FNH N° 1150 V2

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 30 avril 2024 - 8 DH - N° 1150

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

La retraite en embuscade Dialogue social

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Emploi, les illusions perdues AKHANNOUCH À MI-MANDAT ● Le discours d'autosatisfaction du chef du gouvernement au Parlement masque une autre réalité. Car si les avancées sociales sont indéniables, leur paternité revendiquée soulève des questions, tandis que sur le plan économique, la croissance modeste et le chômage persistant mettent en lumière les défis structurels que l'Exécutif peine à surmonter.

P. 52/53

IA dans le secteur bancaire Un impact particulièrement transformateur  Entretien avec Sofiane Gadrim, co-fondateur d’Atela

OPCI Radioscopie d’un secteur en pleine expansion P. 8

Casablanca-Settat 6 millions de visiteurs d’ici 2030, cap ou pas cap ?

P. 42/43

P. 10 à 13

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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MARDI 30 AVRIL 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOMMAIRE

Editorial

3 4 5 6 3 ACTUALITÉ

52 52 50 50 54 54 60 60 56 SANTÉ 56 58

L'UNIVERS DES TPME

Entrepreneuriat : Ces défis tenaces qui entravent la pleine expansion du secteur

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

Voyons voir : Rabat et Paris jubilent, Alger voit rouge Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde Ça se passe en Afrique

POLITIQUE

e Maroc s'est engagé dans un processus de dialogue social complexe, mais crucial. A la veille du 1 er mai, Fête du travail, un important pas a été franchi. Lundi, 29 avril, gouvernement et syndicats ont pu trouver un accord pour une hausse générale de 1.000 DH nets par mois des salaires des fonctionnaires du secteur public qui n’ont pas bénéficié d'une revalorisation salariale. De même, cet accord prévoit une baisse mensuelle de l’impôt sur le revenu (IR) de l’ordre de 400 dirhams pour les fonctionnaires et les salariés des catégories à revenu moyen, ainsi qu'une nouvelle hausse de 10% du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et du Salaire minimum agricole garanti (SMAG) dans les secteurs de l'industrie et du commerce, ainsi que pour les professions libérales. Cet accord confirme les récentes déclarations de Mustapha Baitas, porte- parole du gouvernement, qui a assuré une «forte volonté politique» de trai- ter les différentes questions en discussion avec les centrales syndicales. Mais si la question des salaires a été tranchée, d’autres points cruciaux ne semblent pas avoir été réglés pour le moment : il s’agit de la réforme du droit de grève et celle relative au système de retraite. Sur ces deux sujets, le chef de gouvernement assure qu’il y a eu accord sur les principes de base de la mise en œuvre de la réforme des régimes de retraite et de la loi organique sur la grève, dont l'examen se poursuivra au Parlement. L Dialogue social La retraite en embuscade Une chose est sûre : les parties en négociation ont la ferme volonté de par- venir à un terrain d'entente, et que chacune tire son épingle du jeu, quand bien même les intérêts sont parfois divergents. C’est pourquoi le dialogue social s'engage, depuis ses débuts, sur une voie constructive, et cela est soutenu par deux choses : • Primo : le gouvernement semble être à l’écoute des partenaires sociaux et met en avant le respect des engagements pris lors des précédents accords sociaux. Cette volonté affichée de respecter les termes des accords précédents renforce sa crédibilité et favorise un climat de coo- pération. • Secundo : les centrales syndicales les plus représentatives, même si elles peuvent être vindicatives, ne semblent plus être dans le jusqu’au- boutisme et dans cette logique du tout ou rien, comme c’était le cas il y a quelques années. Elles sont plus disposées à coopérer, à être à la recherche du bon compromis. Mais une question essentielle se pose : l’Exécutif et les centrales syndi- cales parviendront-ils à s’accorder sur le sujet très sensible de la retraite ? Cette réforme des régimes de retraite reste en effet un sujet délicat, impo- pulaire et susceptible donc de susciter des désaccords profonds. Un dos- sier tellement chaud que tous les précédents gouvernements n’ont osé s’y attaquer. Le véritable test résidera dans la capacité des différents acteurs à surmonter leurs divergences et à clore définitivement ce sujet épineux. L’urgence de cette réforme commande, en tout cas, que les différentes parties accordent leur violon afin que le dossier de la retraite ne symbolise pas le point d'achoppement de ce dialogue social. u

Akhannouch à mi-mandat : Emploi, les illusions perdues

7 7 BOURSE & FINANCES

DEVELOPPEMENT DURABLE

Financement du développement durable en Afrique : Un défi à relever

Point Bourse Hebdo : Prises de profits «bénignes» sur les actions OPCI : Radioscopie d’un secteur en pleine expansion Entretien avec Sofiane Gadrim : Intelligence artifi- cielle, «Dans le secteur bancaire, l'impact est parti- culièrement transformateur» Trimestriels : Maroc Telecom met le paquet sur les investissements

8 10

16 Casablanca-Settat : 6 millions de visiteurs d’ici 2030, cap ou pas cap ? Constructions non conformes : 5.773 demandes de régularisation déposées Viandes rouges : La sécheresse tire les prix vers des niveaux record Filière sucrière : Cosumar veut allier performance et durabilité 42 44 45 46 42 ECONOMIE

Entretien avec Abdelmadjid Belaïche : Production des vaccins au Maroc, «Les retombées éco- nomiques sont potentiellement énormes, mais diffi- cilement chiffrables aujourd’hui» Entretien avec Pr Abdallah Badou : Immunologie, «La biotechnologie à notre ère semble incontournable»

