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JEUDI 12 SEPTEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
Financements innovants «Il faut les encadrer au même titre que l’on encadre les recettes de privatisation»
de 30 milliards de dirhams. Ces outils ont principalement permis d’alléger la pression sur le bud- get de l’Etat qui a dû traverser une polycrise (Covid-19, guerre en Ukraine, stress hydrique, inflation, séisme d’Al Haouz, guerre à Gaza). Les financements innovants ont porté sur la cession de 175 bâti- ments administratifs et équipe- ments publics, permettant de mobi- liser un financement additionnel de 25,4 milliards de dirhams en 2023 pour le trésor public marocain. La montée en puissance de la part de l’investissement privé (1/3) par rapport à un investissement public prédominant au Maroc (2/3 et plus), voulu par le nouveau modèle de développement, est destinée à améliorer le climat des affaires en libérant le potentiel du secteur privé chez nous, pour stimuler la crois- sance économique et la création d’emplois. L’avantage principal des finance- ments innovants, c’est qu’ils per- mettent de fournir de la liquidité immédiate à l’État, à un moment où les tensions budgétaires sont importantes sur le trésor public, qui travaille actuellement sur de nom- breux chantiers structurants à forte intensité capitalistique (dépenses d’investissement se situant à 371,9 milliards de dirhams en 2023, avec une augmentation de 4,8% par rap- port à 2022). Dans un pays où le déficit budgétaire est attendu à 4,4% du PIB en 2024 et à 4,1% en 2025, le recours à ces mécanismes n’est pas un luxe. Le Maroc est un chantier à ciel ouvert pour les sept prochaines
Les financements innovants mobilisent près de 55 milliards de dirhams. Ces opérations nécessitent
un encadrement strict. Entretien avec Khalid Doumou, économiste et expert financier.
Propos recueillis par Ibtissam Z.
de l’implémentation des réformes structurelles telles que l’améliora- tion de la gouvernance des établis- sements et entreprises publics et le programme Ennajaa. Ensuite, il est important de préciser que les financements dits innovants font référence à des méthodes de financement nouvelles ou adaptées à certaines conjonctures, et visent à répondre à des besoins spéci- fiques, dans des secteurs comme le développement durable dans lequel le Maroc s’est lancé corps et âme, tout comme dans la technologie et l’entrepreneuriat social.
Ces méthodes peuvent inclure le crowdfunding, les obligations vertes, le capital-risque, les prêts participa- tifs (collecte de fonds sur Internet auprès de particuliers ou d’organi- sations), le mixage (Blending) des ressources (publiques et privées), les fonds d’impact social et envi- ronnemental, l’affacturage automa- tique ou via la monétisation d’actifs publics avec le leaseback très usité chez nous. En 2023, le gouvernement a bud- gétisé 25 milliards de dirhams pour les financements dits innovants, et pour 2024, il vise une mobilisation
Finances News Hebdo : Depuis 2019, les finance- ments innovants ont permis de mobiliser quelque 55 mil- liards de dirhams. Quels sont les principaux avantages et inconvénients de ces opéra- tions ? Khalid Doumou : Tout d’abord, il faut savoir que la consolidation de la dynamique de l’investissement fait partie des 4 priorités de la Loi de Finances 2025. Celle-ci vient s’ajou- ter au renforcement des piliers de l’État social, à la consolidation de la création d’emplois et à la poursuite
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