FNH N_ 1209

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 30 septembre 2025 - 8 DH - N° 1209

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Pauvreté Pourquoi miser sur l’inclusion économique P.30/31

Retour à l’Investment Grade Le Maroc redore son blason financier

P.10

● Le wali de Bank Al-Maghrib alerte sur le net ralentissement de l’emploi dans le secteur non agricole.

P. 22/23

Marché obligataire

Marché à terme

Conjoncture passagère ou signe d’un déséquilibre global ? Flambée de l’or  Entretien avec Mohamed Benchekroun, expert en économie

Un dernier trimestre sous surveillance

Test grandeur nature réussi pour la Bourse

P.20

P.34/35

P.14

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

SOMMAIRE

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FINANCES NEWS HEBDO LUNDI 30 SEPTEMBRE 2025

ACTUALITÉ

43 L'UNIVERS DES TPME

Editorial

Entretien avec Badr Oubenyahya : Obens, «Notre plateforme convertit la traçabilité en une tour de contrôle de la supply chain»

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Voyons voir : Santé publique : Un système qui craque de partout

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Ça se passe au Maroc Ça se passe ailleurs

44 POLITIQUE

BOURSE & FINANCES

Reconnaissance de l’Etat de Palestine : La grande bascule diplomatique

Point Bourse Hebdo : Septembre refroidit les ardeurs Retour à l’Investment Grade : Le Maroc redore son blason financier Bourse : Les sociétés cotées face au test climatique Marché à terme : Un test grandeur nature réussi pour la Bourse de Casablanca Monétique : Le CMI change de modèle et redistribue les cartes Marché obligataire : Un dernier trimestre sous sur- veillance HPS : Deux contrats à plusieurs millions de dollars chacun signés en Asie Croissance : Le frein sec sur l’emploi inquiète Abdellatif Jouahri CIH Bank : Les bénéfices bondissent de 40% au pre- mier semestre LafargeHolcim Maroc : Les bénéfices en hausse de 21% au premier semestre AtlantaSanad Assurance : Résultat net consolidé en hausse de 10,4% au S1 HPS : Objectifs 2025 maintenus malgré un premier semestre dans le rouge

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Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

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a diplomatie n’est pas une course de vitesse, mais requiert plutôt beaucoup de patience. Le Maroc l’a compris mieux que quiconque : en privilégiant la constance, la cohérence et la crédibilité, il a transformé le dossier du Sahara marocain, longtemps miné par l’immobilisme, en terrain d’avancées continues. Et ce, pendant que le polisario, figé dans des revendications irréalistes, et l’Algérie, enfermée dans un rôle de mentor et de trafiquant de l’Histoire, accumulent les revers. Le dernier acte en date s’est joué à New York, le 22 septembre. Nasser Bourita y a tenu une séance de travail avec l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, à la demande de ce dernier. Le chef de la diplomatie marocaine a ainsi réaffirmé avec constance la ligne tracée par le Roi Mohammed VI : pas de solution en dehors de l’Initiative marocaine d’autono- mie, dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Royaume. Rien de spectaculaire, dira-t-on, mais justement la constance est devenue la carte maîtresse du Maroc, particulièrement dans un monde où les positions changent au gré des caprices diplomatiques. L L’échiquier penche du côté de Rabat Sahara marocain En marge de l’Assemblée générale de l’ONU, Bourita a aussi multiplié les entre- tiens avec ses homologues africains, européens et arabes (Djibouti, le Bahreïn, le Libéria, l’Islande…). Autant de rendez-vous qui, mis bout à bout, ont permis de tisser une toile diplomatique toujours plus large. Ce travail patient consolide une dynamique entamée depuis plusieurs années consistant à rallier à la cause marocaine un nombre croissant d’Etats, parfois par des gestes politiques forts comme l’ouverture d’ambassades et de consulats dans les provinces du Sud. Le Suriname, par exemple, a rappelé son soutien franc à la souveraineté du Maroc, qualifiant le plan d’autonomie de «seule base» pour parvenir à une solu- tion politique. Voilà qui n’est pas un détail. Car quand des pays des Caraïbes, éloignés géographiquement et culturellement du Sahara marocain, décident d’ériger Dakhla en point d’ancrage diplomatique, c’est que la vision marocaine a gagné en crédibilité bien au-delà de son voisinage immédiat. Et le Maroc, fort de cette reconnaissance, ne manque pas de rappeler que cette adhésion découle directement de la vision royale d’une coopération Sud-Sud pragmatique et solidaire. Et à mesure que les soutiens s’accumulent, le polisario, lui, s’enfonce dans une impasse. Ses slogans d’un autre âge trouvent de moins en moins d’oreilles attentives. Les chancelleries, autrefois prudentes, ne s’embarrassent plus de circonlocutions : elles parlent d’autonomie, de solution réaliste et de compromis durable. L’Algérie, de son côté, s’attèle à faire perdurer le statu quo, en bloquant notamment les tables-rondes initiées par l’ONU. Sauf que ce rôle de trouble-fête inconséquent la décrédibilise encore davantage sur la scène internationale. Il est d’ailleurs frappant de constater combien la perception du dossier du Sahara marocain a changé en quelques années. Jadis, le Maroc devait convaincre, expliquer et argumenter sans relâche. Aujourd’hui, ce sont les soutiens du polisario qui doivent se justifier et expliquer pourquoi ils s’accrochent à des contrevérités. Bien sûr, Rabat ne se fait pas d’illusions : la bataille n’est pas terminée. Les ennemis du Royaume tenteront encore et encore de saper l’élan international en faveur de la marocanité du Sahara. Mais le mouvement de fond est bien là. L’appui des grandes puissances, le ralliement d’Etats émergents . u

