ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO LUNDI 30 SEPTEMBRE 2025
Les PME et filières annexes sont également des heureuses bénéfi- ciaires de cette tendance haus- sière. «Les effets multiplicateurs s’étendent aux PME à travers l’allo- tissement et la sous-traitance des marchés publics, ainsi que l’amé- lioration des délais de paiement lorsqu’elle est effective» , souligne à ce titre Kchikeche. Et d’ajou- ter que «l’amont industriel et logis- tique bénéficie mécaniquement de cette intensification. La hausse des volumes de ciment se répercute sur les filières des granulats, du béton prêt à l’emploi et de la métallurgie, tandis que les programmes ferro- viaires et hydrauliques irriguent les segments de la signalisation, de l’in- génierie électrique et du transport de fret» . En somme, la dynamique d’investissement publique agit comme catalyseur d’un ensemble de chaînes de valeur domestiques interconnectées. Quelques entraves Malgré ces signaux positifs, plu- sieurs contraintes pourraient freiner la consolidation de cette trajectoire. D’abord, l’exécution budgétaire qui reste insuffisante. Selon Ahmed Kchikeche, «cer- tains crédits d’investissement ne sont consommés qu’à hauteur de 60%, selon les rapports de suivi, induisant des risques de sous-réa- lisation». Autrement dit, ces crédits retardent l’avancement de nom- breux chantiers. Ensuite, la vul- nérabilité des chaines logistiques. 11% des entreprises interrogées par le HCP signalent encore des difficultés d’approvisionnement. Par ailleurs, la pénurie de compé- tences spécialisées en génie fer- roviaire, hydraulique et électrique, ainsi que la dépendance aux aléas hydriques fragilisent la cadence de réalisation des projets. «Les pro- jets stratégiques, tels que le plan ferroviaire de 96 milliards de DH et le dessalement de l’eau de mer de la station du Grand Casablanca, imposent un alignement entre for- mation, transfert technologique et cadence d’exécution», précise le professeur. Dans la perspective de lever ces goulots d’étranglement et parvenir à une résilience sectorielle, l’expert appelle à «un lissage pluriannuel
jets, à renforcer ses compétences locales et à créer un environne- ment propice à l’investissement. Car bien que «l’amplification des concours financiers extérieurs, déjà amorcée avec les financements de la BAD, constitue un levier complé- mentaire, il ne saurait se substituer à la demande domestique, cœur structurel de la croissance de la construction au Maroc», conclut Kchikeche. ◆
La réussite de la stratégie nationale dépendra de la capacité du pays à exécuter efficacement ses projets, à renforcer ses compétences locales et à créer un environnement propice à l’investissement.
cadre réglementaire». Selon lui, la réussite de la stratégie nationale dépendra de la capacité du pays à exécuter efficacement ses pro-
des investissements, des avances de paiement, une meilleure inté- gration des PME via la co-trai- tance, ainsi qu’une stabilisation du
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