HIGH-TECH

47 48 47

Entretien avec Hakam Boubker : Gaming, «Les communautés de joueurs marocains se démar- quent sur la scène mondiale»

SOCIÉTÉ

Migration : Le Maroc à la croisée des chemins Entretien avec Abdelkhalek Hassini : Politique migratoire, «Il faut un effort collectif pour conci- lier intérêts nationaux et impératifs humanitaires»

• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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FINANCES NEWS HEBDO / MARDI 30 AVRIL 2024

VOYONS VOIR

Rabat et Paris jubilent, Alger voit rouge

privilégié à un marché de près d'un milliard de consommateurs en Afrique. Jouissant d'une stabilité institutionnelle et macroéconomique, le Royaume constitue ainsi un partenaire de choix pour la France dans sa stratégie d'ex- pansion dans le continent africain. Par ailleurs, la coopération sécuritaire entre les deux pays revêt une importance capi- tale, notamment dans un contexte marqué par les défis sécuritaires mondiaux. La visite de Gérald Darmanin a, de fait, permis de renforcer la coopération bilatérale dans ce domaine, mettant en lumière l'expertise du Maroc en matière de lutte contre le terro- risme. Cependant, pour que cette relation fructueuse perdure et prospère, il faut lever impératif que la France sorte de la zone grise en ce qui concerne le dossier du Sahara marocain, en soutenant clairement l'intégrité territoriale du Maroc. Histoire de ne pas réduire toutes ces visites ministérielles à des rencontres pro- tocolaires, mais d’en faire les premiers pas vers une coopération renouvelée et pérenne, basée sur la confiance, le respect mutuel et la prospérité partagée. Alger rumine sa colère L’on s’en doute, cette dynamique de rap- prochement entre Rabat et Paris ne fait pas que des heureux. De l'autre côté le pouvoir algérien voit rouge. La consolidation des relations entre le Maroc et la France remet en question l'équilibre régional tel que le perçoit l’Algérie. Un pays dont l’influence régionale a fondu comme peau de chagrin et qui cherche, coûte que coûte, à exister sur la scène internationale, quitte à politiser sordi- dement les évènements sportifs (coupe de la CAF, championnat arabe de handball U17…) et à pénaliser ses équipes. Alors que le Maroc s'affirme comme un acteur majeur dans la stabilité et le dévelop- pement de la région, l'Algérie, par la faute de ses dirigeants qui vouent une haine viscérale au Royaume, se discrédite de plus en plus et voit ainsi sa position affaiblie. Ce que reflète parfaitement leur volonté absurde de créer, avec la Tunisie et la Libye, un bloc maghré- bin… sans le Maroc. ◆

technologiques et sécuritaires exigent des réponses rapides et coordonnées, le Maroc et la France se positionnent en partenaires de choix. La récente visite de Bruno Le Maire a été l'occasion de discuter des nombreuses opportunités de coopération entre les deux nations. L'accent a été notamment mis sur des secteurs clés tels que les énergies renou- velables, où le Maroc a réalisé des progrès significatifs, et où la France peut apporter son expertise pour renforcer ces efforts. De même, la coopération dans le domaine de la mobilité durable offre des perspectives de développement prometteuses, avec des initiatives communes pour promouvoir des transports respectueux de l'environnement. Cette dynamique de collaboration écono- mique est d'autant plus cruciale que le Maroc offre aux entreprises étrangères un accès Ii est impératif que la France sorte de la zone grise en soutenant clairement l'intégrité territoriale du Maroc. oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série.

L es relations entre le Maroc et la France ont atteint un nouveau niveau de dynamisme ces derniers mois, marqué par une série de visites ministérielles. Outre la visite du chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, en février dernier, quatre ministres ont foulé le sol marocain rien que le mois d’avril : Franck Riester, ministre délégué char- gé du Commerce extérieur, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, et Bruno Le Maire, ministre de l’Economie. Par D. William

Ce ballet diplomatique, qui a mis en lumière une convergence d'intérêts, témoigne de la volonté de renforcer les liens bilatéraux et s'inscrit dans une perspective de partenariat stratégique multidimensionnel. Au-delà des chiffres et des accords, ces rencontres minis- térielles reflètent l'urgence d'une collabora- tion étroite pour relever les défis mondiaux et régionaux. Dans un monde en pleine mutation post- Covid, où les enjeux environnementaux,

Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle

Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

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ÇA SE PASSE AU MAROC

L a 16 ème édition du Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM) a attiré plus d'un million de visiteurs, selon Kamal Hidane, Commissaire par intérim du SIAM. «Ce Salon a confirmé ainsi son rôle de pla- teforme incontournable pour l'agriculture à l'échelle internationale et continentale», a indi- qué Hidane, à la clôture du SIAM. Organisé sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, ce Salon a été un événement

16 ème édition du SIAM Plus d’un million de visiteurs

exceptionnel, illustrant l'ex- cellence et la dynamique du secteur agricole marocain. Il a connu l'organisation d'une quarantaine de conférences avec des discussions enri- chissantes sur des sujets majeurs tels que le change- ment climatique, la digitali- sation de l'agriculture et bien d’autres. ■