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46 Hydrogène vert : L’«offre Maroc» sur la bonne voie DEVELOPPEMENT DURABLE

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48 SANTÉ

Entretien avec Abdelmajid Belaiche : Hôpitaux publics, «S’attaquer aux dysfonctionnements hos- pitaliers suppose une forte volonté politique et du courage»

ECONOMIE

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Projets ferroviaires : 20 Mds de DH pour transfor- mer la mobilité métropolitaine de Casablanca Construction : Une croissance à tendance R+ à conserver Entretien avec Youssef Guerraoui : Pauvreté, Pourquoi le Maroc doit miser sur l’inclusion éco- nomique Autoproduction électrique : Décentraliser pour mieux économiser Entretien avec Mohamed Benchekroun : Flambée de l’or, Conjoncture passagère ou signe d’un désé- quilibre global ? Future Investment Trade : Le Maroc s’offre d’autres débouchés Campagne agricole : Indisponibilité des variétés de semences résistantes à la sécheresse Industrie automobile : L’export à la recherche d’un nouveau souffle Tourisme : Hausse spectaculaire du marché russe et bon potentiel de croissance Prix de la volaille : Les ménages marocains sous pression

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HIGH-TECH

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Smartphones : L’ogre Samsung règne toujours en maître Semi-conducteurs : Une industrie en feu, dopée par l’IA

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• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal

• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage 5.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05 • S.A.R.L. au capital de 5.000.000,00 DH - C.N.S.S. 600 50 62 I.F. 1022303 - Patente 35770001 - ICE N° : 001526693000021

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

VOYONS VOIR

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Santé publique

Un système qui craque de partout

urgent. Parmi ses demandes : • l’application immédiate du décret de 2017 relatif au système de base de couverture médicale pour les infirmiers et les techniciens de santé, sans conditions supplémentaires; • l’ajout de l’indemnité spécifique de risque sani- taire; • l’intégration des assistants médicaux dans le système de santé, avec reconnaissance officielle et indemnités supplémentaires; • la création d’une agence nationale de gestion des affaires de santé garantissant une gouver- nance transparente. • ou encore la révision des lois encadrant l’exer- cice de la médecine et des professions de santé, afin de les adapter aux évolutions du secteur. Dysfonctionnements en cascade Pendant que l’on s’indigne et que l’on crie au scandale, les jeunes diplômés, eux, prennent la fuite. Vers le secteur privé, l’Europe ou les pays du Golfe. L’hémorragie des compétences est telle qu’aujourd’hui le Maroc affiche un déficit estimé à 32.000 médecins et 65.000 infirmiers. Ce trou béant ne peut plus être comblé à court terme. A quoi bon investir dans la formation si, faute de conditions dignes et d’horizons clairs, les talents s’envolent ? Chaque départ est une perte sèche pour le Maroc. Ce manque criant de personnel s’ajoute à une longue liste de dysfonctionnements qui ne

relèvent plus de la simple négligence : délais interminables pour voir un spécialiste, équipe- ments en panne, absentéisme endémique, pénu- ries de médicaments stratégiques… Tout cela n’est pas seulement une question d’organisation, mais bien le symptôme d’un système qui craque de partout. Forcément, sur le plan politique, le gouvernement se retrouve fragilisé. Ces défaillances au niveau des hôpitaux publics tordent en effet le cou au discours officiel qui vante la généralisation de la couverture médicale. Le décalage entre les annonces des pouvoirs publics et le vécu des citoyens au quotidien devient, de ce fait, inte- nable. Au point qu’après la cherté de la vie, c’est la santé qui risque de devenir le nouveau terrain de mobilisation sociale. Mais, au fond, cette crise actuelle est avant tout une crise de gouvernance. La création d’une agence nationale de gestion des affaires de santé, évoquée par les syndicats, pourrait donc consti- tuer une piste sérieuse pour sortir de l’ornière, à condition que cette structure ne soit pas une énième boîte administrative sans moyens réels. Bref, une meilleure gouvernance du système de santé est bien possible, mais elle néces- site courage politique et volonté de réformer en profondeur. Pour dire qu’il faudra en finir avec le bricolage et les promesses pompeuses sans lendemain. La santé ne doit pas être otage de l’arithmétique politicienne. ◆ oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

D epuis le drame qui a eu lieu à l’hôpital Hassan II d’Agadir, avec la mort suspecte de huit femmes enceintes, les tensions sociales sont montées d’un cran. Ce fait divers tragique dépasse le simple accident médical. Il cristallise, à lui seul, la faillite d’un système censé protéger les plus vulnérables et met en lumière un malaise qui ne date pas d’hier. Ainsi, dans les rues marocaines, la colère s’ex- prime désormais à voix haute. Dans plusieurs villes, les habitants organisent manifestations et sit-in pour dénoncer la mauvaise qualité des services sociaux, en particulier les défaillances chroniques des structures de santé. Une colère qui a trouvé un formidable relais au niveau des réseaux sociaux où, au-delà de la santé, les jeunes réclament un système éducatif «digne de notre nation». Hashtags, vidéos virales et témoi- gnages bouleversants transforment ce qui aurait pu rester une affaire locale en véritable débat national. Par D. William

