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ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO LUNDI 30 SEPTEMBRE 2025

de ce secteur. «Si le Maroc développe un tissu industriel local dans le solaire (fabrication de composants, solu- tions de stockage, services de maintenance), le coût des instal- lations diminuera mécaniquement. Cela réduira notre dépendance aux importations, stabilisera les prix de l’électricité et offrira plus de flexibilité au réseau» , conclut El Bouyousfi. ◆

tallations, tandis que l’autoproduc- tion offrira une véritable protection contre la hausse future des tarifs». Pallier l’envers du décor Il est évident que cette réforme, attendue depuis plusieurs années, pourrait bouleverser le pay- sage énergétique national et contri- buer à alléger une facture électrique parmi les plus lourdes de la région. Encore faut-il que certains goulots d’étranglement soient ôtés et que les ambitions annoncées répondent réellement aux défis des auto pro- ducteurs. Pour Saïd Guemra, expert en éner- gie, la loi en elle-même contient des failles structurelles. «Contrairement à plusieurs pays, cette loi ne rému- nère que 20% de l’énergie produite par l’utilisateur. Or, dans le cas des ménages, voire même de certaines industries, et en raison du décalage entre la production du jour et la consommation du soir, le besoin d’injection peut atteindre jusqu’à 60% de l’électricité produite. Si le distributeur ne rémunère son client qu’à hauteur de 20%, un pourcen- tage pouvant atteindre 40% peut être perdu par l’auto producteur au profit du distributeur », explique-t-il. De plus, le coût initial élevé des installations photovoltaïques et de stockage, bien que réduit par les incitations fiscales, constitue un obstacle financier important pour les ménages modestes. Par ailleurs, des limites techniques s’ajoutent aux contraintes finan- cières. Pour l’expert, le fait de pla- fonner la limite de la puissance à 11 kW pour les ménages, seuil mini- mal de 5 MW en moyenne tension, exclut la majorité des industries, surtout en milieu rural. Et un «arrêté des enveloppes» qui limite la part de l’autoproduction à moins de 2% de la production nationale réduit son impact, alerte Guemra. Que faut-il faire alors ? Pour tirer profit de ce secteur, le Conseil de la concurrence préco- nise de favoriser massivement l’au- toproduction domestique, notam- ment la basse tension pour rendre les consommateurs «producteurs» d’électricité verte. Et pour se faire, il recommande de rendre le marché de l’électricité plus ouvert et plus

Plus de 50.000 installations existent déjà dans le secteur agricole, mais restaient sous-exploitées en raison d’un manque de régulation favorable.

efficace en simplifiant les procé- dures administratives, en assou- plissant les plafonds de revente et en renforçant les infrastructures de stockage. Le Conseil appelle à

développer une filière nationale de batteries et à intégrer les véhicules électriques comme outil de flexibi- lité énergétique. Et enfin de créer une véritable filière nationale autour

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