Maroc - France

Akhannouch s’entretient avec Bruno Le Maire

L e chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a eu à Rabat des entretiens avec Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, qui effectuait une visite de travail dans le Royaume. Lors de ces entretiens, auxquels ont pris part la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, et le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, les deux parties ont souligné la spé- cificité et la singularité des relations entre le Maroc et la France, ainsi que la volonté des dirigeants des deux pays d’aller de l’avant dans le partenariat stratégique multidimensionnel. Par ailleurs, ces entretiens ont permis d’échan- ger autour des perspectives prometteuses de la coopération industrielle entre les deux pays dans des secteurs porteurs, notamment en matière d’hydrogène vert. Cette entrevue a permis de saluer l’action de l’AFD dans l’accompagnement des réformes et programmes de développement initiés par le Maroc. ■

Usages licites du cannabis

2.905 autorisations délivrées L’ Agence nationale de réglementa- tion des activités relatives au can- nabis (ANRAC) a délivré, jusqu'au 23 avril courant, 2.905 autorisations sur 2.942 demandes examinées en 2024, contre 609 autorisations en 2023, pour une superficie globale de 2.552 ha (286 ha en 2023). Selon des données de l’AN- RAC, 2.737 autorisations ont été accor- dées à 2.637 agriculteurs des régions de Taounat, Chefchaouen et Al Hoceima, pour l’activité de culture et de production de cannabis, contre 430 autorisations accordées en 2023 et 168 autorisations à 61 opérateurs (1 établissement pharma- ceutique, 16 coopératives, 37 sociétés et 7 personnes physiques). ■

Coopération Bpifrance et INNOVX signent un partenariat dans plusieurs filières stratégiques

B pifrance, banque publique d’investis- sement, et INNOVX, entreprise mul- tisectorielle engagée dans le déve- loppement d’entreprises et d’écosystèmes innovants et durables, ont signé un proto- cole d’accord visant à renforcer la coopé- ration autour de projets stratégiques dans des secteurs clés en France et au Maroc. Lesdits projets ont pour objet de répondre

aux enjeux de décarbonation industrielle, de transition énergétique et de renforce- ment des chaînes de valeurs agricoles. Cette cérémonie s’est déroulée en pré- sence de Nadia Fettah, ministre de l’Éco- nomie et des Finances, et de Bruno Lemaire, ministre français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté indus- trielle et numérique. ■

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ÇA SE PASSE EN AFRIQUE

Côte d'Ivoire

Près de 8 milliards de dollars de recettes pétrolières au 1 er trimestre 2024 Angola

La CAN 2023 rapporte un bénéfice de 80 millions de dollars à la CAF

RDC

Plus de 24.000 décès dus au paludisme en 2023 L a République démocratique du Congo (RDC) a enre- gistré 24.344 décès dus au paludisme en 2023 contre 24.880 en 2022, selon le ministre de la Santé publique, Roger Kamba. « Notre pays a enregistré 27.657.762 cas de paludisme et a comptabilisé 24.344 décès dus essentiellement au paludisme, soit une légère tendance haussière quant au nombre des cas et baissière quant à celui de décès », a indiqué le ministre, annonçant l'introduction du vaccin R21/ Matrix-M dans les prochains jours. Depuis le 2 octobre 2023, les vaccins RTS, S/AS01 et R21/ Matrix-M sont recommandés par l'OMS pour prévenir le paludisme chez les enfants. ■

L’ Angola a exporté 94,41 millions de barils de pétrole brut au premier trimestre 2024, générant des recettes de près de 8 milliards de dollars, a annoncé le ministère des Ressources minérales, du Pétrole et du Gaz. « Le volume des exportations représente une augmenta- tion de 7,02% par rapport au premier trimestre 2023 », a déclaré le directeur du Bureau d'études, de planification et de statistiques (GEPE) au sein du département, Alexandre Garrett, notant que le prix de vente moyen était de 82,29 dollars le baril. Il a précisé que la valeur brute collectée grâce à la vente du pétrole angolais (Brent), au cours des trois premiers mois de cette année, a augmenté de 11,93% par rapport à la même période de 2023, où le pays a exporté 88,2 millions de barils, réalisant un chiffre d'affaires de 6,94 milliards de dollars. ■ FCP ALPHA BONDS Renouvellement d’agrément du « FCP ALPHA BONDS », suite au changement des investisseurs concernés et de sa stratégie d’investissement, conformément à la décision du conseil d’administration de la société RED MED ASSET MANAGEMENT. Le renouvellement d’agrément est agréé par l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux en date du 14 Février 2024, sous la référence GP24011 dont les caractéristiques sont les suivantes : Dénomination sociale : Fonds commun de placement ALPHA BONDS. Durée de vie : 99 ans, à compter de la date du dépôt légal au tribunal de commerce, sauf cas de dissolution anticipée ou de prorogation. Etablissement de gestion : RED MED ASSET MANAGEMENT, sis au 57, Bd Mehdi Ben Barka, Souissi- Rabat. Etablissement dépositaire : BANQUE CENTRALE POPULAIRE, sis à 101, Bd Mohamed Zerktouni- Casablanca. Commissaire aux comptes : Cabinet HDID & ASSOCIES, sis au 4, Rue Maati Jazouli, Anfa – Casablanca, représenté par Monsieur Mohamed HDID. Apport initial : 1 000 000 MAD, divisé en 1 000 parts, d’une valeur de 1 000 MAD chacune. Les rachats des parts : sont suspendus lorsque l’actif net du FCP atteint pendant plus de deux mois, la moitié du montant minimum prévu par l’article 31 du Dahir portant loi N° 1-93-2013. Dépôt légal : auprès du greffe du tribunal de Commerce de Rabat en date 23 Avril 2024, sous le numéro 178733.