La contestation, portée aussi par une jeunesse connectée et impatiente, devient politique. La Coordination syndicale nationale du secteur de la santé s’est engouffrée dans la brèche. Elle rappelle au gouvernement ses promesses non tenues et remet sur la table un cahier revendicatif

ÇA SE PASSE AU MAROC

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Médias L'ANME installe son nouveau Bureau exécutif L’ Association nationale des médias et des éditeurs (ANME) a tenu la première réunion de son bureau exécutif. Cette rencontre a

permis de procéder à la désignation officielle des membres du Bureau et de tracer les grandes lignes de l’action de l’Association pour la période à venir. La composition du Bureau exécutif se présente comme suit : Président : Driss Chahttane Présidents d’honneur : Abdelmounaïm Dilami, Ahmed Charai, Bahia Amrani, Abdellah El Ferdaous Vice-présidents : 1- Aziz Daki 2- Fatim-Zahra Ouriaghli 3- Hicham Lakhlifi 4- Mohamed Selhami 5- Khalid Belyazid 6- Mohammed Haitami 7- Khalid El Hariry Secrétaire général : Mokhtar Laghzioui Secrétaire générale adjointe : Ichrak Moubsit

volonté commune de consolider les acquis des der- nières années et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour le secteur. L’ANME entend poursuivre ses efforts pour améliorer les conditions matérielles et professionnelles des journalistes, renforcer les parte- nariats institutionnels, défendre la liberté de la presse et lutter contre la prolifération des supports illégaux qui menacent la crédibilité du métier. L’un des objec- tifs prioritaires demeure également la valorisation du rôle de la presse nationale dans le rayonnement du Maroc, tant à l’échelle régionale qu’internationale, notamment à l’approche des grands événements

sportifs et culturels que le Royaume accueillera au cours des prochaines années. À l’issue de cette réu- nion, le président de l’ANME, Driss Chahtane, a décla- ré : « L’installation de ce bureau exécutif reflète la confiance et la responsabilité qui nous sont confiées. Nous mesurons pleinement l’ampleur des défis à rele- ver, mais également l’importance de préserver l’unité et la solidarité au sein de notre profession. Notre mission est claire : défendre les intérêts de la presse nationale, améliorer son environnement et préparer l’avenir en donnant à nos médias les moyens d’être plus forts, plus crédibles et plus influents ». ■

Trésorier : Mohammed Haitami Trésorier adjoint : Hicham Lakhlifi

Conseillers : Abdelhamid Jmahri, Fahd Iraqi, Hassane El Guennouni, Ahmed Najim, El Mehdi Allabouch, Lahcen Aouad, Mohamed Taki Allah Abajazim Cette installation marque le début d’un mandat placé sous le signe de l’engagement et du renouvellement. Les membres du Bureau exécutif ont réaffirmé leur

Assurances Hausse des primes émises au T2-2025 L es primes émises par les entreprises d'assu- rances et de réassu-

Carnet blanc ‘‘ Notre collègue Ouafaa Maarrach vient de convoler en justes noces avec Adnane Nayme. À cette heureuse occasion, nous leur adressons nos vives félicitations et nos vœux

rance ont atteint 16,7 mil- liards de dirhams au titre du deuxième trimestre de l'année 2025, en hausse de 10,2% par rapport à la même période un an aupa- ravant, selon l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS).

les plus sincères de bonheur, de complicité et de réussite. Que cette nouvelle union soit le début d’une magnifique aventure à deux, remplie d’amour. Puissiez-vous construire ensemble un foyer où règnent la tendresse, la sérénité et la prospérité. Tous nos vœux de joie et de réussite pour cette belle étape de vos vies !

Dans la branche «Vie», les segments «Épargne-supports unités de compte» et «Épargne-supports Dirhams» ont marqué des hausses respectives de 70,8% à 490,7 MDH et de 5,8% à 7,54 Mds de DH. Le segment «Décès» a progressé, quant à lui, de 5,6% à 871,8 MDH. Pour ce qui est de la branche «Non-Vie», les plus fortes augmentations ont été enre- gistrées par les segments «Risques techniques» (+66,2%), «Responsabilité civile (RC) générale» (+26,5%), «Crédit-caution» (+26,1%) et «Assistance» (+23,7%). ■

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ÇA SE PASSE AILLEURS

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France

Espagne

L a dette publique de la France s’établissait à 115,6% du pro- duit intérieur brut (PIB) à la fin du deuxième trimestre 2025, atteignant 3.416,3 milliards d'euros (Md€), selon une estimation de l’Ins- titut national de la statistique et des études économiques (Insee). Exprimée en pourcentage du PIB, la dette publique française « s’établit à 115,6%, après 113,9% au premier trimestre 2025 », a précisé l’Insee. Et d’ajouter qu’« à la fin du deuxième trimestre 2025, la dette publique au sens de Maastricht s’établit à 3.416,3 Md€, soit une augmentation de 70,9 Md€, après +40,2 Md€ au trimestre précédent ». ■ La dette publique s’établit à 115,6% du PIB à fin T2-2025

