger cette nouvelle génération. Les entreprises qui investissent le plus dans l’IA seront paradoxa- lement celles qui créeront le plus d’emplois. ◆
pourraient être atteints. Ce qui tuerait la dynamique, ce serait des lenteurs, des blocages ou une confiance entachée par des engagements non tenus, comme cela a été souvent le cas lors des précédents dispositifs. F. N. H. : Le Maroc doit aujourd’hui rivaliser avec l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord ou l’île Maurice. Quelles sont, selon vous, les forces du Maroc à pré- server et les faiblesses à corriger rapidement pour rester compétitif ? Y. Ch. : Nos forces sont là et elles sont solides. Le Maroc pos- sède une proximité stratégique immédiate avec l’Europe, un fuseau horaire optimal, une main- d’œuvre multilingue (Une dizaine de langues proposées), une sta- bilité politique rare dans la région et un savoir-faire éprouvé du bas- sin de l’emploi et des acteurs leaders établis depuis plus de 20 ans. Mais ce qu’il faudra vite corri- ger, c’est, primo, la pénurie de ressources avec des lacunes en termes de soft skills, mais éga- lement un manque de talents IT, notamment des profils spé- cialisés en data, IA, cybersécu- rité. Et on ne formera pas 50.000 personnes avec des générali- tés. Secundo, l’attractivité des régions, hors de l’axe Casablanca- Rabat, qui reste sous-exploitée. Et tertio, l’efficience de déploie- ment des précédents dispositifs de soutien ayant découragé cer- tains acteurs. C’est une compé- tition à très haut niveau. On ne peut pas y aller à moitié. F. N. H. : Qu’attendez- vous de l’implémentation de cette feuille de route, notamment en termes d’ac- compagnement à la mon- tée en compétence et à la reconversion des collabora- teurs dont les métiers sont menacés par l’automatisa- tion et l’IA ? Y. Ch. : L’IA ne va pas sup- primer les métiers. Elle va les transformer. Ce qui sera rem- placé, ce sont toutes les tâches
Ce qui tuerait la dynamique, ce serait des lenteurs, des blocages ou une confiance entachée par des engagements non tenus, comme cela a été souvent le cas lors des précédents dispositifs.
inutiles sans valeur ajoutée humaine. Mais les bons profils, eux, peuvent devenir coachs de bots, designers de parcours clients automatisés, formateurs d’IA conversationnelle, etc. Ce que j’attends en tant que pré-
sident de la FMES, c’est un plan de reconversion ciblé. Pas de grandes formations théoriques, mais des modules courts, pra- tiques, co-construits avec les opérateurs. Il faut aussi créer des filières hybrides : IA + relation
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