L a Coupe d'Afrique des Nations de foot- ball (CAN 2023), tenue du 13 janvier au 11 février en 2024 en Côte d'Ivoire, a rapporté un bénéfice de 80 millions de dollars à la Confédération africaine de football (CAF), ont indiqué les médias sportifs locaux. « On a gagné plus de 80 millions de dollars. C'est ça, le bénéfice. Si l'on regarde les éditions pré- cédentes, on a gagné à peu près quatre millions. Donc, on est passé à 80 millions et une grande partie de cet argent va aux 54 pays pour déve- lopper le football », a dit le président de la CAF, Patrice Motsepe, dans un entretien accordé à des journalistes. Selon lui, la CAN 2023 en Côte d'Ivoire a été la plus rentable de l'histoire. « Les chiffres parlent d'eux- mêmes. Mais ça ne peut être rentable que si la qualité du football africain est enthousiasmante », a souligné le président de la CAF. Il a fait noter que son objectif est de donner à l'avenir plus d'argent aux pays africains. ■

Découverte d’un gisement pétrolier de plus 10 milliards de barils Namibie

L a première phase d'exploration du champ pétrolier de Mopane, au large des côtes namibiennes, a permis de découvrir un gisement de 10 milliards de barils, a annoncé cette semaine la compagnie pétrolière portugaise Galp Energia. « Dans le seul complexe de Mopane, et avant de forer des puits d'exploration et d'évaluation supplémentaires, les estimations des hydrocarbures en place sont de plus de 10 milliards de barils », a déclaré la multinationale. Elle a expliqué que des opérations de test ont été menées sur le puits Mopane-1X en janvier et sur le puits Mopane- 2X de mars à début avril, permettant de découvrir d’impor- tantes colonnes de pétrole léger dans des sables de réser- voir de haute qualité. ■

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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

USA

Banque mondiale

Banque du Japon

La guerre au Proche-Orient pourrait faire remonter l'inflation

Statu quo monétaire et ton accommodant malgré la chute du Yen

Des incertitudes planent encore sur une baisse des taux, selon la FED

L e conflit à Gaza, s'il s'éten- dait au reste de la région, pourrait avoir un impact significatif sur l'économie mon- diale en faisant repartir l'inflation, sous l'effet d'une hausse des prix de l'énergie, selon un nouveau rapport publié par la Banque mondiale (BM). Selon les données issues de son rapport sur le marché des matières premières, un conflit plus large au Proche et Moyen- Orient, alors que les tensions

entre Israël et l'Iran restent vives, pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement de pétrole et une forte accélération du Brent (référence européenne de l'or noir), qui pourrait dépasser 100 dollars le baril. Si les tensions géopolitiques restent limitées au conflit de Gaza, les prix du baril devraient atteindre en moyenne 84 dol- lars cette année, avant de redes- cendre à 79 dollars en moyenne en 2025. ■

L a Banque du Japon (BoJ) n'a pas modifié vendredi son taux directeur, maintenu entre 0% et 0,1%, et a gardé un ton plu- tôt accommodant, malgré la chute inexorable du Yen qui inquiète de plus en plus le pays. Cette pause était largement attendue après l'amorçage en douceur le mois dernier de la normalisation de la politique monétaire de la BoJ, qui avait alors mis fin à ses taux néga- tifs, l'outil le plus spectaculaire de sa politique ultra-accommodante. Mais ce statu quo a aussitôt eu pour effet de faire encore davan- tage chuter le Yen par rapport au Dollar : le billet vert a franchi la barre des 156 yens peu après les annonces de la BoJ, un nouveau record depuis 1990. ■

L e président de la Réserve fédé- rale américaine (FED), Jerome Powell, a signalé que les der- nières données sur l'inflation ont soulevé des incertitudes quant au moment de procéder à une baisse des taux d'intérêt plus tard cette année. « Les récentes données ne nous ont clairement pas donné une plus grande confiance et indiquent au contraire qu'il faudra probable- ment plus de temps que prévu pour atteindre cette confiance », a décla- ré Powell lors d'une rencontre à Washington. L’inflation et les chiffres de l’emploi ont été plus fermes que prévu cette année au niveau de la première économie mondiale, ce qui affai- blit les arguments en faveur d’une réduction préventive des taux, sou- ligne le Wall Street Journal dans son analyse. ■

USA

La croissance du PIB ralentit à 1,6% au 1 er trimestre

L

e produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a augmenté à un rythme annualisé de 1,6% au 1 er trimestre 2024, marquant ainsi une croissance inférieure d'envi- ron un point aux attentes, selon le département du Commerce. La croissance de la première écono- mie mondiale ralentit fortement par rapport à une croissance de 3,4% enregistrée au dernier trimestre 2023. Il s'agit d'une décélération tirée par les dépenses de consom- mation et des administrations, ainsi que les exportations. Des écono- mistes tablaient sur une croissance de 2,2% pour les trois mois de jan- vier à mars. ■

Relations internationales

Chine et Etats-Unis doivent être «des partenaires, pas des rivaux»

L e président chinois Xi Jinping a déclaré au secrétaire d'Etat américain Antony Blinken que les deux pays devaient « être des partenaires, pas des rivaux », même si « de nombreux problèmes » subsistaient, selon un média d'Etat. Lors de sa rencontre avec Blinken au Palais du peuple à Pékin, Xi a déclaré que les deux pays avaient «r éalisé des progrès positifs » depuis la fin 2023, a indiqué la télévision publique CCTV.