La croissance du PIB en hausse de 0,8% au T2-2025

L’ économie espagnole a enregistré une croissance de 0,8% au deuxième trimestre 2025, dépassant les prévisions initiales et marquant une accélération par rapport au 0,6% du trimestre précédent, selon les données publiées par l’Institut national de la statistique (INE). En glissement annuel, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 3,1% entre avril et juin, contre 3% au premier trimestre, précise l’INE. Cette progression s’explique principalement par la demande intérieure, qui a contribué à hauteur de 3,5 points de pourcentage en rythme annuel, tandis que la demande extérieure a retranché un demi-point, sa plus faible contribution depuis fin 2023. ■

Résidence KAYS - Sahat Rabia El Adaouia - Agdal - Rabat tél. (037) 77 00 29 / 39 - Fax (037) 77 00 88

COMMUNIQUÉ

Conformément aux dispositions légales, la Société FNAC a publié ses états de synthèse arrêtés au 31 décembre 2024 dans le journal Finances News hebdo N° 1190 en date du 28 MARS 2025. Ces états, vérifiés par notre commissaire aux comptes Mr SEBTI Youssef, ont été approuvés par l’Assemblée Générale Ordinaire réunie le lundi 30 Juin 2025 au siège de la société et n’ont subi aucune modification.

Suisse

La Banque centrale maintient son taux d'intérêt directeur à 0%

L a Banque centrale suisse a sans surprise laissé jeudi son taux d'intérêt directeur inchan- gé à 0% dans un contexte de forte incertitude quant à la croissance économique de la Suisse depuis que Washington a imposé des droits de douane de 39% aux produits helvé- tiques. Au vu de perspectives «incer- taines» pour l'économie suisse, elle a maintenu sa prévision de croissance pour 2025, l'attendant toujours entre 1% et 1,5%, mais l'a réduite pour 2026, à «à peine 1%» (contre 1% à 1,5% escompté auparavant), a-t- elle indiqué dans le communiqué détaillant sa décision trimestrielle de politique monétaire. « Les perspectives économiques de la Suisse se sont assombries», explique-t-elle, soulignant que les droits de douane américains «devraient surtout peser sur les exportations et les investissements », et en particulier sur « l'industrie des machines et l'horlogerie ». ■

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BOURSE & FINANCES

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Point Bourse Hebdo Septembre refroidit les ardeurs

I Septembre a rappelé aux investisseurs que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Le Masi s’est replié après ses sommets record, dans un marché toujours porté par une tendance haussière de fond. l y a des mois où la Bourse a l’élégance de confirmer les cli- chés. Septembre en fait partie. Mois réputé maussade, il n’a pas failli à sa réputation : le Masi, qui flirtait avec les 20.000 points il y a trois semaines à peine, a perdu plus de 500 points en ligne droite. Au 26 septembre, la performance mensuelle ressort à -3,17%. Pas encore un krach, mais un mois qui pourrait bien s’inscrire comme le plus négatif de l’année 2025. avec des publications semes- trielles, des annonces diverses et une réunion de Bank Al-Maghrib qui a confirmé (sans surprise) son statu quo monétaire, avec un taux directeur à 2,25%. Par Y . Seddik

Evolution de l'indice Masi depuis début septembre 2024

Les résultats trimestriels avaient déjà donné une idée des trajec- toires, mais les investisseurs atten- daient les semestriels pour jauger la résilience des marges. La ren- tabilité est devenue la vraie focale, ce qui a accentué la volatilité et fait grimper les volumes sur plusieurs valeurs. Le cas HPS en est l’illustra- tion parfaite. L’annonce d’une perte nette au premier semestre a déclenché une chute de 10% dans des volumes élevés, avant de regagner autant le lendemain, grâce à un discours rassurant du management sur la solidité des marges et le maintien des objectifs annuels. Preuve que le marché devient hypersensible, parfois plus à la communication qu’aux chiffres eux-mêmes. Septembre reste donc un mois piégeux pour les marchés, et la

TOP Performances

FLOP Performances

Med Paper Colorado S2M

-6,13%

+10,85% +8,59%

SBM Ciments du Maroc TotalEnergies Maroc

-5,8%

-5,67%

+7,71%

L’histoire aurait pu être diffé- rente. On sortait d’une série de plus hauts, d’un marché eupho- rique, et certains rêvaient d’un «été indien» prolongé. Raté. Les larges caps ont tiré l’indice vers le bas, emportant l’ensemble du marché. Pourtant, le discours dominant n’est pas celui de la panique. La tendance de fond reste haussière, et cette correction est vue par beaucoup comme un passage obligé : prendre ses bénéfices, res- pirer après une séquence record et se replacer sur les dossiers de conviction. L’agenda du mois a été dense

