Marc est infirmier dans l’hôpital d’une petite ville de province. Depuis que la sur- veillante en chef du service a pris connaissance de son homosexualité, il est vic- time d’un véritable harcèlement. Régulièrement, il est convoqué par elle pour sa conduite dans son travail. De plus, il est victime de réflexions homophobes de la part de ses collègues. Les délégués syndicaux étant les harceleurs, il s’adresse à la CGT au niveau départemental.
En attendant une réelle efficacité S i l’homophobie est désormais clairement identifiée comme cible par les syndicats, on n’observe que peu d’effets sur le terrain. Il existe plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, le représentant syndical n’est a priori pas vu comme un interlocuteur évident par les victimes d’actes homophobes. Le silence que gardent souvent ces mêmes victimes sur l’homophobie en cas de procès fait que la plupart des militants syndicaux ne connaissent pas ou connaissent mal ces problématiques. Par ailleurs, lors de débats syndicaux, à l’occasion des élections prud’homales, le thème de l’homophobie n’étant pas le plus fédérateur, il est mis de côté au profit de questions qui intéressent le plus grand nombre (salaires, conditions de travail). De plus, même s’ils conservent un rôle primordial dans l’organisation des relations sociales, les syndicats ont de moins en moins d’adhérents, et ce n’est certainement pas la forme d’engagement que privilégie aujourd’hui un homosexuel pour défendre, notamment, ses droits. Les objectifs L ’action des syndicats ira probablement croissant à mesure que des précédents existeront et que leurs adhérents seront sensibilisés à la discrimination homophobe, lesbophobe et transphobe. Les centrales ont à cet effet un rôle crucial à jouer auprès de leurs adhérents. Des rencontres entre les syndicats et les associations gays, lesbiennes, bi et trans ont déjà eu lieu, notamment avec l’Inter-LGBT et l’Inter-LGBT l’Autre Cercle, et doivent continuer dans un véritable esprit de dialogue pour réduire l’inertie actuelle sur le terrain. Ces échanges de vue peuvent contribuer à consolider la très rapide évolution des mentalités que l’on a pu observer. Le module de sensibilisation de SOS homophobie , remis en son temps aux centrales syndicales et qui n’a pas été suivi d’effets, devrait être repris de manière formelle par les directions syndicales pour action en région. Il convient enfin de faire connaître aux salariés la possibilité qu’ils ont de faire appel aux directions départementales et régionales des syndicats, si les délégués et les représentants sur leur lieu de travail sont inactifs face à leur requête.
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LE LIVRE BLANC de l’ Autre Cercle
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