« De nombreux problèmes doivent encore être résolus et des efforts supplémentaires sont encore possibles », a-t-il toutefois souligné. « J'ai proposé trois grands principes : le respect mutuel, la coexistence pacifique et la coopération gagnant- gagnant », a ajouté le président chinois à propos des relations bilatérales. ■

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BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Prises de profits «bénignes» sur les actions

A Certains investisseurs ont choisi de sécuriser leurs gains en vendant quelques actions cette semaine. Ce mouvement de «prise de profits» a légèrement pesé sur les indices en début de semaine. Mais les acheteurs n'ont pas dit leur dernier mot. près une forte progression qui l'a propulsé vers des sommets de 26 mois, le Masi a décidé de s'accorder une petite pause cette semaine. Les vendeurs ont saisi l'occasion pour empocher quelques gains, faisant reculer l'indice de 0,73%. Mais ne sor- tez pas les mouchoirs trop vite: le Masi avait déjà tracé une trajectoire quasi-linéaire vers le haut depuis fin mars, donc une pause logique et sans inquié- tude était peut-être la bienve- nue. Le retrait de la semaine a aussi été facilité par la conjonction de plusieurs facteurs purement techniques. Par Y . Seddik

Evolution de l'indice Masi depuis début mai 2023

Quant au volume hebdomadaire, il s'élève à 1,86 milliard de DH, un chiffre qui, bien que moins tonitruant que la semaine précé- dente (3 milliards de DH), reste dans un niveau relativement élevé. Les small & mid caps, toujours en tête d'affiche, ont dominé la scène, avec une men- tion spéciale pour les valeurs immobilières qui ont fait leur numéro avec 670 MDH brassés par les trois valeurs du secteur qui avance de 132% en ytd. A côté, l’agenda macroécono- mique en août a été pratique- ment vierge de toute statistique, mis à part le chiffre de l'inflation. Côté microéconomique, Maroc Telecom a publié sa copie tri- mestrielle avec des revenus en amélioration et des profits plutôt stables. Pour sa part, le Groupe OCP, qui

TOP Performances

FLOP Performances

Sonasid SBM Rebab Company

-9,29%

+16,79% +16,79%

RDS IB Maroc Stroc Industrie

-7,96%

-6,62%

+14,60 %

a bouclé une levée internationale historique de 2 milliards de dol- lars, envisage de faire introduire en Bourse son activité de chimie opérée par sa filiale Nutricrops. En somme, une semaine en dents de scie à la Bourse de Casablanca, mais rien qui ne mette en péril la dynamique posi- tive observée depuis le début de l'année. Les montagnes russes boursières ont toujours ce petit charme, n'est-ce pas ?

La bonne nouvelle, c'est que les acheteurs n'ont pas baissé les bras aussi facilement. Ils ont montré leur caractère en reprenant des couleurs en deu- xième partie de semaine. C'est le genre de balancement habi- tuel sur le marché : un petit coup par-ci, une riposte par-là. Rien de trop inquiétant pour un indice qui a déjà engrangé plus de 10% de gains depuis le début de l'année.

Sur le marché obligataire, après une période globalement bais- sière depuis le début de l’année, un léger mouvement haussier a été observé sur le compartiment primaire cette semaine. En effet, les hausses des taux de ren- dement sur le marché primaire n’ont pas dépassé +3 pbs, selon Attijari Global Research. Sur le marché secondaire, les varia- tions des taux ont oscillé entre -2 pbs et +2 pbs. ◆

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BOURSE & FINANCES

OPCI Radioscopie d’un secteur en pleine expansion

nistratif» (15,5%). Pour plusieurs experts du domaine, cette répartition stratégique reflète la demande croissante en immobilier dans ces secteurs au Maroc, en lien avec la volonté des autorités de renforcer l'éducation, l'accès aux soins et l'efficacité de l'Administration.

Prédominance des investisseurs institutionnels

Les investisseurs institutionnels constituent les principaux détenteurs d'OPCI, attirés par le potentiel de rendement qu'offre ce type de placement, qui varie actuellement entre 6% et 9%. Parmi ces investisseurs, les compagnies d'assurances et organismes de prévoyance et de retraite arrivent en tête avec 44,5% de l'actif net des OPCI, suivis par les banques (25,5%) et la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) (11,9%). En termes de répartition géo- graphique, la région de Rabat-Salé-Kénitra concentre 42,3% des actifs immobiliers déte- nus par les OPCI. Elle devance la région de Casablanca-Settat (20,7%) et la région de Fès- Meknès (9,8%). Cette concentration s'explique par le dynamisme économique et immobilier de ces régions, qui attirent de nombreux investissements dans divers secteurs, dont l'immobilier. Perspectives prometteuses Au vu de ces indicateurs positifs et des pers- pectives de croissance soutenue de l'écono- mie marocaine, le marché des OPCI devrait continuer à se développer dans les années à venir. Cette tendance devrait être favorisée par la recherche de rendement des investis- seurs, la diversification des portefeuilles et la demande croissante en immobilier dans des secteurs clés tels que l'éducation, la santé et l'Administration. Les OPCI constituent ainsi un mode d'investissement attractif pour les investisseurs à la recherche d'une exposition au marché immobilier marocain tout en bénéfi- ciant d'une gestion professionnelle, d'une cer- taine transparence et d'une diversification des risques. Si le marché des OPCI présente des perspectives prometteuses, il n'est pas exempt de défis. Poursuivre sa croissance nécessitera notamment de continuer à diversifier l'offre de produits et de services, de renforcer la communication et la pédagogie auprès des investisseurs, et de s'adapter aux évolutions réglementaires et économiques. Par ailleurs, l’immobilier résidentiel, qui fait actuellement partie des classes d’actifs les plus dynamiques du marché, peut être un relais de croissance des OPCI. En outre, le marché des OPCI pourrait s'ouvrir à de nouveaux seg- ments d'investisseurs, tels que les particuliers, afin de drainer davantage de capitaux. ◆