Bourse de Casablanca n’échappe pas à cette saisonnalité. Mark Twain ironisait déjà : octobre est l’un des mois les plus dangereux pour spé- culer… avec janvier, février, mars, avril, mai, juin, juillet, août, sep- tembre, novembre et décembre. Manière ironique de rappeler que l’imprévisible n’a pas de calendrier. En regardant plus loin que sep- tembre, les motifs d’optimisme ne manquent pas. L’arrivée de nou- veaux produits financiers devrait apporter une profondeur inédite au marché et élargir la palette des investisseurs. La vague des IPO,

déjà bien amorcée, s’annonce soutenue et pourrait redonner du souffle aux échanges. Enfin, dif- ficile d’ignorer l’horizon 2030 : la préparation de la Coupe du monde et les investissements massifs qu’elle implique serviront de cata- lyseur à plusieurs secteurs cotés. Autrement dit, la consolidation de septembre n’est pas une fin de cycle. Elle pourrait bien préparer le terrain à une nouvelle phase haussière, plus sélective, plus exi- geante, mais tout aussi porteuse pour ceux qui sauront lire le mar- ché. ◆

BOURSE & FINANCES

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Retour à l’Investment Grade Le Maroc redore son blason financier L’agence américaine Standard&Poor’s (S&P) a relevé vendredi la note souveraine du Royaume à BBB-/A-3, après quatre ans passés en catégorie spéculative. Une décision qui reflète la solidité des fondamentaux macroéconomiques et ouvre la voie à un retour des capitaux étrangers vers le marché national. Par Y. Seddik

liorer leurs propres notations et conditions de financement. Selon les opérateurs de mar- ché que nous avons sollicités, le Trésor devrait tenter rapidement de tirer parti de cette perspective en mettant en avant auprès des investisseurs locaux sa meilleure accessibilité aux financements internationaux, afin de faire bais- ser les taux sur le marché domes- tique. Sa capacité à convaincre qu’il peut se détourner du marché local constitue un élément essen- tiel à surveiller. Du côté des actions, une baisse attendue du spread souve- rain pourrait stimuler l’arbi- trage en faveur de la Bourse de Casablanca. De nombreux gérants de fonds internationaux sont tenus par mandat de n’in- vestir que dans des pays clas- sés Investment Grade. Le Maroc redevient donc éligible à ces por- tefeuilles, ce qui devrait accroître la profondeur et la liquidité du marché, et faciliter même le retour tant attendu dans l’indice MSCI Emerging Markets. Toujours est-il que, malgré ce retour à l’Investment Grade, certaines fragilités demeurent. L’économie reste exposée aux aléas climatiques, en particulier aux sécheresses récurrentes, qui pèsent sur l’agriculture et l’em- ploi. Le chômage, notamment chez les jeunes et les femmes, reste élevé, tandis que les dispa- rités régionales persistent. À l’international, le Maroc demeure dépendant de la conjoncture européenne, principal partenaire commercial, et reste vulnérable aux tensions géopolitiques et aux incertitudes du commerce mon- dial. En définitive, le relèvement de la note souveraine par S&P consacre la solidité de la trajectoire écono- mique et budgétaire du Maroc, tout en renforçant sa visibilité auprès des investisseurs mon- diaux. Pour les marchés financiers, ce signal positif devrait se traduire par un regain de confiance, une baisse du coût de financement et un retour progressif des flux de capitaux, condition essentielle pour soutenir la croissance dans les années à venir. ◆

 Standard&Poor’s a relevé la note sou- veraine du Maroc à BBB- et a rendu au Royaume son statut d’Investment Grade.

S

&P justifie ce reclassement par la résilience de l’économie maro- caine face à des chocs succes- sifs, notamment l’instabilité du commerce mondial. L’agence met en avant une croissance réelle moyenne attendue de 4% entre 2025 et 2028, portée par la consommation intérieure, l’in- vestissement et la dynamique de secteurs phares tels que l’auto- mobile, l’aéronautique, les phos- phates, le tourisme et les techno- logies de l’information. Les finances publiques pour- suivent une trajectoire de conso- lidation : le déficit budgétaire devrait s’établir autour de 3% du PIB en 2026, tandis que la dette est attendue en repli sous le seuil de 60% du PIB d’ici 2028. Les réserves de change sont jugées

confortables, équivalant 5,5 mois d’importations. Sur le plan moné- taire, une inflation contenue a per- mis à Bank Al-Maghrib d’abaisser son taux directeur à 2,25% en mars 2025, favorisant la demande intérieure. L’agence souligne la profondeur des réformes engagées : moder- nisation fiscale, extension de la couverture sanitaire, déploiement du registre social unifié et straté- gies d’adaptation face au stress hydrique. Ces initiatives visent à renforcer la résilience et à favori- ser la formalisation et la diversifi- cation de l’économie. Les grands projets d’infrastruc- tures, liés à la CAN 2025, à la Coupe du monde 2030 et aux investissements énergétiques, devraient amplifier cette dyna- mique. L’Office chérifien des phosphates (OCP) poursuit par ailleurs un programme straté- gique visant à doubler sa produc- tion d’ici 2030, ce qui renforce la position du Maroc sur les mar-

chés mondiaux des engrais.

Impact sur les marchés financiers

Pour les investisseurs internatio- naux, le retour du Maroc dans la catégorie Investment Grade réduit le risque pays et ouvre la voie à un élargissement des flux de capitaux. Plusieurs fonds et institutions, dont l’univers d’in- vestissement est limité à cette catégorie, pourront de nouveau inclure le Royaume dans leurs portefeuilles. Sur le marché obligataire, les pro- chaines émissions souveraines devraient bénéficier de conditions plus avantageuses en termes de spreads. Le Trésor marocain aura ainsi la possibilité de diver- sifier sa base d’investisseurs et de réduire sa dépendance au marché domestique. Les entre- prises stratégiques, telles que l’OCP ou les grandes banques, devraient également profiter de cette requalification pour amé-

Du côté des actions, une baisse attendue du spread souverain pourrait stimuler l’arbitrage en faveur de la Bourse de Casablanca.

