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ECONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO LUNDI 30 SEPTEMBRE 2025

Industrie automobile L’export à la recherche d’un nouveau souffle L’Europe, principal marché, est marqué par la baisse de la demande sous l’effet de l’inflation et d’un changement de préférence des consommateurs. Les modèles marocains sont fortement concurrencés par les véhicules asiatiques, particulièrement chinois. Par C. Jaidani

accentuée par les tensions géos- tratégiques dues à la guerre en Ukraine. « Le Maroc n’a cessé de monter en puissance dans la filière automo- bile. Outre la hausse de l’export, le secteur améliore constam- ment son taux d’intégration. Il possède tous les ingrédients requis pour consolider davan- tage sa position sur l’échiquier mondial dans ce domaine. Pour ce faire, il ne doit pas dépendre d’un ou de quelques marchés. Cela risque de perturber à terme la chaîne de valeur et remettre en cause toute la stratégie indus- trielle. La diversification de ses débouchés n’est pas un choix d’ordre purement conjoncturel, mais une nécessité stratégique pour que le pays soit épargné des perturbations commerciales des marchés internationaux», explique Youssef Idrissi, profes- seur d’économie industrielle. ◆

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y a eu un recul de 22% de toute la production, y compris pour les équipementiers. Il a expli- qué ce marasme par «les contre- performances du marché euro- péen, notamment français, qui absorbe 25% des exportations marocaines». La demande dans ce marché a fléchi à cause de l’inflation et de la concurrence acharnée des véhicules asiatiques, particuliè- rement chinois, qui présentent un rapport qualité/prix très com- pétitif, bousculant les offres des autres marques. Il faut noter éga- lement que les modèles phares fabriqués au Maroc roulent au thermique, et que la cote pour ce type de moteur est en perte de vitesse. De ce fait, les véhicules électriques et hybrides gagnent du terrain. Le Maroc s’est déjà positionné dans ce créneau, même s’il se limite à la fabrica- tion de micro- citadines comme Citroën AMI, Opel Rocks ou Fiat Topolino, toutes produites à l’usine Stellantis de Kénitra. Concernant l’hybride, le Royaume produit Dacia Jogger, mais l’ensemble de l’offre n’ar- rive toujours pas à couvrir tous les segments. Pour ce qui est des perspectives d’avenir du marché automo- bile en Europe, les experts sont sceptiques quant à un rebond des ventes en 2025 et 2026. Les différents indicateurs confortent ce constat, dont le nombre de livraisons qui n’arrive pas à

e secteur automo- bile est un fleuron de l’industrie nationale sur lequel le Maroc table pour redynami- ser son économie et accélérer sa crois- sance. Une grande part de la production

dépasser les 4 millions d’unités à fin juin 2025, soit un niveau similaire à celui de la période du Covid. D’autres facteurs sont également évoqués, notamment une conjoncture défavorable,

est destinée à l’export, assurant des milliers d’emploi ainsi que des recettes conséquentes en devises. Mais depuis le début de l’année, l’activité affiche des signes d’essoufflement. En effet, à fin avril 2025, le sec- teur a enregistré une quatrième baisse consécutive des expor- tations, qui ont atteint au total un montant de 49 milliards de DH, soit une régression de 7% comparativement à la même période de l’année dernière. Des responsables du secteur, et à leur tête Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, tentent de relativiser la situation. Interrogé dans le cadre d’une séance des questions orales à la Chambre des représentants, Mezzour a affirmé que durant les quatre premiers mois de 2025, il

La demande du marché français a fléchi à cause de l’inflation et de la concurrence acharnée des véhicules asiatiques, particulièrement chinois.

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