49 OPCI détiennent 1.203 actifs immobiliers répartis sur l'ensemble du territoire national. L’immobilier résidentiel peut être un relais de croissance intéressant pour les OPCI.

L Par Y. Seddik

e marché des Organismes de placement col- lectif immobilier (OPCI) continue sur sa lan- cée en affichant une croissance remarquable. Selon le dernier rapport de l'Autorité maro- caine du marché des capitaux (AMMC), l'actif net des OPCI a atteint les 85,49 milliards de dirhams en 2023, enregistrant une progres- sion de 46,39% par rapport à l'année précé- dente. Cette performance haut en couleur, traduit l’appétit grandissant des investisseurs envers ce mode d'investissement alternatif à la Bourse à haut rendement. Sur le plan de l'offre, le marché national compte aujourd'hui 9 sociétés de gestion d'OPCI qui pilotent 49 OPCI. Parmi ces der- niers, 37 adoptent une stratégie d'investisse- ment diversifiée, tandis que les 12 restants sont spécialisés. Une diversification de straté-

gies d'investissement qui permet de répondre aux besoins variés des investisseurs. Concrètement, ces 49 OPCI détiennent 1.203 actifs immobiliers répartis sur l'ensemble du territoire national, pour une valorisation glo- bale de 93,76 milliards de DH. Un chiffre qui témoigne de l'ampleur et de la solidité de ce marché en plein essor, puisqu’il représente la moitié du potentiel annoncé lors du lancement des OPCI, soit 200 milliards de DH. Parallèlement, l'analyse des investissements immobiliers détenus par les OPCI révèle une concentration sur des secteurs clés de l'éco- nomie marocaine. En effet, près de la moitié (49,7%) des actifs concernent des « Bâtiments à usage d'enseignement ou de formation». Viennent ensuite les «Établissements de santé» (17%) et les «Bâtiments à usage admi-

 À fin 2023, les sociétés de gestion des OPCVM gèrent plus de 85,5 milliards de DH d’actifs.

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Intelligence artificielle «Dans le secteur bancaire, l'impact est particulièrement transformateur» L'intégration de l'IA dans les banques marocaines renforce la sécurité et améliore l'efficacité. Elle permet aussi de naviguer avec prudence dans un paysage plein de défis technologiques, éthiques et réglementaires. Entretien avec Sofiane Gadrim, directeur des nouvelles technologies (CTO) et co-fondateur d’Atela.

Propos recueillis par Ibtissam Z.

comme ChatGPT, marque un tournant décisif. Les LLMs ont été un catalyseur, démocratisant l'usage de l'IA via ChatGPT qui est un outil conversationnel, simple d’utili- sation par sa capacité à dialo- guer et à générer du contenu pertinent. Soudain, une tech- nologie qui semblait lointaine est devenue un outil quotidien, trouvant sa place dans les applications de santé pour dia- gnostiquer plus précisément, dans les médias pour générer des rapports automatiques, ou encore dans l'éducation pour fournir un tutorat personnalisé. Cette accessibilité a ouvert une nouvelle vague d'opportunités : des entreprises et services exis- tants intègrent désormais l'IA pour optimiser leurs opérations, tandis que de nouvelles voca- tions et industries émergent, capitalisant sur la puissance de ces technologies. Startups et grands groupes explorent de nouvelles façons de servir leurs clients, tandis que le mar- ché du travail s'adapte, avec une demande croissante pour

des compétences en IA dans presque tous les secteurs. En parallèle, l'impact de l'IA dépasse largement le cadre technologique pour toucher à des questions géopolitiques. La maîtrise de l'IA est désor- mais perçue comme cruciale pour la sécurité nationale et la souveraineté. Avec les données devenant le nouveau pétrole et les puces électroniques, le nerf de la guerre de l'IA, une nouvelle sorte de compétition mondiale a émergé. Les pays luttent pour sécuriser les res- sources en semi-conducteurs et attirer les talents en IA, des- sinant ainsi les contours d'une ère de tensions technologiques où alliances et rivalités se cris- tallisent autour de l'accès aux technologies avancées. Cet élan vers l'IA ne signifie donc pas seulement l'automa- tisation des tâches ou l'amé- lioration des services existants, mais aussi la création d'un paysage entièrement nouveau d'opportunités économiques et de défis stratégiques à l'échelle globale.