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BOURSE & FINANCES

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Bourse Les sociétés cotées face au test climatique

Tétouan fonctionne désormais grâce à un parc éolien de 32 MW, une première mondiale dans ce secteur. Cette installation a per- mis d’éviter l’émission de 364.000 tonnes de CO2 en un an. Pour LafargeHolcim, il s’agit d’un levier industriel autant qu’énergétique, permettant de sécuriser l’approvi- sionnement tout en réduisant son empreinte carbone.

Les banques, robinet du climat

La sécheresse gagne du terrain, les ressources hydriques s’amenuisent et la pression réglementaire s’intensifie. Dans ce contexte, les entreprises marocaines cotées n’ont plus le choix que de transformer leurs engagements ESG en actes concrets. Mines, cimenteries, producteurs d’énergie et banques réécrivent leurs modèles. Florilège. Par Y. Seddik

La transition énergétique ne repose pas seulement sur les industriels. Dans cette course à la crédibilité verte, les banques marocaines avancent elles aussi à des vitesses différentes, mais avec le même objectif. Bank of Africa a ouvert la voie début 2025 en soumettant à Bank Al-Maghrib sa «Stratégie climat», une pre- mière nationale alignée sur les standards IFRS S2. Attijariwafa bank, de son côté, met en avant une baisse de 33% de ses émis- sions électriques entre 2018 et 2024 et trace une feuille de route ESG jusqu’en 2030. La Banque Centrale Populaire, pionnière des obligations vertes, capitalise sur cet avantage pour continuer à financer des projets environ- nementaux structurants. Ces banques ne jouent plus un rôle périphérique. Au contraire, elles orientent désormais directement les flux de capitaux et déterminent quelles entreprises accèdent aux financements verts. Au final, les démarches ne sont pas uniformes. Certaines entre- prises cotées investissent réelle- ment dans la transition et affichent des résultats mesurables, tandis que d’autres se contentent d’un reporting minimal pour répondre aux obligations réglementaires. En 2025, la résilience ne se juge plus dans les rapports RSE. Elle se vérifie dans les capaci- tés renouvelables installées, les tonnes de CO2 évitées ou les financements obtenus via les obligations vertes. La crédibilité des entreprises cotées dépend désormais de leur capacité à prouver, chiffres à l’appui, que leurs engagements se traduisent dans les faits. ◆

 Les entreprises cotées multiplient les investissements concrets dans la transition climatique pour rester compétitives face aux exigences des marchés.

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epuis 1960, la température moyenne au Maroc a progressé de +1,4°C, un rythme plus rapide que la moyenne mondiale. Les sécheresses se multiplient, la res- source en eau pourrait reculer de 20% d’ici 2050 et les inonda- tions qui frappent chaque année plusieurs régions du Maroc rap- pellent la vulnérabilité des infras- tructures. Face à ces menaces, le Royaume a décidé de viser 52% d’énergies renouvelables dans son mix élec- trique à l’horizon 2030. Le com- plexe solaire Noor à Ouarzazate et le plan hydrogène vert, connu sous le nom de «Offre Maroc» , figurent parmi les projets emblé-

matiques. Pour les sociétés cotées, rester à l’écart de cette dynamique reviendrait à s’exclure des standards de compétitivité. En tête des secteurs cotés concernés, le secteur minier attire particulièrement l’atten- tion. Managem, acteur majeur du domaine, a compris qu’il devait se réinventer. Entre 2021 et 2023, le groupe a mené des audits énergétiques rigoureux et dressé un bilan carbone exhaustif. Ses engagements sont précis, avec -5% de consommation électrique et -15% d’émissions de GES d’ici 2027, ainsi que 75% d’énergies renouvelables intégrées à ses opérations marocaines. L’avenir du groupe repose désormais sur sa capacité à fournir des minerais «bas carbone» à des acheteurs qui conditionnent leurs contrats à la traçabilité environnementale. À l’autre bout du spectre indus-

triel, Taqa Morocco joue sa crédibilité dans la production électrique. L’entreprise prévoit d’ajouter 1.000 MW de capacités renouvelables d’ici 2030, pour un investissement de 1,6 Md USD. Elle vise ainsi une baisse de 25% de son empreinte carbone. Or, le coût de l’énergie reste un far- deau pour l’industrie marocaine. Taqa mise donc sur le renouve- lable non pour soigner sa réputa- tion, mais pour s’imposer comme acteur central de l’approvision- nement du pays, à l’heure où la dépendance aux fossiles fragilise l’économie. Le ciment est également l’un des secteurs les plus émetteurs, et l’exemple de LafargeHolcim Maroc illustre bien la mutation en cours. En 2024, l’entreprise a couvert 90% de ses besoins électriques par des énergies renouvelables. Sa cimenterie de

En 2024, LafargeHolcim a couvert 90% de ses besoins électriques par des énergies renouvelables.

