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FINANCES NEWS HEBDO / MARDI 30 AVRIL 2024

BOURSE & FINANCES

mément et commence à être présent partout au Maroc, pro- posant des espaces de bureaux, des accompagnements person- nalisés ainsi que des mises en relation avec des investisseurs et tout un cadre pour l’éclosion de pépites. Enfin, on voit que des initia- tives plus locales voient le jour, notamment dans la région Souss-Massa. Le cluster Digipole sert d'exemple concret de comment les initiatives locales peuvent amplifier l'im- pact de l'IA. Atela, membre actif de ce cluster, participe active- ment à la création d'une banque de projets intégrant l'IA. Cette banque de projets est conçue pour être mise à disposition de jeunes entrepreneurs talen- tueux, leur fournissant les outils et ressources nécessaires pour transformer leurs idées inno- vantes en réalités tangibles. Ces projets visent non seulement à stimuler l'économie locale, mais aussi à créer des emplois et à promouvoir de nouvelles compétences parmi la jeunesse marocaine pour être prêt. Cependant, tout ce dynamisme et ces ambitions nécessitent des investissements financiers substantiels. Malheureusement, il existe un goulot d'étrangle- ment notable au Maroc : la réticence des capital-risqueurs locaux à s'engager pleinement. Bien que l'environnement de start-up au Maroc soit riche en potentiel, les investisseurs en capital-risque semblent hési- ter à soutenir pleinement ces initiatives innovantes. En 2023, seulement 17 millions de dollars ont été investis dans des star- tups au Maroc, un montant qui paraît dérisoire au vu du poten- tiel énorme du pays. Cette réti- cence freine non seulement la croissance rapide de l'écosys- tème technologique, mais aussi l'aspiration du Maroc à devenir un leader dans l'application de l'IA en Afrique. Il est crucial que les capital- risqueurs locaux reconnaissent l'importance de leur rôle et

commencent à jouer un jeu plus un rôle actif dans l'accompa- gnement et le financement des innovations qui pourraient non seulement transformer l'écono- mie locale ,mais aussi position- ner le Maroc comme un hub technologique de premier plan sur le continent. Il n'y a aucune excuse pour ne pas exploiter et maximiser le potentiel de ces jeunes entreprises, surtout quand on considère l'impact potentiel sur l'économie maro- caine et la position du pays sur la scène technologique mon- diale. F.N.H. : Bien que l’Afrique reste la région la moins connectée du monde, une révolution numérique est en cours. Toutefois, le développement de l’IA sur le continent est confronté à plusieurs défis. Quels sont les principaux obs- tacles à surmonter pour exploiter pleinement les opportunités offertes par l’IA ? S. G. : L’Afrique, souvent per- çue à tort comme un bloc homogène et monolithique, est en réalité un continent de diver- sités impressionnantes, avec des pays à différents stades de développement technologique et numérique. Loin de l'image réductrice souvent véhiculée, plusieurs nations africaines font

preuve d'une avancée remar- quable dans l'adoption de l'intelligence artificielle et des technologies numériques, pro- pulsant le continent vers de nouvelles frontières de l'inno- vation. En effet, l'Afrique montre un dynamisme technologique enthousiasmant. Des pays comme le Kenya et le Nigeria, par exemple, utilisent déjà l'IA pour transformer des secteurs clés tels que l'agriculture et la santé, adaptant les technolo- gies aux besoins locaux pour améliorer concrètement la vie de leurs citoyens. Ces initiatives montrent comment l'IA peut être un outil puissant pour le déve- loppement, offrant des solu- tions sur-mesure qui répondent aux défis uniques du continent. Au Maroc, l'engagement vers l'innovation numérique est également manifeste. Le pays investit dans des infrastruc- tures de pointe, telles que des datacenters et des programmes éducatifs en sciences et tech- nologies, pour se positionner comme un leader en Afrique du Nord. Ces efforts sont com- plétés par des politiques visant

à promouvoir l'inclusion numé- rique et financière, essentielles pour assurer que les avantages de l'IA bénéficient à tous les segments de la population. Le défi maintenant est de sur- monter les obstacles qui restent, tels que l'accès inégal à Internet et les lacunes en matière de compétences numériques. Cependant, avec des investis- sements continus dans l'éduca- tion et les infrastructures, ainsi qu'une réglementation intel- ligente qui encourage l'inno- vation tout en protégeant les droits des citoyens, l'Afrique est bien placée pour non seulement rattraper, mais aussi, poten- tiellement, surpasser d'autres régions dans certains domaines de la technologie. L'histoire de l'Afrique avec l'IA pourrait bien devenir un exemple frappant de la façon dont les technologies peuvent être adaptées et déployées pour répondre aux besoins spé- cifiques d'un environnement, tout en stimulant le dévelop- pement économique et social. En regardant vers l'avenir, l'en- thousiasme pour ce que l'IA peut apporter à l'Afrique est non seulement justifié, mais aussi nécessaire. C'est avec une vision optimiste et proactive que le continent peut assurer que son voyage technologique mène à une prospérité partagée et durable. ◆

Malheureusement, il existe un goulot d'étranglement notable au Maroc : il s’agit de la réticence des capital- risqueurs locaux à s'engager pleinement.

 L'intelligence artificielle a le potentiel de servir d'émulateur et d'améliorateur dans presque tous les secteurs.

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