FNH N° 1164

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 12 SEPTEMBRE 2024

BOURSE & FINANCES

importante». Il ajoute que, de manière générale, le marché s'attend à un redres- sement des marges en 2024, une dynamique qui devrait se conso- lider en 2025, offrant ainsi de la visibilité aux opérateurs sur cer- tains secteurs à fort potentiel. Selon Abderrazzak Elmaghraoui, il s'agit notamment de l'immo- bilier, du BTP, des banques, de la santé, ainsi que de certaines valeurs du secteur agroalimentaire où l'appétit devrait se renforcer à l'approche des publications de résultat. ◆ Une lecture technique qui corrobore la poursuite haussière Pour Boumengel, Associé gérant du cabinet de recherche indépendant «African Financial Investment», la revue des prévisions des analystes à la hausse quant aux résultats des entreprises est encourageante. «Depuis 2023, les prévisions de bénéfices pour les entreprises cotées sur le Masi, notamment les 20 valeurs les plus liquides (MAI 20), avaient été orientées à la baisse. Cependant, au cours des deux ou trois derniers mois, ces prévisions sont reparties à la hausse. Cela indique un retournement positif dans les prévisions de bénéfices pour les entreprises marocaines», note- t-il. Cela dit, les prévisions de croissance des résultats sont de +3,2% pour un indice qui a déjà pris autour de 15%, ce qui invite à une légère consolidation à court terme avant de pour- suivre la hausse, avertit notre expert. Et d’indiquer que le ratio cours/bénéfices du Masi se situe à 20 fois les bénéfices prévision- nels sur 12 mois, un niveau plus modéré comparé au pic de 26 fois atteint en début 2022. Cela suggère que malgré la reprise, les investisseurs paient moins cher qu'auparavant pour les bénéfices futurs des entreprises, laissant encore de la marge pour une hausse. Jérôme

 Au Maroc, l'indice Masi n'a pas revu ses sommets historiques depuis mars 2008.

Bourse de Casablanca

Après bientôt deux années de hausse continue, le marché boursier marocain reste porteur, notamment pour les actions, soutenu par des données macroéconomiques favorables et de solides fondamentaux des entreprises, qui devraient encore s'améliorer. Le Masi peut-il inscrire de nouveaux sommets historiques ? Par A. Hlimi S

i le «all-time high» est un sujet récurrent sur les marchés bour- siers américains – le S&P 500 ayant battu record sur record depuis 2012, et les places euro- péennes depuis 2021 –, au Maroc, l'indice Masi n'a pas revu ses sommets historiques depuis mars 2008. Toutefois, le sujet revient avec insistance, et les profes- sionnels anticipent que ce record sera battu dans les prochaines semaines ou mois. «Je suis convaincu que toutes les conditions sont réunies pour pulvériser le record de 2008. Si aucun imprévu majeur ne sur- vient, je pense que nous pour- rions dépasser ce sommet d’ici la fin de 2024, ou au plus tard en mars 2025. Nous sommes déjà à 14.000 points, et il nous suffit de gagner environ 7% pour atteindre ce record» , explique Abderrazzak

Elmaghraoui, Directeur général et directeur de gestion de Serval Asset Management. Pour ce gérant, très enthousiaste dans ses sorties sur boursenews. ma depuis 2 ans, les catalyseurs sont nombreux et la poursuite de la hausse du marché est pleinement justifiée : « cette reprise est large- ment fondée. Nous évoluons dans un contexte globalement favorable pour le marché, et je souligne tou- jours deux facteurs essentiels : la baisse des taux d'intérêt sur le marché obligataire et la capacité bénéficiaire des entreprises. En janvier 2023, nous avons atteint un pic des taux d'intérêt obligataires, ce qui a coïncidé avec un creux sur le marché actions. Depuis, la situation s'est progressivement améliorée sur le marché des taux, notamment en raison de la baisse de l'inflation, qui était le principal

problème à l'époque. Aujourd'hui, nous avons une inflation maîtri- sée, avec une moyenne d'environ 1% sur les sept premiers mois de 2024, un chiffre inférieur aux prévi- sions de la Banque centrale». La macro est également soute- nue par un environnement inter- national marqué par une tendance globale à la baisse des taux, des prix des matières premières bas et, plus localement, une bonne tenue des finances publiques, des réserves de change et des déficits. Sur le plan des fondamentaux, notre expert se montre tout aussi confiant : «les entreprises ont vu leur chiffre d'affaires progresser de plus de 4% au premier semestre. Corrigée des résultats des socié- tés dont le chiffre d'affaires est lié aux matières premières mais sans impact sur leurs marges, cette évolution serait encore plus

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