ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO LUNDI 30 SEPTEMBRE 2025
Selon le Conseil de la concurrence, l’essor de l’autoconsommation, couplé à une meilleure régulation du marché, pourrait faire baisser le prix moyen du Kw/h de 0,9 à 0,6 DH.
Autoproduction électrique Décentraliser pour mieux économiser A L’autoproduction électrique au Maroc reste un enjeu central pour la compétitivité et la transition énergétique. Par Désy M.
peuvent désormais produire une partie de leur électricité. Cela se traduira directement par une baisse de la facture, et donc par une meilleure com- pétitivité, dans un contexte où l’énergie pèse lourd dans les charges », souligne Anas El Bouyousfi, PDG d’Isolbox, spé- cialiste de l’efficacité énergé- tique. De plus, le cadre clarifie aussi la production pour les parti- culiers, ouvrant la voie à un recours plus massif au solaire domestique. En effet, plus de 50.000 installations existent déjà dans le secteur agricole, mais restaient sous-exploi- tées en raison d’un manque de régulation favorable. El Bouyousfi ajoute que «pour un foyer, quelques kilowatts de panneaux photovoltaïques suffisent à couvrir une partie importante de la consomma- tion de jour, avec à la clé une baisse sensible de la facture. Pour les petites entreprises, qui consomment surtout en jour- née, le bénéfice est encore plus marqué : celui de transformer une charge incompressible en une économie récurrente». Au-delà de la baisse immé- diate des coûts, le patron d’Isolbox insiste sur un autre atout : «La baisse continue des coûts des équipements accé- lérera l’amortissement des ins-
lors que le Maroc ambitionne de réduire sa dépendance énergétique et de protéger ses ménages et ses industries face à la volatilité des prix de l’élec- tricité, l’autoproduction élec- trique, notamment via le photo- voltaïque se dessine comme un levier stratégique. Elle devrait permettre aux particuliers, PME et industriels de produire une partie de leur propre énergie, avec des retombées positives sur la facture et la compétiti- vité. Mais si le cadre réglemen- taire progresse, il reste mar- qué par des contradictions qui freinent encore le décollage du secteur. Promulguée en février 2023, la loi 82-21 devait poser les bases d’une production décentrali-
sée. Plus d’un an et demi plus tard, son application reste par- tielle, faute de décrets d’appli- cation. Cette situation a conduit le Conseil de la concurrence à tirer la sonnette d’alarme, affir- mant que le Maroc dispose d’un levier efficace pour réduire ses coûts de production élec- trique, mais celui-ci est large- ment sous-exploité. En effet, selon ses estimations, l’essor de l’autoconsommation, couplé à une meilleure régulation du marché, pourrait faire baisser le prix moyen du kilowattheure (Kw/h) de 0,9 à 0,6 dirham. Conscient du potentiel énorme que peut garantir la décentra- lisation du secteur de la pro- duction électrique, le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable avait annoncé en juillet der- nier l’imminente publication de quatre décrets d’application inhérents à cette loi. Ajoutant
qu’ils seraient déjà sur «la table du secrétariat général du gou- vernement pour finalisation et éventuellement promulgation» . L’ensemble de ces textes vise à clarifier les modalités tech- niques et administratives de l’autoproduction (installation, raccordement, stockage, écrê- tement et revente des excé- dents), ainsi qu’à imposer des compteurs intelligents et des certificats d’origine garantis- sant la traçabilité de l’énergie produite. En publiant ces textes, entre- prises, ménages et industriels pourront produire, stocker et vendre leur propre électrici- té. L’un des décrets prévoit l’abaissement du seuil de 20 MW à 5 MW pour les installa- tions industrielles, ce qui repré- senterait une aubaine pour les acteurs du secteur. «En abaissant le seuil à 5 MW, de nombreuses PME industrielles
L’abaissement du seuil de 20 MW à 5 MW pour les installations industrielles se tradui- ra directement par une baisse de la facture.
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