FNH N° 1150 V2

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MARDI 30 AVRIL 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

POLITIQUE

Akhannouch à mi-mandat

Emploi, les illusions perdues Le discours d'autosatisfaction du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, devant les parlementaires, masque une autre réalité. Car si les avancées sociales sont indéniables, leur paternité revendiquée soulève des questions, tandis que sur le plan économique, la croissance modeste et le chômage persistant mettent en lumière les défis structurels que le gouvernement peine à surmonter.

Un constat qui invite à une réflexion plus nuancée sur les réalisations à mi-parcours de cette majorité. Par D. William L

e chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, vient de présen- ter, devant les deux Chambres du parlement, son bilan à mi- mandat. L’on se doutait bien qu’il n’allait pas se tirer une balle dans le pied. Sans sur- prise donc, son oral devant les députés ressemblait plus à un monologue d’autosatis- faction, agrémenté de propos pour le moins dithyrambiques. Akhannouch résume ainsi les réalisations à mi-mandat : elles «dépassent toutes les prévi- sions et attentes». Vraiment ? L’évaluation objective de l’ac- tion gouvernementale impose de faire une analyse sous deux angles : social et économique. Commençons par le volet social, sur lequel le chef du gouverne- ment s’est longuement épan- ché durant son discours devant les parlementaires. Et là, on ne peut que souscrire à ses pro- pos, notamment la «révolution sociale inédite» réussie par le Maroc dans le processus de généralisation du chantier de

la protection sociale. Ainsi, les 4 millions de familles bénéfi- ciaires du régime Ramed ont été basculés vers le système Assurance maladie obligatoire (AMO), pour un budget sup- porté par l’Etat de 9,5 Mds de DH. De plus, 2,4 millions de professionnels non salariés ont été intégrés dans le système AMO, permettant à 6 millions de bénéficiaires et ayant droits de bénéficier de l'AMO de base. De même, rappelle Akhannouch, le gouvernement a travaillé à la mise en place d'un système supplémentaire «AMO Achamil» destiné aux personnes capables de s'acquitter des cotisations et qui n'exercent aucune activité rémunérée ou non. Parallèlement, le chantier de l’aide sociale directe a été déployé. Depuis le lancement de la plateforme d'inscription électronique jusqu'à fin mars 2024, le nombre de bénéfi- ciaires se chiffre à 3,5 millions de familles comptant plus de 12 millions de personnes, dont

environ 5 millions d'enfants, 1,4 million de familles n'ayant pas d'enfants éligibles à la prime mensuelle forfaitaire et 1,2 mil- lion de bénéficiaires âgés de plus de 60 ans. Ce chantier va coûter à l’Etat 25 Mds de DH en 2024, 26,5 Mds de DH en 2025, et 29 Mds de DH à l'horizon 2026. En outre, concernant l’aide au logement, 60.561 demandes ont été enregistrées jusqu'au 19 février dernier, dont environ 90% ont été initialement accep- tées. Ce programme permettra d'améliorer les conditions de vie d'environ 110.000 familles annuellement, avec une enve- loppe financière annuelle de 9,5 Mds de DH pour les cinq prochaines années, fait savoir Akhannouch. On en convient, les réalisa- tions au niveau social sont tan-

gibles. Mais peut-il en revendi- quer, seul, la paternité ? Non, à l’évidence. Tous ces chantiers sociaux structurants sont des initiatives royales visionnaires, le Souverain ayant, depuis son accession au Trône, inscrit son règne dans une dynamique de transformation sociale profonde qui place le développement humain et social au cœur de son action. La généralisation de la protection sociale, l’aide sociale directe et l’aide au loge- ment consolident les piliers de l’Etat social et viennent renfor- cer cet engagement royal sans précédent envers les citoyens marocains les plus vulnérables. Car le développement écono- mique du Royaume ne peut être pleinement bénéfique que s'il est accompagné d'une inclu- sion sociale et d'une protection des plus démunis.

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