Finances News Hebdo : Aujourd’hui, tout le monde a tendance à par- ler d’intelligence artifi- cielle. Est-ce un buzzword ou quelque chose qui est amené à durer ? Sofiane Gadrim : L'attrait pour l'intelligence artificielle (IA) ne date pas d'hier. L'humanité a toujours été fascinée par l'idée de répliquer son propre raison- nement. Cette fascination a pris un tournant formel avec la naissance du terme intelligence artificielle en 1955, proposé par John McCarthy. L'année sui- vante, McCarthy et ses collè- gues lançaient la conférence de Dartmouth, posant les fon- dements de l’IA. Cependant, le chemin de l'IA n'a pas été sans embûches. Les périodes appelées «hivers de l'IA», marquées par un ralen- tissement du progrès et du financement, témoignent des défis techniques et des attentes démesurées qui ont parfois frei- né son développement. Mais le récent essor des «Large Language Models» (LLMs),

F.N.H. : L'intelligence arti- ficielle révolutionne tous les secteurs, y compris celui des services finan- ciers. Quels sont les prin- cipaux enjeux et opportu- nités offerts par l'IA dans le domaine bancaire ? S. G. : Les implications écono- miques de l'IA sont telles que je n'hésite pas à parler d'un impact potentiel de 2 à 3% sur le PIB national marocain. C'est un chiffre qui pourrait sembler audacieux, mais c'est la mesure de l'impact révolutionnaire que l'IA peut avoir sur notre écono- mie. L'IA a le potentiel de trans- former de nombreux secteurs critiques tels que la santé, l'agri- culture et les services finan- ciers, en rendant les services plus efficaces et en ouvrant de nouvelles voies pour l'innova- tion. L'IA s'infiltre donc déjà dans nos vies, que nous en soyons

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tion pour maximiser la produc- tivité. Dans le secteur bancaire, l'im- pact de l'IA est particulièrement transformateur. Elle rend les services financiers plus rapides et plus sûrs, comme dans le traitement et l'approbation des prêts. Ce qui prenait auparavant plusieurs jours peut mainte- nant être accompli en quelques minutes. L'IA analyse des volumes considérables de don- nées pour évaluer les risques de manière beaucoup plus pré- cise, réduisant ainsi le risque de défaut de paiement. De plus, les technologies d'IA permettent une personnalisation profonde des services, offrant aux clients des produits financiers qui cor- respondent exactement à leurs profils et besoins. Chez Atela, nous travaillons actuellement à intégrer l'intelli- gence artificielle dans nos outils éducatifs financiers. Nous déve- loppons un chatbot qui va s’ap- puyer sur la puissance de l’IA et sur des données de sources fiables telles que Bloomberg, le New York Times et Finances News Hebdo pour offrir des réponses actualisées et perti- nentes à des questions finan- cières spécifiques. Ce projet en cours vise à rendre l'information financière plus accessible et à la portée de tous en plusieurs langues, le rendant accessible même en arabe pour toucher un maximum de Marocains. Par exemple, un utilisateur pourrait demander : « Comment l'augmentation des prix du pétrole affecte-t-elle mon bud- get quotidien ? » ou « Comment fonctionne vraiment l’inflation » ? Ces questions, très concrètes, montrent comment les fluctua- tions économiques globales influencent directement les finances personnelles. Notre objectif est de fournir un

outil qui ne se contente pas de naviguer dans l'abstrait, mais offre des réponses pratiques et des conseils adaptés qui peuvent réellement aider les Marocains à gérer mieux leur argent au quotidien. En expliquant les liens entre les grandes décisions écono- miques, les événements mon- diaux tels que les crises ou les guerres, et leur impact direct sur les dépenses personnelles, nous souhaitons équiper les uti- lisateurs avec la compréhen- sion nécessaire pour prendre des décisions financières avi- sées. Notre objectif est de rendre ces concepts complexes accessibles, permettant ainsi à chaque Marocain de navi- guer avec assurance dans un environnement économique en constante évolution. En développant ce chatbot, Atela espère non seulement simplifier la compréhension des enjeux financiers, mais aussi contribuer à une meilleure santé financière pour les Marocains, les aidant à faire face aux défis économiques avec confiance et connaissance. Nous aimerions aussi voir en œuvre un chatGPT souverain marocain; nous sommes en train de faire une étude de faisa- bilité. Un tel projet nécessiterait une collaboration large entre les institutions publiques, les grandes entreprises, et autres acteurs clés. Un chatgpt souve- rain serait le premier en Afrique et aiderait à asseoir le leader- ship marocain dans la région, mettant cette expertise au ser- vice de l'Afrique. F.N.H. Comment aujourd'hui les institu- tions bancaires maro- caines utilisent-elles les systèmes d'IA pour pal- lier les risques de cyber- sécurité et répondre aux enjeux éthiques ? Quel rôle la réglementa- tion joue-t-elle dans ce contexte ? : S. G. : Dans le secteur bancaire marocain, l'intelligence artifi-

pleinement conscients ou non. Elle est là, présente dans nos smartphones, nos voitures, nos systèmes bancaires, et même dans nos interactions quoti- diennes avec le monde numé- rique. Elle n'est pas seulement un outil améliorant nos inte- ractions, mais un changement structurel qui redessine l'archi- tecture même de nos sociétés. Le développement informa- tique, secteur dans lequel le Maroc veut se positionner comme un centre d'outsourcing offshore, pourrait être particu- lièrement touché. L'intégration de l'IA peut être vue comme une opportunité à double tranchant : elle peut réduire le besoin en développements informatiques de basse valeur ajoutée, mais également augmenter l'effi- cacité et ouvrir de nouvelles perspectives, rendant l'offre marocaine plus attractive sur le marché international. Le déve-

loppement des compétences en IA est crucial pour mainte- nir la compétitivité du Maroc, transformant potentiellement des menaces en opportunités substantielles pour l'économie locale et créer des emplois. Effectivement, l'intelligence arti- ficielle a le potentiel de servir d'émulateur et d'améliorateur dans presque tous les secteurs. Elle ne se substitue pas aux humains, mais agit comme un puissant outil qui accompagne et enrichit le travail humain. Dans le secteur de la santé, par exemple, l'IA aide à diagnos- tiquer des maladies avec une précision élevée en analysant des images médicales. Dans le domaine de l'éducation, elle personnalise l'apprentissage en s'adaptant aux besoins indivi- duels des étudiants. En agricul- ture, les algorithmes prédisent les rendements des cultures et optimisent les plans de planta-

