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FINANCES NEWS HEBDO / MARDI 30 AVRIL 2024
ECONOMIE
se sont déroulés à Marrakech. En outre, Bouhoute souligne que «si on estime que 70% de parts reviendraient à Casablanca, on obtiendrait le résultat d’1,6 million de visiteurs». En ce qui concerne le city-break, «le Maroc table sur 6 millions de visiteurs sachant qu’une fois encore, il est plus en vogue à Marrakech, Fès, Tanger. Alors, si l’on consacre la part de 20% à Casablanca, cela nous donnerait 1,2 million, et si c’est 25%, on parlerait ainsi de 1,5 million» , dixit Bouhoute. Pour le culturel, le Maroc table sur 3,5 millions. «Les villes qui excellent dans ce segment sont Marrakech, Fès, Meknès, Rabat, Ouarzazate, etc. Si jamais Casablanca s’accaparerait 20% des parts, cela nous donnerait 700.000 touristes» , renchérit-il. Enfin, dans le segment de la nature, le Maroc ambitionne d’at- teindre les 1,3 million : «admettons que Casablanca rassemble les 20%, elle sera dans les environs de 260.000 visiteurs. Tout compte fait, même si l’on a gonflé le tou- risme d’affaires et lui avons donné 70%, on est à environ 4 millions, ce qui sera déjà un très bon résul- tat pour une destination comme Casablanca» , relève-t-il. Un travail d’équipe Par ailleurs, pour arriver à tous ces objectifs, Zouhir Bouhoute
estime qu’il faut déjà une capa- cité. «Le nombre de visiteurs en 2023 de la capitale économique, soit 1 million sur 14,5 dans tout le Royaume, représenterait seule- ment 6,7% de la moyenne géné- rale. Pour atteindre 6 millions de touristes, la part de marché de Casablanca devrait progresser de 6,7% en 2023 à 23% en 2030. Ce qui me semble exagéré. En ce qui concerne la capacité litière de Casablanca, elle est aujourd’hui estimée à 10%, un résultat très insuffisant. Il faudrait donc des investissements pour dévelop- per la capacité litière, et l’aérien devrait suivre également ». De surcroît, le secteur touristique repose, selon Bouhoute, sur une approche transversale. «Il est aujourd’hui impossible que seuls les professionnels se chargent de le développer. Nous avons une charte d’investissement et nous devrions penser aux procédures à suivre pour attirer des investis- seurs. Pour ce faire, nous pour- rions bien évidemment compter sur les efforts du Conseil régio- nal, du Conseil de la ville et du Conseil préfectoral. Il faudrait bien sûr qu’il y ait une synergie entre les professionnels, les élus et les administrations, et si l’on arrive à attirer d’ici 2030, 3,5 mil- lions à 4 millions de touristes à Casablanca, ce serait déjà très louable», insiste-t-il. Et de conclure : «Casablanca devrait voir son offre culturelle et le tourisme de croisière se déve- lopper pour attirer un flux plus important de touristes, surtout pendant les week-end. In fine, je dirais que la capitale économique est sur la bonne voie» . ◆
La capitale économique reste une destination touristique importante au Maroc, attirant des visiteurs pour ses affaires, sa culture et son histoire.
CRT puisse avoir ce genre de vision stratégique, et que c’est un exercice auquel devraient s’atteler les autres présidents des conseils régionaux du tourisme. «En 2023, le Maroc a accueilli 14,5 millions de visiteurs et ambi- tionne d’atteindre 26 millions en 2030, avec un objectif de 17,5 mil- lions en 2026. Sachant que pour arriver à 26 millions de touristes en 2030, il nous faut une pro- gression annuelle de 8,7%, et ce de 2023 jusqu’à 2030. Dans le cas de Casablanca, pour passer d’un million à 6 millions, il nous faut une progression de 29% en moyenne annuelle. C’est-à-dire que la progression au niveau de Casablanca serait 3,5 fois supé- rieure à la progression dans tout le Maroc. Pour cela, il faudrait engager des moyens nettement plus importants que ceux enga- gés à l’échelle nationale» , affirme
Bouhoute.
En chiffres La feuille de route prévoit pour Casablanca le développement de segments tels que le tourisme d’affaires, le tourisme city- break de loisirs et de culture, et enfin le tourisme rural et nature. Bouhoute propose ainsi une analyse détail- lée en chiffres pour chacun des- dits segments. Selon l’expert, le Maroc table sur 2,3 millions de touristes dans le segment du tourisme d’affaires et cela prouve qu’il y a des des- tinations montantes, surtout à Marrakech. D’ailleurs, les grands congrès ont lieu à Marrakech et non pas à Casablanca. Le tou- risme d’affaires, qui prend place à Casablanca, reste très limité. La preuve, des événements tels que la COP22 ou les Assemblées annuelles FMI/Banque mondiale
Le nombre de visiteurs en 2023 de la capitale économique, soit 1 million sur 14,5 dans tout le Royaume, représenterait seulement 6,7% de la moyenne générale.
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