LIVRE BLANC

- Il doit l’aider à retrouver une position active face à la situation de harcèlement professionnel, pour couper la sensation de tout subir : apprendre à tout noter, jour par jour. - Il peut proposer une consultation avec le médecin traitant ou avec un psychiatre, tout en mettant en garde la victime sur ses attentes éventuelles de certificat médical.(cf. 6.C Le rôle du médecin traitant et du psychiatre) Auprès de l’employeur : Ses capacités d’intervention directe étant limitées, son rôle est exclusivement préventif ; proposer des mesures individuelles telles que mutation ou transformation de poste, ou soustraire le salarié à la situation de harcèlement (arrêt de travail). Au pire, il peut être amené à prononcer l’inaptitude du salarié, avec le risque d’effondrement et de gestes suicidaires. Un rôle préventif L e médecin du travail est le conseiller du chef d’entreprise, des salariés et des représentants du personnel. Il établit annuelle- ment un rapport d’activités portant sur les risques, les postes et les conditions de travail. C elui-ci est transmis à l’inspecteur du travail et au médecin inspecteur régional. Il doit ainsi inciter l’employeur à prendre en compte le harcèlement professionnel comme nouveau risque au travail. Ce dernier dispose donc de moyens pour orienter les réflexions et les actions de prévention en fonction de ses constatations. Mais le médecin du travail peut être dans une situation délicate quand le silence des victimes et des témoins couvre une situation de harcèlement qu’il peut seulement percevoir. À l’occasion de ses visites dans l’entreprise où il a libre accès, ou de ses rencontres avec l’employeur ou les instances représentatives, il a la possibilité, pas toujours facile, de commencer à rompre le mur du silence, de sensibiliser ses interlocuteurs sur les situations dont il a connaissance, de rappeler les textes de lois en matière de harcèlement. L e médecin du travail est aussi présent, avec l’inspecteur du travail, aux réunions trimestrielles des Comités d’Hygiène de Sécurité et des conditions de Travail (CHSCT), qui ont une compétence générale en terme de risques professionnels et de condition de travail.

Diagnostic : à la recherche de signes

d’anxiété, d’une irritabilité se

manifestant par une humeur désagréable (qui pourra confirmer aux harceleurs que c’est bien la victime qui est coupable), de signes dépressifs. On recherchera aussi les symptômes d’un état de stress post- traumatique, qui peut survenir pendant ou à distance du harcèlement. Il se caractérise par : - Des souvenirs et des cauchemars répétitifs et envahissants des événements provoquant un sentiment de détresse ; - Un évitement de tout ce qui peut être associé aux situations de harcèlement (efforts pour éviter les pensées, les sentiments, les conversations, les activités ou les gens qui peuvent éveiller des souvenirs du harcèlement) ; - Un émoussement de l’intérêt pour des activités importantes ou un détachement par rapport à autrui ; - Un sentiment d’avenir bouché ; - Des troubles du sommeil, une irritabilité, des difficultés de concentration, des réactions de sursaut exagéré.

On peut souligner que les CHSCT ont la capacité de faire appel à un expert agréé “ lors- qu’un risque grave, révélé ou non par un accident de travail, une maladie professionnelle ou à

conjonction d’une action commune entre le corps médical, l’administration et le service de ressources humaines

caractère professionnel est constaté dans l’établissement. ”

On le constate, c’est la conjonction d’une action commune entre le corps médical, l’administration et le service de ressources hu- maines qui permettra véritablement de lutter contre le harcèlement professionnel.

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L’homophobie au travail : ça existe encore ?

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