VOYONS VOIR
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FINANCES NEWS HEBDO LUNDI 30 SEPTEMBRE 2025
Santé publique
Un système qui craque de partout
urgent. Parmi ses demandes : • l’application immédiate du décret de 2017 relatif au système de base de couverture médicale pour les infirmiers et les techniciens de santé, sans conditions supplémentaires; • l’ajout de l’indemnité spécifique de risque sani- taire; • l’intégration des assistants médicaux dans le système de santé, avec reconnaissance officielle et indemnités supplémentaires; • la création d’une agence nationale de gestion des affaires de santé garantissant une gouver- nance transparente. • ou encore la révision des lois encadrant l’exer- cice de la médecine et des professions de santé, afin de les adapter aux évolutions du secteur. Dysfonctionnements en cascade Pendant que l’on s’indigne et que l’on crie au scandale, les jeunes diplômés, eux, prennent la fuite. Vers le secteur privé, l’Europe ou les pays du Golfe. L’hémorragie des compétences est telle qu’aujourd’hui le Maroc affiche un déficit estimé à 32.000 médecins et 65.000 infirmiers. Ce trou béant ne peut plus être comblé à court terme. A quoi bon investir dans la formation si, faute de conditions dignes et d’horizons clairs, les talents s’envolent ? Chaque départ est une perte sèche pour le Maroc. Ce manque criant de personnel s’ajoute à une longue liste de dysfonctionnements qui ne
relèvent plus de la simple négligence : délais interminables pour voir un spécialiste, équipe- ments en panne, absentéisme endémique, pénu- ries de médicaments stratégiques… Tout cela n’est pas seulement une question d’organisation, mais bien le symptôme d’un système qui craque de partout. Forcément, sur le plan politique, le gouvernement se retrouve fragilisé. Ces défaillances au niveau des hôpitaux publics tordent en effet le cou au discours officiel qui vante la généralisation de la couverture médicale. Le décalage entre les annonces des pouvoirs publics et le vécu des citoyens au quotidien devient, de ce fait, inte- nable. Au point qu’après la cherté de la vie, c’est la santé qui risque de devenir le nouveau terrain de mobilisation sociale. Mais, au fond, cette crise actuelle est avant tout une crise de gouvernance. La création d’une agence nationale de gestion des affaires de santé, évoquée par les syndicats, pourrait donc consti- tuer une piste sérieuse pour sortir de l’ornière, à condition que cette structure ne soit pas une énième boîte administrative sans moyens réels. Bref, une meilleure gouvernance du système de santé est bien possible, mais elle néces- site courage politique et volonté de réformer en profondeur. Pour dire qu’il faudra en finir avec le bricolage et les promesses pompeuses sans lendemain. La santé ne doit pas être otage de l’arithmétique politicienne. ◆ oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
D epuis le drame qui a eu lieu à l’hôpital Hassan II d’Agadir, avec la mort suspecte de huit femmes enceintes, les tensions sociales sont montées d’un cran. Ce fait divers tragique dépasse le simple accident médical. Il cristallise, à lui seul, la faillite d’un système censé protéger les plus vulnérables et met en lumière un malaise qui ne date pas d’hier. Ainsi, dans les rues marocaines, la colère s’ex- prime désormais à voix haute. Dans plusieurs villes, les habitants organisent manifestations et sit-in pour dénoncer la mauvaise qualité des services sociaux, en particulier les défaillances chroniques des structures de santé. Une colère qui a trouvé un formidable relais au niveau des réseaux sociaux où, au-delà de la santé, les jeunes réclament un système éducatif «digne de notre nation». Hashtags, vidéos virales et témoi- gnages bouleversants transforment ce qui aurait pu rester une affaire locale en véritable débat national. Par D. William
La contestation, portée aussi par une jeunesse connectée et impatiente, devient politique. La Coordination syndicale nationale du secteur de la santé s’est engouffrée dans la brèche. Elle rappelle au gouvernement ses promesses non tenues et remet sur la table un cahier revendicatif
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