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Reste à savoir si le marché trouvera rapidement son public. Car le succès d’un pro- duit dérivé dépend avant tout de la liquidité, c’est-à-dire de la capacité à attirer un flux régulier d’ordres et des teneurs de marché actifs. La culture des dérivés reste encore embryonnaire au Maroc, mais les opérateurs misent sur l’effet d’entraînement. Si le Future sur MASI 20 rencontre son mar- ché, il pourrait ouvrir la voie à d’autres instruments, comme des futures sur actions indivi- duelles ou des options. Ce projet s’inscrit par ailleurs dans une dynamique plus large de modernisation du marché financier marocain. En février dernier, Bank Al-Maghrib avait lancé le marché interbancaire des swaps de change et des swaps de taux indexés sur le MONIA. ◆ Pour Amine Maamri, CEO de CDG Capital Bourse et président de l’APSB, le marché à terme marque une rupture stratégique pour la place marocaine. «C’est le fruit d’un travail titanesque mené avec l’ensemble de l’écosystème finan- cier», rappelle-t-il. L’objectif est double : doter les investisseurs d’un outil moderne de couverture contre la volati- lité (taux, devises, matières pre- mières, actions) et renforcer la profondeur et la transparence du marché des capitaux. Le premier produit sera un Future sur l’in- dice MASI 20, avant une exten- sion progressive aux taux et aux actions individuelles. La sécurité des opérations repose sur la Chambre de compensation, qui devient contrepartie unique de chaque transaction et active un système de marges et d’appels de marge conforme aux standards internationaux. Reste l’essentiel : la liquidité. Sans teneurs de marché actifs, difficile de faire vivre les contrats. D’où la nécessité d’une montée en com- pétence des acteurs et d’une péda- gogie continue. «Le lancement est une étape. Mais le véritable enjeu, c’est de créer la confiance et d’ani- mer ce marché dans la durée», conclut Amine Maamri. «Le défi n’est pas de lancer le marché, mais de le faire vivre»

 La Bourse de Casablanca a mené avec succès un test grandeur nature de son futur mar- ché à terme en mobilisant l’ensemble des acteurs financiers.

Marché à terme Un test grandeur nature réussi pour la Bourse de Casablanca

C La Bourse de Casablanca vient de franchir une étape déterminante dans la mise en place de son marché à terme. Le 20 septembre 2025, elle a organisé avec succès un test grandeur nature qui a mobilisé l’ensemble des acteurs de la place financière : sociétés de Bourse, salles de marchés, membres compensateurs, Maroclear et rediffuseurs. Détails. Par Y. Seddik

et exercice visait à vérifier la robustesse des infrastruc- tures, notamment la SGMAT (Société de gestion du marché à terme) et la CCP (Chambre de compensation centrale), et leur interconnexion avec les membres négociateurs et com- pensateurs. Il s’agissait égale- ment d’évaluer la fluidité des processus de négociation et de compensation, tout en assurant la conformité réglementaire. Plus de 1.000 ordres et tran- sactions simulés ont ainsi été réalisés. Le test a permis de valider la tenue des cycles de négociation, du fixing d’ou- verture à la cotation continue jusqu’au fixing de clôture. Les

mécanismes de gestion des risques ont été éprouvés, qu’il s’agisse du calcul des risques, des marges initiales, du suivi des collatéraux ou des appels de marge. Enfin, la perfor- mance des systèmes de tra- ding, de clearing et de diffusion des données a été confirmée. En parallèle, le ministère de l’Économie et des Finances a agréé trois intermédiaires pour opérer sur ce compartiment : CFG Marchés, BMCE Capital Bourse et CDG Capital Bourse. Leur entrée en activité marque une avancée décisive et ouvre la voie au lancement effectif du marché à terme. Notons que le démarrage se

fera avec un premier produit phare : un contrat à terme ferme sur l’indice MASI 20, regrou- pant les vingt valeurs les plus liquides de la cote. Réglé en espèces, ce contrat permettra aux investisseurs de se couvrir contre les fluctuations du mar- ché, de prendre position à la hausse ou à la baisse, ou encore de diversifier leurs stratégies. Avec une taille de contrat fixée à 10 dirhams par point d’indice et un dépôt initial de 1.000 dirhams, l’effet de levier sera significatif. Quatre échéances seront cotées simultanément, en mars, juin, septembre et décembre, conformément aux standards internationaux.

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Monétique Le CMI change de modèle et redistribue les cartes

coût du service pour les commerçants. Depuis octobre 2024, le plafond du taux d’interchange est fixé à 0,65%, conformément aux recommandations du Conseil de la concurrence. Plus de 55.000 commerçants ont bénéficié d’une réduction effective de leurs com- missions. Pour Rachid Saihi, cette décision consti- tue «une avancée essentielle» , mais pas suffisante à elle seule pour transfor- mer durablement le secteur. Elle doit s’accompagner d’autres leviers, notam- ment l’innovation et la diversification de l’offre. La direction du CMI affirme vouloir contribuer à bâtir un écosystème monétique compétitif, inclusif et aligné sur la stratégie digitale nationale à l’hori- zon 2030. Son ambition reste inchangée : œuvrer pour un Maroc sans cash, considéré comme un levier d’efficacité économique. Reste à convaincre les usagers (surtout les commerçants) de changer leurs habitudes, dans un pays où la carte bancaire demeure encore perçue avant tout comme un outil de retrait d’argent. ◆

Le Centre monétique interbancaire (CMI) franchit une nouvelle étape dans son dévelop- pement. L’opérateur, jusque-là centré sur les solutions d’encaissement pour ses banques actionnaires, devient désormais processeur et prestataire de services pour l’ensemble des établissements de paiement, y compris ceux non affiliés.