Le défi est de surmonter les obstacles qui restent, tels que l'accès inégal à Internet et les lacunes en matière de compétences numériques.

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pour protéger les actifs finan- ciers, mais aussi pour maintenir la confiance du public et la sta- bilité du système bancaire dans son ensemble. F.N.H. : L'intégration mas- sive de l'IA est-elle vrai- ment inéluctable pour l'avenir des services financiers au Maroc ? S. G. : Comme on dit, si vous n'êtes pas à la table des négo- ciations, c’est que vous êtes sur le menu. Ce principe s'ap- plique parfaitement à la situa- tion actuelle du Maroc dans la course mondiale à l'IA. Si le Maroc ne développe pas active- ment ses propres capacités en IA, en particulier dans le secteur financier, il risque de se retrou- ver à la merci des technologies et des entreprises étrangères qui définiront les règles du jeu et donc d’être au menu de ces grands. Pour le secteur financier, l'IA n'est pas seulement une option, mais un impératif straté- gique. En tirant parti de l'IA, les banques et institutions finan- cières peuvent radicalement améliorer leur efficacité opéra- tionnelle, leur capacité à gérer les risques et à offrir des ser- vices personnalisés à une clien- tèle de plus en plus exigeante. L’IA permet une analyse prédic- tive qui aide les banques à anti- ciper les besoins des clients, tout en renforçant les mesures de sécurité et de conformité plus efficacement que jamais. Ainsi, pour que l'intégration de l'IA dans les services financiers atteigne son plein potentiel, un investissement continu dans ces talents et ces technolo- gies est essentiel. Le Maroc est conscient de cela et a déjà mis en place une politique proactive de cloud souverain, et continue d'investir dans des ressources éducatives et technologiques pour assurer que le pays ne suive pas seulement les ten- dances mondiales, mais qu'il les dirige. Le Technopark s’investit énor-

 Pour le secteur financier, l'IA n'est pas seulement une option, mais un impératif stratégique.

cielle est en train de transfor- mer radicalement la manière de gérer la cybersécurité, tout en soulevant des enjeux éthiques importants qui doivent être méticuleusement équilibrés. L'utilisation de l'IA permet aux banques de surveiller de manière proactive une multitude de canaux de transaction en temps réel, ce qui est crucial pour identifier et réagir rapide- ment aux activités suspectes. Chaque point de service, que ce soit en ligne, mobile, ou en personne, présente des risques de sécurité potentiels. L'IA aide à surveiller ces points d'entrée diversifiés et à détecter les ano- malies qui pourraient indiquer des tentatives de fraude ou des intrusions, ce qui était aupara- vant géré par des systèmes plus rigides, basés sur des scénarios préétablis. Désormais, grâce à l'apprentissage automatique, l'IA peut s'adapter et apprendre de nouveaux comportements frauduleux au fur et à mesure de leur apparition, offrant ainsi une sécurité dynamique et réactive. Cependant, l'intégration de l'IA soulève également d'importants

dilemmes éthiques, surtout en ce qui concerne la gestion des données. Les banques accu- mulent de grandes quantités de données personnelles et financières, et l'utilisation de l'IA pour analyser ces données implique un équilibre délicat entre l'extraction de connais- sances utiles et la protection de la vie privée des individus. Le principal défi ici est de naviguer entre l'avantage d'avoir accès à de vastes ensembles de don- nées pour améliorer les services et les risques de violation de la confidentialité. De plus, les systèmes d'IA peuvent parfois agir comme des «boîtes noires», où les décisions prises ne sont pas toujours transparentes ou explicables. Cela pose un problème fonda- mental pour la confiance et la

responsabilité, particulièrement dans un domaine réglementé comme la banque. Assurer que les décisions prises par l'IA sont justes, non biaisées et conformes aux attentes éthiques est crucial. En termes de réglementation, le rôle des autorités est de mettre en place un cadre qui protège les consommateurs tout en encourageant l'innovation. La réglementation doit donc trouver le bon équilibre pour permettre aux banques d'exploiter la puis- sance de l'IA, tout en s'assu- rant que les technologies sont utilisées de manière éthique et responsable. Cela implique de définir des normes claires pour la confidentialité des données, la transparence des décisions algorithmiques et l'équité des systèmes automatisés. Ainsi, l'intégration de l'IA dans les banques marocaines n'est pas seulement une question de renforcer la sécurité ou d'amé- liorer l'efficacité, mais aussi de naviguer avec prudence dans un paysage complexe de défis technologiques, éthiques et réglementaires. Cette démarche est essentielle non seulement

Si le Maroc ne développe pas activement ses propres capacités en IA, en particu- lier dans le secteur financier, il risque de se retrouver à la merci des technologies et des entreprises étrangères qui défini- ront les règles du jeu.

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