E – Méthodologie de Carbon4 Finance
Une analyse bottom-up basée sur la répartition géographique et sectorielle des activités de chaque entreprise
L’exposition au risque physique est évaluée au niveau des sous-activités de l’entreprise, pour un total de 60 sous-secteurs différents et plus de 230 pays et 8 régions d’activité. Au niveau de l’entreprise, pour chaque risque climatique, le risque est une combinaison des risques de chaque couple pays-activité, pondéré par la part du segment d'activité dans le revenu. Méthodologie souveraine En ce qui concerne le risque souverain, la vulnérabilité nette est définie par pays, pour chaque aléa climatique et selon les critères d’exposition et de sensibilité du pays aux différents aléas climatiques. La vulnérabilité nette souveraine est ensuite associée à une mesure de la vulnérabilité économique pour obtenir la vulnérabilité globale souveraine. Limites méthodologiques de CRIS communiquées par Carbon4 Finance La méthodologie CRIS est limitée de par sa résolution géographique. Les projections climatiques et les lieux d’activité des entreprises sont localisés au niveau d’un pays (sauf pour six pays, qui ont des moyennes régionales : Canada, États-Unis, Brésil, Inde, Russie, et Chine). Par ailleurs, la méthodologie est limitée sur le profil de vulnérabilité d’une entreprise. Celui-ci prend en compte tous les éléments de la chaîne de valeur d’une activité. En revanche, par manque d’information, l’hypothèse est faite que tous ces éléments ont lieu dans le même pays que l’activité analysée. La méthodologie n’est donc pas en mesure de retracer géographiquement les flux d’approvisionnement en matières premières, alors que l’exposition aux aléas climatiques varie d’un pays à l’autre. La méthodologie décompose les activités d’une entreprise en fonction de ses revenus. Or, pour certains secteurs très capitalistiques, il serait plus pertinent de regarder la répartition géographique des actifs de l’entreprise et de sa production. Extrait de la note de Carbon4 Finance sur les limites de l’évaluation de l’impact financier des risques climatiques et de biodiversité Le décret d’application de l’Article 29 de la Loi Energie et Climat demande aux institutions financières de calculer et de publier une « estimation quantitative de l’impact financier » de l’impact des risques climatiques, caractérisés par les risques physiques et de transition, et de biodiversité. Or ces nouvelles familles de risques apportent un grand degré de complexité du fait de l’ampleur et de la multiplicité des phénomènes qui sont en jeu – et ne peuvent donc pas s’approcher par un modèle simple. Nous partageons le constat dressé par Carbon4 Finance sur les limites de l’exercice qui consiste à calculer une estimation quantitative de l’impact financier de ces risques. Les limites identifiées sont les suivantes : Effet de verrouillage : Demander aux institutions financières la publication de l’estimation de cet impact financier à court terme pourrait provoquer l’émergence de méthodologies mises en place dans un laps de temps trop restreint pour en assurer un fondement scientifique, une fiabilité et une robustesse suffisants. Ces méthodologies seraient ensuite installées par un effet de verrouillage, dont les institutions financières peineront à s’éloigner. Ecueil de l’indicateur unique : Les modélisations existantes pour mesurer l’impact financier des risques climatiques ne prennent généralement en compte qu’une part partielle de ces risques. Par exemple, nombreuses sont les méthodologies qui se focalisent uniquement sur la taxe carbone. La taxe carbone permet en effet d’intégrer simplement l’externalité CO2 dans les modèles de calculs financiers. Pour autant cela restreint la cartographie des impacts financiers qui peuvent survenir, et on sait que si le prix du carbone est utile pour certains secteurs, ce sont d’autres risques de transition qui peuvent survenir et mettre en cause le modèle d’affaire des entreprises, comme les interdictions réglementaires ou les effets de marché. Ecueil de l’utilisation de scenarios rassurants : Un autre écueil consiste à utiliser des scénarios optimistes, basés sur des modèles macro-économiques qui ne modélisent pas les limites planétaires, et postulent par hypothèse un découplage entre le CO2 et le PIB. Les entreprises se verront donc allouer de bons résultats financiers tout en respectant leurs objectifs climatiques, alors que dans la réalité, ces baisses de CO2 devront être réalisées par des actions de sobriété (ex : retrait de certains marchés, baisse de la production) qui auraient un impact sur leurs états financiers ou par toute autre action difficile et coûteuse à enclencher. C’est en ce sens que les résultats calculés par Carbon4 Finance et présentés précédemment répondent à une approche relative permise par une lecture physique de ces risques, et s’éloignent volontairement d’une métrique quantitative et monétaire. Les « garde-fous » méthodologiques utilisés, à savoir l’exhaustivité des impacts considérés, la prise en compte de toute la chaîne de valeur (amont et aval) ainsi que l’approche sectorielle « bottom-up », assurent ainsi la robustesse de la méthodologie.
Carbon4 Finance propose 3 services que nous exploitons pour l’évaluation : Des risques physiques au travers de son module CRIS : 3 scénarios du GIEC à 2 horizons temporels Des risques de transition au travers de son module CIA : empreinte carbone scope 1, 2 et 3, émissions épargnées, scénarios climatiques De l’impact sur la biodiversité au travers de son module BIA-GBS : MSA.km 2 scope 1, 2 et 3, 10 pressions terrestres et aquatiques
1. Climate Risk Impact Screening Les 4 grands piliers méthodologiques de CRIS 1. Une approche complète basée sur les ventilations géographiques et sectorielles pour chaque activité de l’entreprise. On obtient une évaluation approfondie de la vulnérabilité physique du portefeuille au changement climatique 2. 7 aléas directs et 9 aléas indirects : Une approche multidimensionnelle prenant en compte les aléas indirects qui peuvent aggraver les aléas directs : Une augmentation de la température moyenne Un changement de l’intensité ou de la fréquence des canicules Des changements des sécheresses extrêmes Des changements de l’intensité ou de la fréquence des pluies extrêmes L’augmentation du niveau de la mer Des changements des régimes de précipitations Des changements de l’intensité ou de la fréquence des tempêtes 3. 2 horizons temporels : prenant en compte deux scénarios temporels à l’horizon 2050 et 2100. Le modèle tient compte de l’ensemble de la chaîne de valeur.
climate risk impact screening
4. 3 scénarios différents : faible (Below 3°C), modéré (Above 3°C) et élevé (Above 4°C) provenant du GIEC . Les notes des risques physiques proviennent de l’exposition et de la vulnérabilité aux aléas climatiques Les impacts climatiques entraînent des risques financiers additionnels au niveau de l’actif. Les risques climatiques doivent être évalués au niveau de l’actif comme l’intensité de l’aléa climatique dépend de la géolocalisation spécifique et la vulnérabilité est propre à chaque secteur, voire à chaque actif. Pour une activité donnée, les risques physiques se matérialisent sur les actifs, la chaîne d’approvisionnement et les revenus.
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Source : Carbon4 Finance, 30/12/2022.
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Rothschild & Co Asset Management | Rapport Article 29 Loi Énergie Climat – Exercice 2022 91
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