Par Y. Seddik L

e marché national de la monétique entre dans une nouvelle phase. L’ouverture à davantage de concur- rence, accélérée par la réglementation et portée par l’innovation technolo- gique, change les rapports de force. En lançant sa pla- teforme multi-acquéreurs le 1 er mai 2025, le CMI a déjà

contre 12% pour le paiement direct. La transaction moyenne est de 425 dirhams, tandis que le sans contact progresse fortement pour représenter 7% des paiements. L’autre évolution majeure concerne le

faire des choix stratégiques détermi- nants en termes de proposition de valeur, d’offres de services et de tari- fication ». Le CMI, lui, entend rester incontournable en mettant son infras- tructure, son savoir-faire et sa capacité d’innovation à la disposition de tous les établissements qui le souhaitent. Si la concurrence doit s’intensifier, le DG du CMI insiste sur la continuité opérationnelle : les commerçants ne devraient constater «aucune dégra- dation de service ou de qualité de l’expérience de paiement». Le CMI promet de rester garant de la fiabilité du système, en renforçant sa résilience technologique et en accélérant son programme d’innovation pour anticiper les besoins futurs du marché. Un secteur en mutation accélérée Le CMI reste un acteur structurant du paiement électronique. En 2024, il a traité 215 millions de transactions pour un volume global de 90 milliards de dirhams, soit l’essentiel du mar- ché national évalué à 93 milliards. Son réseau compte 80.000 terminaux de paiement électronique et 5.000 sites marchands en ligne. Avec sa solution Fatourati, il a également permis 220 millions d’opérations pour un total de 193 milliards de dirhams, dont 75% concernent la collecte de fonds publics tels que les impôts. Pour autant, les usages restent domi- nés par le retrait d’espèces. Sur 23 mil- lions de cartes bancaires en circulation, seules 3 millions sont actives chaque mois. Et près de 88% des opérations se font encore au guichet automatique,

intégré sept établissements opération- nels et prépare l’arrivée de quatre autres. Deux d’entre eux ne sont pas liés aux banques actionnaires du CMI, un signe clair que le monopole his- torique se fissure. À ce jour, plus de 2.000 commerçants affiliés via ces nouveaux entrants ont été traités par la plateforme, avec plus de 300.000 transactions pour un volume dépas- sant 100 millions de dirhams. Et le mouvement touche déjà 117 localités, bien au-delà des grandes métropoles. Cette transformation découle des engagements pris par le CMI et ses neuf banques actionnaires auprès du Conseil de la concurrence et de Bank Al-Maghrib. Elle s’accompagne d’un changement de modèle : le CMI se retire de l’activité commerciale d’ac- quisition monétique (TPE et e-com- merce) au profit des EDP, pour se concentrer sur son rôle de plateforme technique nationale. L’enjeu est clair : passer d’un marché dominé par trois acteurs à une dizaine, avec l’ambition d’instaurer une dynamique concurren- tielle forte. Pour Rachid Saihi, Directeur général du CMI, «les nouveaux acteurs devront

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”CaixaBank,S.A. - Succursale au Maroc”

Communication financière Comptes sociaux et états financiers Au 30 juin 2025

I-Présentation II- Comptes sociaux au 30/06/2025 1- Le Bilan ; 2- Le compte de produits et charges (CPC) ; 3- L’état des soldes de gestion (ESG) ; 4- Le tableau de financement appelé dans le présent chapitre tableau des flux de trésorerie (TFT) ; III- Etat des informations complémentaires (ETIC)

IV-Attestation des commissaires aux comptes

COMPTES SOCIAUX AU 30 JUIN 2025 En activité au Maroc depuis juillet 2009, CaixaBank, S.A. succursale au Maroc est la première succursale bancaire Espagnole ouverte au Maroc.

CaixaBank, S.A. Succursale au Maroc dirige son activité principalement au financement d’entreprises (grandes et moyennes), le Trade finance, la gestion des flux, la gestion des paiements et quelques activités de marché. Notre mission consiste à accompagner les Entreprises Espagnoles ayant des relations économiques et commerciales avec le Maroc (installées ou non sur le territoire marocain) et les Entreprises Marocaines travaillant avec l’Espagne. En 2017, La Banque a réalisé plusieurs projets confirmant son engagement au Maroc, il s’agit notamment de la création d’une Agence à Agadir : cette agence qui est liée directement à la succursale de Casablanca est opérationnelle depuis le 04 Avril 2017. CaixaBank a inauguré également la première édition de son forum de rencontre, baptisé « le Cercle » dans le cadre de la coopération Maroc-Espagne ; cette initiative est née d’une volonté de fédérer la communauté d’affaires et de favoriser les échanges entre les deux principaux partenaires commerciaux Conformément à la circulaire de Bank Al-Maghrib n°1/G 2008. CaixaBank,S. A. Succursale au Maroc publie ses états de synthèse en respect des principes comptables d’élaboration des comptes sociaux.

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